On a eu droit à un autre beau week-end de football sur les ondes de RDS. Un match mémorable, une surprise de taille et deux équipes qui ont fait respecter la logique pour mettre la table pour un duel classique entre une attaque dévastatrice et une défensive dominante.

Compte-rendu et prédictions.

Alex Smith a fait taire ses dénigreurs

Revirement. C'est probablement le mot qu'on a entendu le plus souvent en fin de semaine et la discussion a débuté dès la première rencontre, samedi, quand les 49ers de San Francisco en ont provoqué cinq pour défaire les Saints de La Nouvelle-Orléans au Candlestick Park.

Être victime de cinq revirements et s'incliner par seulement quatre points, c'est digne de mention. Mais ces revirements ont été créés par une unité qui était définitivement à la hauteur. C'est la deuxième fois que je voyais les 49ers en action cette année, après le match du lundi soir contre les Steelers de Pittsburgh, et j'ai été émerveillé par la performance de leur défensive.

On entend toujours parler de Drew Brees, mais la ligne offensive qui a le mandat de le protéger est un groupe qui fait partie de l'élite. Mais en fin de semaine, Justin Smith, Aldon Smith et le reste du front défensif des 49ers lui ont donné une véritable clinique. On a plaqué et frappé tellement fort, du début à la fin du match, c'était beau à voir.

Quel beau match de foot! Et je crois que ce que tout le monde peut en retenir, c'est qu'Alex Smith est peut-être plus qu'un simple « gestionnaire de match », après tout. Il a finalement traîné son équipe sur ses épaules alors qu'elle avait besoin d'une poussée victorieuse dans les dernières minutes. Il l'a fait avec ses jambes, il l'a fait avec son bras et il l'a fait de brillante façon. Après les circonstances difficiles qui ont marqué ses six premières saisons dans la NFL, je me réjouis pour ce qui lui arrive présentement.

Et que dire du match de Vernon Davis! Les Saints ont pris le pari de faire dérailler l'attaque des 49ers en amenant toutes sortes de blitz, mais Smith et son ailier rapproché ont établi une connexion qui n'a jamais pu être solutionnée. Quand tu veux blitzer, tu dois aussi déranger les receveurs dans leur progression pour empêcher le quart-arrière de trouver une solution d'urgence rapidement. Les Saints ont négligé ce petit détail et la chimie entre Smith et Davis a fini par leur faire mal.

Certaines personnes croient que les 49ers ont gagné leur petit Super Bowl en fin de semaine et qu'ils pourraient avoir de la difficulté à retrouver leurs esprits à temps pour le reste de leur parcours. Je n'adhère pas à cette théorie. À ce stade-ci de la saison, chaque match est émotif et c'est la même chose pour toutes les équipes. Les 49ers, de toute évidence, ont des objectifs beaucoup plus grands que le niveau de confiance que l'amateur moyen avait en eux en début de saison. Ils croient en leurs chances plus que n'importe qui d'autre et s'inspirent du scepticisme qui les entoure.

Les Pats avaient fait leurs devoirs

Aucune surprise, en ce qui me concerne, dans le résultat du match entre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Broncos de Denver. Non seulement le scénario qu'on avait vu lors de la semaine 15 s'est répété, mais les Pats s'en sont servis pour dominer encore plus outrageusement le match revanche.

En saison régulière, les Broncos avaient réussi à donner un peu de fil à retordre aux Pats en amassant quelque 160 verges au sol... au premier quart seulement! Jamais une équipe dirigée par Bill Belichick ne s'était fait traiter de la sorte, mais la beauté du match de samedi, c'est la manière dont le personnel d'entraîneurs des Pats a su s'ajuster pour éviter que l'expérience ne se répète. De toute évidence, on avait bien étudié le système offensif des Broncos. On a neutralisé le jeu d'option de Tim Tebow et limité les dégâts sur le jeu aérien, ce que les Steelers avaient été incapables de faire une semaine plus tôt.

Ça a été une domination complète. Tom Brady, avec six passes de touché, nous a sorti une autre performance digne du grand quart qu'il est. Certains puristes ont été chatouillés par le fait qu'il était encore sur le terrain en fin de match, alors que son équipe menait par 35 points, mais pour moi c'est une tempête dans un verre d'eau. Même John Fox, l'entraîneur des Broncos, n'a pas été vexé par la chose. La NFL, c'est du sport professionnel et personne n'est là pour se faire des amis. Aujourd'hui, je suis sûr que Fox est déçu d'avoir perdu le match, point final, et se préoccupe peu du fait que les Pats aient peut-être voulu monter le pointage.

Et comme dans le match entre les 49ers et les Saints, on a eu droit à deux performances spectaculaires à la position d'ailier rapproché. Le problème, pour les Broncos en tout cas, c'est que les deux portaient le même uniforme. Rob Gronkowski a capté trois des six passes de touché de Brady tandis qu'Aaron Hernandez, en plus d'en recevoir une, a amassé 61 verges au sol, un sommet au sein de son équipe.

Avec des armes comme celles-là, c'est vraiment difficile de rivaliser avec les Pats présentement.

L'avenir est rose pour les Texans

Le match entre les Ravens de Baltimore et les Texans de Houston était un peu vu comme le mal-aimé de la fin de semaine, mais il a finalement été le théâtre d'un duel défensif très intéressant.

Ici aussi, ce sont les revirements qui ont fait foi de tout. T.J. Yates, qui avait permis aux Texans de survivre pendant une semaine supplémentaire face aux Bengals de Cincinnati, a été victime de trois interceptions. La défensive des Texans, elle, a joué du bon football après un début de match difficile, sans toutefois pouvoir en faire assez pour avoir le dernier mot.

Une fois que le sentiment de déception commencera à s'évaporer, les partisans des Texans pourront se permettre d'être très optimistes pour l'avenir de leur équipe. C'est une formation jeune, agressive, bien bâtie. Leur ligne à l'attaque supporte à merveille des porteurs de ballons de premier plan. Leur groupe de receveurs, solide, compte à sa tête une super vedette nommée Andre Johnson. Ajoutez un Matt Schaub en santé et vous avez une équipe qui pourra rivaliser avec les meilleurs pour plusieurs années.

Implosion au Lambeau Field

Loin de moi l'idée d'enlever toute forme de mérite aux Giants de New York, mais les Packers de Green Bay ont littéralement implosé en fin de semaine. Huit passes échappées par les receveurs, des cibles isolées ratées par Aaron Rodgers, une défensive contre la passe poreuse et désorganisée. C'était de l'autodestruction pure et simple.

Le seul point positif qu'on peut retenir, c'est leur capacité à arrêter le jeu au sol des Giants pour rendre leur attaque unidimensionnelle. Mais en bout de ligne, cette unidimensionnalité les a éclatés. Eli Manning a été superbe, excellant notamment sur les troisièmes essais, et dans mon livre, elle est là, l'histoire du match.

Comment expliquer qu'une équipe qui a terminé la saison avec une fiche de 15-1 s'effondre aussi lamentablement devant ses partisans dans une match d'une si haute importance? Dans le fond, le plan de match, qui me semblait tenir la route, a été bousillé par un manque d'exécution crasse. C'est peut-être sur le plan de la préparation mentale que ça a accroché, mais c'est difficile à dire.

Depuis deux ans, les Packers nous avaient habitués à une éthique de travail irréprochable. C'est pour cette raison que c'était si étrange de les voir bafouiller et trébucher de la sorte. Je ne peux pas croire, surtout avec la façon dont les Giants leur avaient donné du fil à retordre en saison régulière, qu'ils ne les ont pas pris au sérieux.

Prédictions pour le carré d'as

Plus que quatre équipes sont maintenant en lice pour mettre la main sur le prestigieux trophée Vince Lombardi.

Dans l'Association nationale, j'y vais avec les 49ers. On savait ce que leur défensive pouvait amener dans l'équation. Elle est maintenant appuyée par un quart-arrière qui regorge de confiance. Alex Smith sait maintenant qu'il peut faire les gros jeux dans les gros matchs.

De l'autre côté, je favorise les Patriots, l'autre équipe locale. C'est préoccupant de voir à quel point les Ravens ont été improductifs en attaque et je crois que Tom Brady, même s'il fait face à l'une des meilleures défensives du circuit, sera capable de mettre plus de points au tableau.

Bon football à tous!

*Propos recueillis par Nicolas Landry.