Par Bruno Georget - La mythologie nordique brûle sur les lèvres de tous les joueurs ces temps-ci. Avec la sortie récente de l’excellent God of War, le jeu Jotun: Valhalla Edition arrive à point pour les fans de Nintendo qui ne pourront incarner Kratos sur leur console portable. Créé par Will Dubé et fait à Montréal par Thunder Lotus Games, voilà un jeu indépendant qui voit grand.

 

On incarne Thora, une guerrière morte au milieu de la mer, loin du combat et de la gloire. Elle se réveille pourtant, les Dieux lui donnent une seconde chance de se prouver et entrer à Valhalla. Thora fera face aux défis du purgatoire des Vikings en combattant 5 Jotuns à travers 5 mondes différents. Jotun veut dire “géant” puis il faudra beaucoup de travail et de courage pour anéantir ces guerriers plus grands que nature puisque notre héroïne est minuscule.

 

 

L’exploration est très importante puisqu’il faut parfois trouver notre chemin dans un monde qui ne nous donne aucun indice sauf une carte sommaire dans le menu pause. Nous irons dans une montagne glacée où le vent nous pousse et nous heurte. Nous marcherons dans l’herbe longue en frappant des racines géantes et menaçantes. On évite également de se faire bruler par le soufre dans un niveau infernal où le feu domine. Nous irons même dans le ciel où l’on devra recréer des constellations à l’aide de diamants interactifs. Il y a des puzzles, mais souvent on se rend compte que le puzzle, c’est le niveau.

 

 

Un monde hostile

 

Mais ce monde n’est pas si paisible. Quelques ennemis viendront essayer de nous tuer et nous aurons à nous battre avec un modeste arsenal. Thora est armée d’une hache lourde. Elle peut donner une petite attaque rapide ainsi qu’une grande attaque lente, mais puissante. On peut aussi esquiver, chose qui nous sera extrêmement utile tout au long de notre aventure. Dans les niveaux se cachent également des statues immenses qui vont pouvoir nous doter de pouvoirs des Dieux. L’énergie réparatrice de Frigg, la vitesse de Freya, le bouclier d’Heimdall, le marteau de Thor, la lance d’Odin et le leurre de Loki. Tous ces pouvoirs sont disponibles en quantité limitée et sont indispensables aux défis qui nous attendent. Car c’est bien beau d’explorer pour améliorer notre personnage et admirer le paysage, mais il faut combattre les Jotun!

 

 

Chaque monde est séparé en 3 étapes. Deux niveaux différents dans lesquels il faut trouver deux runes. Une fois ces deux runes trouvées, le portail vers le Jotun du monde s’ouvre et il faut le vaincre. On voit très bien ici l’inspiration de Shadow of the Colossus. Thora occupe un faible pourcentage de l’écran et fuir les poings géants qui foncent vers nous n’est pas si facile. Il faudra prévoir nos mouvements et bien s’armer de pouvoirs des Dieux avant d’entrer en combat. Ce qui est intéressant dans le jeu c’est qu’on nous donne la liberté de commencer où l’on veut. L’ordre n’est pas important. Jera, la Jotun de la nature est une femme-arbre qui veut nous assommer, elle reste immobile, mais ses attaques sont puissantes et ses racines veulent nous transpercer. Isa est un viking géant qui avance tranquillement, mais nous pousse d’un souffle hivernal quand il n’est pas occupé à nous sauter sur la tête. Hagalaz nous envoie des milliers d’éclairs au visage et on doit bouger sans arrêt. Ces boss sont très amusants à battre puisqu’ils sont très bien créés. J’ai eu beaucoup de plaisir à étudier leurs mouvements pour réussir enfin à les faire tomber. Puis quand c’était fait, j’étais fier comme un Viking triomphant dans mon salon. Puis si le défi n’est pas suffisant, le Valhalla Edition offre maintenant un mode Boss Rush et une difficulté faite pour les experts!

 

 

Tout est si bien réalisé dans Jotun. La musique créée par Maxime Lacoste-Lebuis (Max LL) est non seulement épique, mais remplie d’émotions. On y sent une force, mais aussi une grande vulnérabilité qui représente à merveille notre héroïne et le monde qui l’entoure. Puis ce monde m’a ébloui sans arrêt. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de tout simplement regarder mon écran la bouche ouverte. Toute la direction artistique de Jotun est à couper le souffle, on est totalement transporté grâce au dessin à la main. De l’horizon glacé et hostile aux bêtes féroces au loin en passant par les forêts grandioses, tout est si beau. Les ennemis et les boss animés rappellent les vieilles animations de Disney, où tout était fait à la main. Il y a un véritable souci du détail non seulement au niveau visuel, mais également par rapport au matériel source. La narration est entièrement faite en islandais, on respecte totalement la mythologie nordique, ses lieux et ses Dieux.

 

 

Bien que Jotun soit sorti initialement en 2015 suite à un financement Kickstarter, je crois sincèrement que c’est un jeu qui ne démontre jamais son âge. Il traversera le temps grâce à sa direction artistique, mais aussi, car c’est un grand jeu, aussi grand que les Jotun qui l’habitent.

 

Si tu aimes: Shadow of the Colossus, The Legend of Zelda, Journey