Comme tout le monde, notre collègue Christian Tortora a été pris de court par l'annonce de la disparition du Grand Prix du Canada.

Q : Christian, es-tu surpris de la décision de la FIA?

Oui, parce qu'il n'y avait eu aucun signe avant-coureur. D'habitude, quand quelque chose se trame, on entend toutes sortes de rumeurs, il y a toujours quelque chose qui se passe. Mais là, absolument rien.

En plus, il y a environ trois semaines, une première ébauche du calendrier avait été publiée et Montréal n'avait apparemment aucun souci à se faire.

Alors, effectivement, il y a de quoi tomber en bas de sa chaise, comme on dit, avec cette annonce aujourd'hui.

Q : À ton avis, quelles sont les raisons qui expliquent l'abolition du Grand Prix de Montréal?

C'est très difficile à dire. L'événement était lié par contrat avec la FIA jusqu'en 2011, un contrat dans lequel était sans aucun doute inclus tout l'aspect financier de cette union. On peut donc en conclure que c'est une question de sous.

Toutes les demandes de la FIA ont été satisfaites en 2008, notamment en ce qui concerne les améliorations apportées à la salle de presse et au bassin. Tout ce qui a été demandé a été fait. Bernie Ecclestone lui-même avait dit que tout était en règle. Alors, que s'est-il passé? On ne sait pas grand-chose.

Peut-être que M. Ecclestone a eu d'autres demandes encore plus importantes que prévu. Ou peut-être, et il faut envisager cette possibilité, que Normand Legault a fini par en avoir ras-le-bol de se faire tout le temps rabrouer, d'avoir toujours des demandes à droite et à gauche et aussi de subir les pressions de la scène locale. Parce qu'il faut bien le dire, tous ces gens qui profitaient de cet événement, que ce soit la ville de Montréal, les hôteliers, les commerçants… Quand vient le temps de donner un coup de main, tout le monde disparaît.

Q : Est-ce que les installations ou les mauvaises conditions de la piste l'été dernier peuvent expliquer cette décision?

Pas du tout. Ce n'est rien ça, ce sont des peccadilles, des choses qui se règlent facilement et rapidement. Cette hypothèse ne tiendrait pas la route.

Je pense qu'il y a quelque chose de très bizarre. D'habitude, comme je le disais plus tôt, on a quand même une petite idée de ce qui va se passer. On savait l'année dernière qu'on avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête parce qu'il fallait refaire la salle de presse, entre autres. Là, tout était correct. C'est pour ça que c'est curieux, d'autant plus que la FIA n'a émis aucun commentaire. On ne peut que spéculer.

Q : Est-ce que cette décision, selon toi, est finale ou est-ce que Montréal pourrait revenir dans les plans de la FIA?

Je répondrai de la façon suivante : avec Ecclestone et la FIA, on ne peut jamais rien garantir!

Pour l'instant, on ne peut rien affirmer, mais pour moi il est anormal de ne pas avoir de Grand Prix en Amérique du Nord, un énorme marché pour des compagnies comme Toyota et Honda. Je sais bien que l'Asie, c'est important, mais on l'a déjà dit : ça prend une épreuve en Amérique du Nord, et la nôtre était la bonne! D'ailleurs, sur tous les sites internet sur lesquels je me suis promené aujourd'hui, on parle du Grand Prix du Canada comme l'un des plus beaux. Je peux vous dire qu'en Europe, personne ne comprend cette décision.