MONTRÉAL - L'ailier défensif Michael Sam a indiqué vendredi par le biais de son compte Twitter qu'il quittait les Alouettes de Montréal. Les Alouettes ont confirmé un peu plus tard que Sam avait quitté l'équipe pour des raisons personnelles.

« Les 12 derniers mois ont été très difficiles pour moi, au point où je suis inquiet pour ma santé mentale, a écrit Sam. Pour cette saison, je vais prendre une pause du football pour l'instant. Je tiens à remercier les Alouettes pour cette opportunité et j'espère être bientôt de retour sur le terrain. Merci à tous pour votre compréhension et votre soutien. »

Le directeur général des Alouettes, Jim Popp, a remercié Sam pour ses services et lui a confirmé le support de l'organisation tout en lui souhaitant bonne chance.

Sam, le premier joueur ouvertement homosexuel à avoir été repêché dans la NFL, était arrivé à Montréal en mai avec l'objectif de relancer sa carrière dans la Ligue canadienne de football.

Âgé de 25 ans, l'ailier défensif aura donc enfilé une seule fois l'uniforme des Alouettes, le 7 août face au Rouge et Noir d'Ottawa, quand il a participé à seulement quelques jeux. Les Alouettes avaient inscrit son nom sur la liste des blessés pour un match plus tôt cette semaine, et il a donc raté l'affrontement entre les Alouettes et les Eskimos d'Edmonton, jeudi.

Il avait aussi quitté l'équipe dans des circonstances nébuleuses en juin, pendant le camp d'entraînement, avant de revenir environ deux semaines plus tard. À son retour, Sam avait cité des raisons personnelles pour expliquer son départ.

Co-joueur défensif par excellence de sa conférence dans la NCAA en 2013, Sam avait été sélectionné en septième ronde par les Rams de St. Louis au repêchage de 2014. Il avait toutefois été retranché à la fin du camp de l'équipe.

Sam a ensuite été ajouté à l'équipe d'entraînement des Cowboys de Dallas, avant d'être libéré en octobre.

Le nom de l'ailier défensif a été inscrit sur la liste des joueurs suspendus par les Alouettes.

La fin approchait

Sam brillait par son absence, jeudi, alors que les Alouettes pliaient l'échine devant les Eskimos d'Edmonton, et la justification offerte en a laissé plusieurs songeurs au sein de l'équipe.

Selon des informations obtenues par notre collègue Didier Orméjuste un peu plus tôt dans la journée, nombreux sont les membres de l'organisation montréalaise qui souhaitaient le départ de l'Américain.

On lui reproche notamment d'adopter une attitude égoïste et déplacée envers ses coéquipiers. Certains vont jusqu'à suggérer l'idée que Sam simule une blessure afin d'éviter d'être libéré par l'équipe.

À cela s'ajoutent les résultats obtenus sur le terrain lors des rares apparitions de Sam sur le terrain (un seul match de saison régulière), qui n'ont pas fait la preuve que ce dernier possède les habiletés nécessaires pour tirer son épingle du jeu dans la Ligue canadienne de football.

Pour sa part, Jim Popp assure que Sam n'a pas été traité différemment des autres joueurs dans ce dossier.

L'attaque en un mot : gênant

Tandis que les projecteurs sont braqués sur Michael Sam, le coordonnateur offensif Turk Schonert doit aussi se demander à l'heure actuelle si son association avec les Alouettes se poursuivra, après que l'attaque ait connu une prestation des plus pitoyables dans le revers de 15-12 subi jeudi.

En première demie, Rakeem Cato et ses coéquipiers n'ont obtenu que deux maigres premiers essais. L'entraîneur-chef Tom Higgins ne s'est pas défilé lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet après la rencontre. Le pilote des Alouettes a concédé que l'attaque a régressé, et qu'elle est devenue trop prévisible pour les fronts défensifs adverses.

« Nous avons du travail à faire »

Déjà remis en question pour ses choix de jeux - et particulièrement pour son entêtement à sous-utiliser l'attaque au sol - Schonert n'a rien fait pour aider sa cause durant ce cinquième revers de l'équipe en sept matchs.

Même le receveur de passes Nik Lewis, d'ordinaire très volubile, s'est montré peu loquace lorsqu'on lui a demandé de fournir des explications pour les performances gênantes de l'attaque.

« Il faut demander à Turk. C'est lui qui effectue les choix de jeux, et nous, on ne fait que les mettre en application », s'est-il contenté de dire.