Par Alban Quénoi

Organisme de régulation, l’Esports Integrity Coalition vient d’annoncer de nouveaux partenaires pris sous son aile, accueillant ainsi cinq structures de provenances et activités variées. C’est donc l’occasion de se pencher sur le rôle de cette organisation à but non lucratif créée l’an dernier, avec pour cheval de bataille la lutte pour l’intégrité du sport électronique.

Les cinq organismes sont certes moins célèbres que l’ESL ou la Dreamhack, d’ailleurs déjà membres de l’ESIC, mais dignes d’intérêt :

  • l’Esports Middle East (ESME), première organisation de sport électronique au Moyen-Orient et Afrique du Nord ;
  • NODWIN Gaming, principal organisateur de compétitions en Inde ;
  • Mettlestate, structure esport évoluant en Afrique du Sud ;
  • Le site esportspools.com, un des principaux site de fantasy ;
  • La plateforme FirstBlood, faisant s’affronter les joueurs en ligne pour diverses récompenses.

Leur diversité dans leurs activités et localisations est assez marquante, et une preuve forte de la volonté de l’ESIC à couvrir un maximum de champ dans l’écosystème esportif.

Car l’un des points cruciaux dans la structuration de l’esport concerne la garantie de son intégrité sportive. Cela passe par des organisations centrales pouvant exercer leur autorité et réguler les compétitions, comme le font les diverses commissions existant dans la plupart des ligues sportives. L’ Esports Integrity Coalition (ESIC), lancée en juillet 2016, se donne donc pour mission d’aider à réguler la scène, avec comme axe principal la lutte contre les cas de tricherie, incluant le dopage et les matchs arrangés, ou match fixing.

La grande cacophonie de l’esport
Ce n’est bien entendu pas la première fois qu’une structure tente d’établir des règles dans le domaine. L’année passée, c’est surtout la création de la World ESports Association (WESA) sous l’impulsion à peine voilée de l’ESL, qui a défrayé la chronique. Intégrant pour l’instant dix équipes membres provenant de la scène CSGO, l’intégrité et surtout l’indépendance de l’organisme ont été sérieusement mis en question par les observateurs du milieu, la WESA étant jugée trop dépendante de l’influence de l’ESL.

L’ESIC, mettre au diapason les scènes compétitives
De son côté, l’ESIC a été annoncée avec plus d’humilité, mais un tout autre cadre dans ses intentions. En effet, son premier commissaire est Ian Smith, dont le CV impose le respect : le porte-parole de l’ESIC a oeuvré de longues années et cumulé une expérience inestimable dans le domaine de la lutte contre la tricherie dans le milieu du cricket au Royaume-Uni, mettant à jour de nombreuses affaires de paris arrangés notamment. C’est de la même façon que l’organisme entend établir un code de conduite clair et exhaustif, via son Integrity programme, mais également travailler avec les plateformes de paris en ligne pour surveiller les possibles cas de matchs arrangés. C’est pourquoi la collaboration avec les multiples sites de paris et organisateurs est essentielle, pour surveiller toute anomalie pouvant échouer aux célèbres affaires rencontrées en Corée du Sud sur la scène Starcraft, ou encore le scandale IBuyPower en 2015.

Car les besoins dans le domaine sont devenus une réalité cruciale. Le mois dernier, c’est l’ESL qui a lancé le débat sur son changement de règle concernant les joueurs sous le coup d’un VAC ban, voulant abaisser l’interdiction d’évoluer dans leurs compétitions à deux ans, et par là même déchaînant les passions sur les réseaux sociaux. L’expérience de l’ESIC pour assister les organisateurs pourrait être essentielle afin d’uniformiser les règlements à travers les multiples événements existants.

Communiqué de presse officiel de l’ESIC : http://www.esportsintegrity.com/2017/04/11/esports-integrity-coalition-esic-continues-to-grow-as-it-welcomes-five-new-members/