The Messenger: le Ninja Gaiden québécois

(Source d'image:RDS)

jeudi, 30 août 2018. 11:39

Par Papa Cassette - En novembre 2017 j’ai participé au Montréal Expo Gaming Arcade (MEGA) dans le Vieux-Montréal. Parmi la multitude de kiosques de développeurs présents, j’ai remarqué un jeu qui m’a tout de suite attiré. Un genre de Ninja Gaiden à l’allure rétro. Totalement ébahi de voir qu’un studio ose se lancer dans le style Hack and Slash 8-bit aujourd’hui, j’attrape la manette et je plonge. Les gens de Sabotage Studio, un studio de la ville de Québec, m’expliquent qu’il s’agit d’un jeu inspiré des Ninja Gaiden au NES mais avec beaucoup plus d’éléments d’explorations. On me dit aussi que le jeu change du 8-bit au 16-bit. J’ai adoré le démo et je me suis promis que j’allais garder un oeil sur les développements de The Messenger.

Aujourd’hui, le 30 août 2018, The Messenger est lancé partout dans le monde!

J’ai la chance d’avoir reçu un code pour The Messenger deux semaines avant sa sortie et j’ai terminé le jeu au complet juste à temps pour cette critique. Tout d’abord, parlons du style. The Messenger est un hommage à Ninja Gaiden, donc le personnage principal a une attaque d’épée à l’horizontale seulement et il peut grimper sur les murs. Cependant trois mécaniques supplémentaires ajoutent une grande profondeur au niveau du platforming. Vous avez un double saut lorsque vous frappez un ennemi ou un objet dans les airs, vous pouvez planer comme un polatouche avec une cape et finalement, vous avez un grappin avec lequel vous pouvez vous accrocher aux murs et aussi attaquer les ennemis. Cette technique ajoute une grande vitesse au jeu et vous permet de traverser des sections de niveaux très rapidement. On voit que The Messenger a aussi été conçu pour satisfaire les Speedrunners. Le Level Design est parfait.

De toutes les langues disponibles dans le jeu j’ai choisi Québecois par curiosité. J’ai vite découvert qu’il s’agit vraiment d’un langage populaire, comme une discussion de gars chauds à la St-Jean. Au départ j’étais horrifié de perdre le mysticisme que j’avais en tête pour ce nouveau Ninja Gaiden. Mais ce qui me rebutait est vite devenu l’élément le plus spécial du jeu. The Messenger est rempli d’humour. Énormément de travail a été mis dans le scénario et sur les dialogues. Une grande partie de ce dialogue se passe entre vous et le vendeur du magasin qui, d’une certaine façon, deviendra un genre de meilleur ami. Dans le jeu vous ramassez des cristaux qui servent de monnaie pour acheter des améliorations. Le vendeur vous offre aussi des explications sur le niveau présent, sur le boss et il vous offre aussi de « Jaser ». Je vous recommande fortement de jaser avec le vendeur à chaque fois que l’option est disponible. Vous allez rire et dans mon cas, vous allez peut-être même pleurer.

Il est difficile pour moi de parler de toute la profondeur de The Messenger sans révéler les moments clés du jeu, mais sachez que lorsque vous pensez avoir terminé, vous n’avez encore rien vu. La mécanique du changement du graphisme 8-bit au 16-bit n’est pas que cosmétique, cela fait partie intégrante de l’histoire. Vous allez explorer, vous allez rencontrer des boss au style très varié, vous aurez droit à une section de style Shoot ‘Em Up (SHMUP), bref beaucoup de surprises vous attendent.

La trame sonore est signée Rainbowdragoneyes, un artiste chiptune américain. La musique fonctionne parfaitement avec le style de jeu et elle change elle aussi lorsque vous passez du 8-bit au 16-bit. C’est très bien fait. L’artiste nous a dit que la trame sonore sera éventuellement disponible sur Spotify, c’est à surveiller.

Je n’aurais qu’un seul point négatif pour The Messenger. Il y a 45 sceaux à ramasser dans le jeu. Le vendeur vous dit que si vous complétez cette quête secondaire vous aurez droit à quelque chose de très spécial. Ce n’est pas une mince tâche, car plusieurs de ces sceaux vous demandent du temps et des efforts importants, mais je voulais absolument le faire, car j’étais très intrigué. Au final, je dirais que la récompense n’en vaut pas vraiment les efforts.

À mon avis The Messenger est un jeu parfait. J’ai eu besoin de 14 heures pour tout faire et j’en aurais pris davantage. Il faut être fier qu’un studio québécois soit à l’origine d’un tel chef-d’oeuvre et le jeu connaîtra un grand succès, j’en suis persuadé.