Par Mario J. Ramos - Avec Marvel’s Spider-Man, Insomniac Games établit un nouveau standard pour ce que devrait être un jeu de Spider-Man. La barre est maintenant haute. Très haute.

 

Le jeu nous présente un univers à la fois familier et complètement nouveau, empruntant des éléments aux différentes époques et versions de Peter Parker/Spider-Man. Cela fait maintenant huit ans qu’il porte le costume et combat le crime. Mary Jane et Peter sont maintenant séparés depuis quelque temps et recommencent tranquillement à se parler. Il a déjà combattu plusieurs de ses ennemis classiques tels que Shocker, Vulture, Rhino, Wilson Fisk. Par contre, Norman Osborn est le maire de New York et n’est pas encore devenu le Green Goblin et Otto Octavius… est l’employeur bienveillant de Peter Parker dans son laboratoire. Aussi, un certain Miles Morales coure les rues de New York...

 

 

Le vilain principal de la pièce, Mister Negative, provient de récentes bandes dessinées de Spider-Man écrite par Dan Slott. Celui-ci est d’ailleurs crédité comme ayant participé au développement de l’histoire du jeu.

 

De l’histoire aux mécaniques en passant par tous les petits détails, on sent derrière la création de Marvel’s Spider-Man l’amour porté au personnage, à son univers et à son historique. Insomniac Games a apporté la même attention à Spider-Man que Rocksteady Studios a apporté à Batman avec sa série “Arkham”.

 

 

Il s’agit d’un jeu à monde ouvert où on ne tente pas de réinventer la roue en terme de structure. On peut se promener librement dans la carte, actionner des tours qui débloquent certains points d’intérêts. D’autres points d’intérêts apparaissent quand on progresse dans la mission principale. Une chose que je déteste particulièrement dans les jeux à monde ouvert est l’aspect redondant et parfois abrutissant des quêtes secondaires et les diverses collectes qui servent à gonfler le temps de jeu… Ce n’est pas le cas ici. Les diverses missions secondaires font partie intégrante de l’univers que le jeu bâtit; elles offrent des challenges uniques avec des jouabilités différentes et on a l’impression d’accomplir quelque chose d’important.

 

Ma quête secondaire préférée: retrouver des vieux sacs à dos que Peter Parker a cachés dans la ville au cours des années. Dans chacun de ses sacs, des mémentos à collectionner tels que les premiers “web shooters” que Peter a inventés ou des choses plus triviales comme une casquette de livreur de pizza évoquant les diverses jobines qu’il a occupé. À chaque trouvaille, une petite narration de Peter Parker nous met en contexte et donne de la couleur à ce qui aurait pu être une quête secondaire lassante. Ces détails témoignent du soin avec lequel l’univers du jeu est bâti.

 

 

On ne sent jamais perdue en explorant la carte. Les missions secondaires sont claires, l’emplacement de la prochaine mission principale est bien indiqué et on peut s’arrêter pour combattre des crimes qui apparaissent périodiquement sur la carte; que ce soit un vol de banque, une prise d’otage, une poursuite en voiture, un kidnapping, etc. La ville de New York est vivante, vibrante et quand on est fatigué de se balancer en hauteurs, c’est tout aussi plaisant de courir entre les véhicules et les New-Yorkais au niveau de la rue.

 

Un jeu de Spider-Man est seulement aussi bon que les mécaniques qui nous permettent de devenir Spider-Man. Le “web-slinging” c’est-à-dire l’habileté de se déplacer dans les airs entre les bâtiments en utilisant des toiles d’araignées est extrêmement bien réussi. C’est fluide, c’est amusant, c’est satisfaisant. Si on fonce contre un bâtiment, Spider-Man se met automatiquement sur les parois dans la direction que l’on souhaite. Jamais on ne vit de frustration d’être ralenti ou coincé par une mauvaise manipulation.

 

 

Le système de combat rappelle énormément celui de la série de jeux “Arkham” de Batman avec ses combos et esquives bien synchronisées, la fluidité de passer d’un ennemi à l’autre, l’utilisation de l’environnement et de nombreux gadgets pour combattre. Il est particulièrement satisfaisant d’attraper des objets dans l’environnement pour les projeter comme les ennemis ou de coller un ennemi au mur avec un tir de toile bien placé.

 

On se sent puissant en tant que Spider-Man, mais cette puissance est mise en contraste alors qu’on peut contrôler nulle autre que Mary Jane Watson dans quelques missions plus furtives. Contrairement aux autres versions de Mary Jane, elle n’a pas une carrière de top modèle, mais bien d’une reporter débutante, qui n’a pas froid aux yeux, pour le Daily Bugle. Ça rend Mary Jane plus proactive dans sa relation avec Spider-Man, quoiqu’un peu calqué sur la relation Lois Lane/Superman.

 

 

Le jeu comporte des éléments de jeu de rôle. Les missions principales et secondaires donnent des points d’expérience lorsque complétées et Spider-Man peut augmenter de niveau et obtenir des points qu’on peut dépenser dans des arbres d’habiletés qui aident à l’exploration et au combat. On peut également “crafter” une panoplie de divers costumes (qui proviennent également de différentes époques et versions de Spider-Man; les connaisseurs seront ravis!) qui ont chacun des pouvoirs uniques (qu’on peut interchanger d’un costume à l’autre!). On peut également créer divers gadgets qu’on peut améliorer et qui aident grandement dans les séquences de combats qui ne sont pas toujours faciles. Ces gadgets multiplient les stratégies et rendent les combats également moins redondants.

 

Au-delà des mécaniques et missions, la grande force de Marvel’s Spider-Man réside dans sa mise en scène grandiose, autant dans les cinématiques que dans les moments d’exploration. Par exemple, la musique épique qui joue quand on web-sling entre les bâtiments nous rappelle les premiers films réalisés par Sam Raimi et le sentiment qu’on a ressenti au cinéma la première fois Spider-Man se balançait entre deux gratte-ciels. Aussi, une bonne histoire de Spider-Man est avant tout une bonne histoire de Peter Parker et des gens qui l’entourent. Bien que le jeu soit très beau dans son ensemble, une attention particulière a été mise sur les détails et animations des personnages et ça aide grandement aux storytelling.

 

 

Si la série “Arkham” a élevé la qualité de la jouabilité et storytelling qu’on pouvait s’attendre d’un jeu Batman, Marvel’s Spider-Man fait de même pour Spidey et on ne peut qu’espérer que ce ne soit que le début d’une longue et fructueuse série de jeux.

 

VERDICT

Incroyable

 

Positifs

Une histoire et univers développés avec amour pour le personnage

Le web-slinging plus que réussi dans un monde ouvert vivant

Missions secondaires amusantes et importantes

 

Négatifs

Peu d’innovation dans la structure des jeux à monde ouvert avec ses sempiternelles “tours” à débloquer

 

Marvel’s Spider-Man

Date de sortie: 7 septembre 2018

Développeur: Insomniac Games

Éditeur: Sony Interactive Entertainment

ESRB: À venir

Plateformes: Playstation 4

Joué sur Playstation 4