LONDRES - Le président de la Fédération automobile néerlandaise (KNAF), Arie Ruitenbeek, a demandé vendredi le départ du président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Max Mosley, après son implication dans un scandale sexuel aux relents nazis.

"Vu sa position haut placée, cela ne peut être accepté. Je n'ai pas encore reçu mon invitation (ndlr: à une prochaine réunion de la FIA qui doit examiner le sujet), mais nous voterons en faveur de sa démission", a déclaré à la BBC Ruitenbeek.

Interrogé par la radio britannique, le président de l'Automobile Club israélien, Yitzhak Milstein, s'est dit "choqué" par les accusations mais a souhaité attendre que "l'affaire soit clarifiée" et avoir "une meilleure idée sur (son) degré de véracité" avant de "faire connaître (ses) conclusions". "Elles seront en adéquation avec le sérieux de l'affaire", a-t-il toutefois prévenu.

L'Automobile club allemand (Adac) avait auparavant enjoint Mosley à "reconsidérer" sa position de président de la FIA.

Un tabloïd britannique a diffusé une vidéo montrant Mosley dans une séance sadomasochiste avec cinq jeunes femmes, dont certaines habillées en costume rayé de prisonniers. Lors de simulacres d'interrogatoires, Mosley s'y exprime notamment en allemand, conduisant des médias britanniques à évoquer une "orgie nazie".

Mosley a réfuté toute "connotation nazie" à cet épisode. Mais sa position a été singulièrement fragilisée jeudi par les condamnations des constructeurs japonais et allemands, Honda, Toyota, BMW et Mercedes, ainsi que par l'annonce que les autorités de Bahreïn l'avaient prévenu qu'il était persona non grata au Grand Prix ce week-end.

La vidéo a provoqué l'indignation d'organisations juives britanniques dont certaines ont rappelé le passé familial de Mosley. Max Mosley est le fils d'Oswald Mosley, fondateur de la British Union of Fascists (BUF) et leader des "chemises noires" britanniques dans les années 1930.