Par Mario J. Ramos - Octopath Traveler est un JRPG en apparence traditionnel, mais résolument original, exclusif sur Nintendo Switch.

Produits par les mêmes gens à la tête des jeux Bravely Default et Bravely Second, Octopath Traveler essaie également de faire appel aux nostalgiques des jeux de rôle 16-bits des beaux jours de la SNES, tout en proposant de nouveaux paradigmes.

 

 

Huit chemins

 

L’aventure se déroule à Orsterra, un monde médiéval fantastique où l’on retrouve huit protagonistes qui ont en commun le goût de l’aventure. On peut choisir avec quel personnage débuter l’aventure, mais attention: bien qu’on puisse recruter les sept autres et remanier notre équipe à notre guise (maximum quatre actifs en même temps), notre choix initial devra obligatoirement toujours être actif. Choisissez prudemment, car l’aventure est longue.

 

Suite au premier chapitre de notre protagoniste choisi, on part à l’aventure. On peut poursuivre seul ou aller recruter les autres aventuriers. Chacun des personnages a un métier qui déterminera ses habiletés et les armes qu’il peut manier en combat, en plus d’une habileté spéciale lorsqu’on interagit avec les habitants des différents villes et villages. Par exemple, la marchande peut acheter des items parfois inédits de certains villageois qui ne sont pas normalement des vendeurs, alors que le voleur peut voler ces mêmes items. Le guerrier, lui, peut provoquer en duel des villageois et obtenir des points d’expérience supplémentaires.

 

 

L’interface est classique, mais efficace. La carte du monde est facile à utiliser, bien qu’il pourrait être indiqué plus clairement où nous en sommes. Cela dit, vous ne passerez pas des heures à chercher où aller: la carte du monde indique la destination du prochain chapitre de l’aventure de chacun de nos protagonistes et même le niveau recommandé pour la compléter. Le niveau de difficulté est plutôt abrupt entre les premiers et deuxièmes chapitres; si vous ne voulez pas passer des heures à “grinder” des points d’expériences en combattant pour monter de niveau, il est plutôt conseillé de prendre le temps de recruter et compléter le premier chapitre de chacun des personnages jouables.

 

L’aventure de chacun des héros a une certaine linéarité, mais elles peuvent être complétées dans l’ordre que l’on souhaite. Par exemple, on peut compléter le chapitre trois de la chasseresse, avant de retourner faire le chapitre deux du voleur, puis revenir au chapitre quatre de la chasseresse. Heureusement, la carte du monde nous permet de nous téléporter dans n’importe quelle ville qu’on a déjà visitée, et ce, même à partir de l’intérieur d’un donjon.

 

Chacun de nos aventuriers à une histoire unique et intéressante, mais là où Octopath Traveler déçoit sur le plan narratif, c’est dans le manque de liens entre les histoires et les protagonistes. Le fait qu’on ait recruté un certain nombre de personnages avant d’aller recruter, par exemple, le guerrier, n’a absolument aucune incidence sur comment se déroule son histoire; même que les autres personnages disparaissent pendant les moments de dialogue, comme si le guerrier était seul dans son aventure. La présence des autres personnages a surtout un impact sur les combats. Aussi, à certains moments, le jeu nous indique qu’on peut regarder un dialogue entre deux de nos personnages… mais ça se déroule dans un écran à part, désincarnant ainsi l’interaction, qui est d’ailleurs optionnelle.

 

 

Système de combat novateur

 

On a affaire à un système de combat tour par tour traditionnel tel que popularisé par la série Final Fantasy, mais tout comme ses prédécesseurs spirituels, la série Bravely, on propose une “twist” qui change toute la dynamique. Chaque ennemi à une armure qu’il faut briser avant de pouvoir faire lui faire du dommage considérable. Pour ce faire, il faut utiliser contre eux des armes ou attaques magiques auxquelles ils sont vulnérables. Chaque ennemi est vulnérable à une certaine liste d’armes et d’éléments magiques qui se découvre par essai-erreur ou avec des habiletés qui la révèle. Une fois l’armure brisée, l’ennemi est étourdi pendant un moment et c’est le temps de lui faire du dommage. Pour maximiser cette stratégie, le jeu permet de “booster” le niveau de notre attaque. À chaque tour où on a simplement attaqué sans “booster”, on obtient un point supplémentaire. On peut emmagasiner jusqu’à cinq points pour ensuite faire plusieurs attaques d’un coup ou une attaque magique qui sera beaucoup plus puissante (pour le même nombre de points de magie!). Le système n’est pas sans rappeler celui de Bravely Default, mais il est plus satisfaisant à utiliser. Les superbes animations des personnages pendant les combats contribuent au sentiment de puissance quand on largue une attaque poussée au maximum.

 

D’une beauté époustouflante

 

Que dire du style artistique du jeu sinon qu’il est d’une incroyable beauté? Nos personnages en 2D se promènent dans un environnement 3D qui défilent dans un constant jeu entre l’avant-plan et l’arrière-plan avec des effets de focus et des zones de floues. Juxtaposés à cela, on retrouve des éléments réalistes dans la nature comme l’eau, la neige, le sable et des effets de particules qui nous donnent l’impression de regarder dans une boule à neige. C’est magnifique.

 

Octopath Traveler est absolument un must si vous possédez une Nintendo Switch et avec une durée de jeux dans le minimum du 50 heures, vous en aurez pour votre argent.

 

 

Verdict

EXCELLENT

 

Plus:

Huit personnages, huit histoires à compléter dans l’ordre qu’on souhaite

Système de combat traditionnel dynamisé par une nouvelle mécanique

Un jeu d’une très grande beauté

 

Moins:

Peu d’interactions entre les personnages et les histoires

 

Octopath Traveler

Date de sortie: 13 juillet 2018

Développeur: Square Enix, Acquire

Éditeur: Nintendo, Square Enix

Cote ESRB: T pour adolescents

Plateformes: Nintendo Switch