Par Mario J. Ramos - Masters of Anima est un jeu d’action et d’aventure avec des éléments de stratégie en temps réel qui offre un réel défi.

 

On incarne Otto, un apprenti de l’Anima, une énergie qui sert à animer des créatures qu’on contrôle pour combattre et résoudre des puzzles. Ana, une maître dans l’art de l’Anima et la fiancée d’Otto, est capturée par Zahr, qui utilise le côté obscur de cette même énergie pour créer des golems et s’emparer du monde. Otto, bien entendu, a l’intention de sauver sa fiancée. L’histoire nous amène rapidement en terrains connus: un jeune aventurier naïf, mais courageux se voit entraîner et confier une mission par un vieux sage et doit sauver le monde d’un vilain qui est méchant pour être méchant et du même coup doit sauver sa fiancée, qui malgré tous ses pouvoirs, devienne une demoiselle en détresse pour les besoins de l’histoire. L’occasion est ratée de proposer un narratif et des personnages originaux bien que la présentation des aspects narratifs ne soit pas désagréable en soit.

 

 

Heureusement, ça regarde mieux du côté de la jouabilité. Dans un environnement en vue isométrique, on contrôle Otto qui peut ramasser des boules d’anima et les utiliser pour se créer une armée de gardiens qui le suit et à laquelle il peut donner des ordres. On peut créer à notre guise divers types de gardiens avec des propriétés et utilités différentes. Certains ont un rôle plus défensif et des attaques de mêlée, d’autres sont plus offensifs et peuvent attaquer de loin. Certains gardiens ont un rôle de support, tel que restaurer l’anima ou les points de vie de Otto. Au fur et à mesure des niveaux, on découvre de nouveaux types de gardiens, question d’en maîtriser l’utilisation avant d’en découvrir de nouveau.

 

Les niveaux se déroulent vraiment en deux temps, l’exploration et les combats contre des golems. Dans les phases exploratoires, il n’y a pas d’ennemis, mais des puzzles à élucider. Il faut, par exemple, utiliser des gardiens pour détruire des débris qui bloquent un passage, pousser des dalles pour ouvrir de nouveaux chemins, faire tirer nos gardiens archers sur diverses cibles en même temps, entre autres. En plus de servir à créer des gardiens, l’anima peut aussi servir redonner vie à certains artéfacts qui servent à élucider des puzzles ou simplement font partie de quêtes secondaires pour des points d’expériences extra. Entre les niveaux, les points d’expériences débloquent des points d’habiletés qui servent à améliorer Otto ou les gardiens. Par exemple, augmenter la défense de certains gardiens, améliorer la distance de tir des archers, augmenter la population maximum de gardiens, etc.

 

 

Les combats de golem se déroulent vraiment comme des rencontres de boss dans une zone restreinte. Les combats sont des puzzles en soi, car il faut créer le bon nombre de types de gardiens pour vaincre les golems le plus rapidement possible. C’est ici que la difficulté du jeu augmente drastiquement, car il n’y a pas de place à l’erreur. Plus le combat contre les golems est long, plus ils deviennent difficiles à gérer. Les golems deviennent enragés et lancent des attaques extrêmement destructrices. À un certain point, il faut mieux recommencer le combat et essayer une autre stratégie plutôt qu’essayer de survivre, surtout si on est à court d’anima pour se reconstruire une armée. Attendez-vous à recommencer plusieurs fois chaque rencontre de golems. Malheureusement, les phases exploratoires ne nous préparent pas aux combats de golems. Il n’y a pas d’ennemis faciles à vaincre qui nous font pratiquer les stratégies. Les joueurs qui cherchent un réel défi seront servis, mais ce choix de design s’avère frustrant par moment. Cela dit, quand on réussit à vaincre les golems, on ressent une réelle satisfaction.

 

 

Il y a une certaine courbe d’apprentissage au niveau des contrôles, surtout en ce qui a trait à donner des ordres aux gardiens face aux golems qui arrivent souvent en groupe de deux ou plus. Il faut donc diviser nos forces, ce qui n’est pas toujours évident, surtout que tout se déroule en temps réel; on ne peut pas mettre pause pour réfléchir et donner des ordres avant de poursuivre l’action.

 

Les environnements sont beaux et variés. Les animations, les couleurs et le design des personnages nous rappellent Warcraft 3, avec la qualité visuelle d’aujourd’hui. La vue isométrique et le type de puzzle font penser à la série Zelda. De belles illustrations peintes accompagnent certains moments narratifs.

 

 

Malgré l’histoire réchauffée et le niveau de difficulté en dent de scie, Passtech Games propose tout de même un savant mélange de familier et original dans sa jouabilité et propose un univers coloré et visuellement agréable.