Par Alban Quénoi

Un an après avoir investi les murs du centre Bell, la Northern Arena est donc revenue à Montréal, pour un changement de décor complet. Ce sont Injustice 2 et le dernier Call of Duty qui ont occupé la scène du théâtre Impérial toute la fin de semaine.

Entrevue avec Alexandre «Hayatei» Dubé-Bilodeau

Le Québécois Hayatei tombe en finale

Les deux journées de compétition ouvraient sur le tout récent jeu de combat Injustice 2, sorti en mai dernier à peine. Six mois qui auront suffi à réunir une solide communauté autour du jeu illustrant les héros de l’univers de DC Comics, comme les bons chiffres d’audience du tournoi produit par la ELEAGUE l’avaient démontré il y a deux mois.

Pour la Northern Arena, l’envergure était plus modeste, mais le niveau de jeu aligné admirable, avec certains des meilleurs joueurs de la scène comme le Québécois Alexandre “Hayatei” Dubé-Bilodeau, ou encore Tim “HoneyBee” Commandeur, respectivement classés cinquième et deuxième à l’EVO 2017.

Côté public, il n’y avait que quelques dizaines de spectateurs seulement dans les rangées de l’Imperial pour une scène donc naissante, mais des joueurs enthousiastes et impliqués. La plus grosse surprise du tournoi fut l’accession de Stabs dans le carré final en éliminant sur sa route l’un des favoris, Matthew “Biohazard” Commandeur, frère de HoneyBee.

Mais le parcours le plus marquant fut certainement celui du Torontois Yosaf “Gunshow” Rashedi, qui aura démontré la puissance de son Firestorm tout au long de la compétition. Sorti premier de son groupe sans perdre le moindre point, il s’est débarrassé de Stabs 3-0 et Hayatei 3-1 en finale de l’arbre supérieur. Le Québécois a eu droit à sa seconde chance après avoir éliminé HoneyBee, mais ne pu faire mieux en grande finale, malgré quelques remontées spectaculaires avec son Robin. Un résultat passable pour le joueur local, comme il nous l’a révélé en entrevue d’après-match.

Luminosity s’impose en patron sur Call of Duty

Si la franchise ”Call of” est une des plus anciennes sur la scène compétitive, il reste que les événements au Canada se font rares, et encore plus à Montréal. Et le fait que les participants québécois aient longtemps rencontré des problèmes pour participer aux compétitions internationales n’y est certainement pas pour rien.

C’était donc encore une proposition originale que celle de la Northern Arena pour ce tournoi, d’autant plus que la dernière occurence World War II opère un changement drastique par rapport à son décrié prédécesseur Infinite Warfare. Un retour les pieds sur terre qui a d’ailleurs permis à plusieurs vétérans de la scène professionnelle de reprendre du service, WW2 favorisant l’expérience au talent pur mis en valeur par l’extrême mobilité apportée par Infinite Warfare.

C’est donc dans le contexte d’une saison fraîchement démarrée sur un jeu sorti il y a moins de deux mois que se place ce tournoi, doté de 30 000$ mais surtout 15 000 pro points, denrée convoitée du circuit CWL.

Le forfait de Team Kaliber, récent vainqueur du CWL Dallas Open, aura laissé le champ libre à Luminosity Gaming, OpTic ayant décliné l’invitation. Et malgré le niveau élevé des huit équipes engagées, relativement peu de rencontres furent réellement disputées, jusqu’à la grande finale opposant Luminosity à eUnited. Un match qui aura tenu en haleine l’assistance, notamment lors du “capture the flag” qui dut aller en prolongation pour départager les deux équipes. La domination de eUnited sur les cartes “Hardpoint” leur aura permis d’aller chercher une cinquième et ultime manche, mais l’expérience de LG aura fait la différence sur les deux “search & destroy”, remportés par les coéquipiers de Slacked.

Entrevue avec Carl-Edwin Michel

La Northern Arena fait long feu

Côté production, on peut reconnaître le bon travail de l’organisation qui commence à engranger une expérience notable. Le choix du théâtre Impérial fut judicieux, salle parfaitement dimensionnée et au caractère marqué, le contexte de la seconde Guerre s’inscrivant bien dans l’ancienne décoration baroque de la salle.

Cependant, on peut regretter le faux départ du samedi, les premiers matchs sur CoD démarrant avec plus d’une heure et demie de retard pour des problèmes de mise à jour. Impardonnable pour une compétition sur console.

De plus, si l’immense écran utilisé pour Injustice 2 était un régal, il en fut tout autre pour CoD. La projection du jeu était plus réduite, et encadrée par les écrans bien plus lumineux du reste de la scène. Ajouté à l’interface trop surchargée du mode spectateur de CoD, on obtient un jeu difficilement lisible pour les spectateurs sur place.

Des imperfections que la Northern Arena devra gommer pour pouvoir poursuivre sa croissance.

Entrevue avec William Guillemette