MONTRÉAL – Même si la pandémie a miné ses chances avec les Packers de Green Bay, Marc-Antoine Dequoy assure qu’il n’a pas signé à reculons ce premier contrat, de trois saisons, avec les Alouettes de Montréal. 

Plusieurs raisons permettent de croire le demi défensif de 26 ans. En plus d’avoir le privilège d’évoluer, dans sa ville natale, pour l’équipe de son enfance, il retrouvera plusieurs anciens des Carabins de l’Université de Montréal incluant son ancien entraîneur-chef, Danny Maciocia. 

« J’ai regardé mes options et j’ai fait ce que je croyais qui était le meilleur pour moi et qui allait vraiment m’aider dans mon avenir. J’ai décidé avec mon agent (Sasha Ghavami) de commencer le processus pour signer avec les Alouettes. On est arrivés à une entente et je l’ai signée avec grand plaisir », a mentionné Dequoy, vendredi après-midi. 

À l’instar de bien des gens, Dequoy a traversé de grandes réflexions dans les derniers mois. Libéré par les Packers au mois d’août, il s’imaginait se reprendre avec les Alouettes dans le cadre d’une saison écourtée de la Ligue canadienne de football. 

« C’était les deux voies que j’avais choisies pour l’année. C’était assez tough, surtout au début. Revenir sur terre et me demander ce que j’allais faire. J’ai décidé de retourner à l’école. Après quelques mois, ça allait bien. Avec le confinement, c’est devenu plus difficile pendant un mois quand ce n’était pas évident de trouver des places pour s’entraîner. Mais le rythme est revenu et j’ai été en mesure de m’entraîner en respectant les consignes. Ç’a fait du bien mentalement et physiquement », a reconnu Dequoy. 

En commentant la décision précoce des Packers en août, Dequoy s’accordait encore des chances de percer dans la NFL. C’était difficile de convaincre une autre organisation sans avoir d’images à présenter. Ses matchs avec les Carabins ne permettaient pas de l’évaluer adéquatement. Ainsi, l’annulation des quatre matchs préparatoires par la NFL a été très coûteuse. 

« Tout le monde a perdu les quatre parties préparatoires, je ne suis pas le seul. C’est sûr que ç’aurait été une autre game d’avoir pu jouer quatre parties. J’attendais vraiment après ça, cette occasion de réussir des jeux », a-t-il commenté. 

Cet espoir ne s’est pas concrétisé, mais est-ce que ça veut dire qu’il a tourné la page sur la NFL ? 

« Je tourne la page dans le sens que les Alouettes, pour moi, c’est quelque chose que je veux faire. Ce n’est pas comme si je suis déçu, c’est ma ville natale et je regarde les Alouettes depuis que je suis jeune. Je suis excité de signer avec eux », a d’abord réagi Dequoy.  

« La NFL, est-ce fini pour moi ? Ce n’est pas une avenue que je recherche présentement. Si une possibilité se présente à moi, je vais voir à ce moment. Maintenant, je suis concentré à 100% sur les Alouettes. C’est mon plan de match et mon train de vie pour les trois prochaines années, c’est ce que j’ai en tête », a-t-il poursuivi. 

Pour la suite des choses, Dequoy a choisi l’option la plus saine psychologiquement. 

Marc-Antoine Dequoy« Je me dis que rien n’arrive pour rien. Je ne suis pas déçu. Je n’ai pas de regrets ou de sentiment ‘Si seulement ...’. Je n’ai pas de crotte sur le cœur qui va rester pendant mes années avec les Alouettes. Je l’aborde avec humilité et j’ai accepté cette décision. Comme j’ai dit à Danny, c’est un rêve de revenir avec les Alouettes. Peu importe ce qui arrivé, si c’était fair ou non, je suis juste content d’être avec les Alouettes », a rappelé l’athlète de six pieds trois pouces et 190 livres. 

En évoluant dans la LCF, le marchand de vitesse disposera dorénavant d’archives plus pertinentes. Toutefois, il a signé un contrat standard de recrue. Ceci implique une durée de trois ans et la dernière année est une option qui appartient à l’équipe. S’il s’illustre avec les Oiseaux en 2021 et 2022, il sera intéressant de voir si une organisation de la NFL le courtisera. Il faudrait alors voir si les Alouettes accepteraient de ne pas exercer cette option afin qu’il tente sa chance de nouveau.

Chose certaine, Dequoy est ravi que les Alouettes et Maciocia aient assumé un certain risque en le repêchant alors qu’il visait la NFL. L’option de quitter le Québec pour une autre équipe de la LCF ne l’attirant pas autant. 

« Vu que j’ai signé pour trois ans, je peux le dire. Revenir de la NFL en sachant que tu t’en vas loin de ta famille, de ta conjointe, c’est plus difficile à accepter. Quand j’y pensais, je me disais que ce serait tough si ça arrivait », a-t-il admis. 

Prêt à jouer dès la première partie

À son grand bonheur, ce scénario ne s’est pas produit et il se sent à l’aise dans l’organisation dirigée par Maciocia. 

« Danny a été mon entraîneur-chef pendant quatre ans. Je connais sa mentalité et ce qu’il est capable de faire. C’était un no-brainer en sachant que c’est lui dirige mon avenir en quelque sorte. Je suis très confiant par rapport à ce qu’on peut faire. Je regardais les Coupes Grey en 2009 et 2010 et je vois des Alouettes avec la même vision. Je suis fier d’en faire partie », a décrit Dequoy. 

Le plaisir sera encore plus facile à émaner avec la présence de visages connus. 

« C’est le fun, pour vrai, de retrouver d’anciens coéquipiers. Ma seule expérience professionnelle est celle avec les Packers et tu peux voir un peu une différence avec le niveau universitaire alors que tu as choisi ton équipe. Chez les Packers, je ne connaissais personne, mais le fait d’être Canadien a intrigué des gens. Mais, une fois l’intégration passée, c’était très professionnel dans le sens que c’est un travail comme une autre. Les gars doivent justifier le montant pour lequel ils sont payés, ils étaient très assidus, c’était sérieux », a convenu le joueur défensif de l’année au Québec en 2018.

Il devrait ainsi s’intégrer à la chimie qui opère déjà. Quant à son utilisation, l’approche des entraîneurs sera très intrigante puisqu’il peut aider à de multiples positions et sur les unités spéciales. 

« Mon but est de jouer dès la première partie. Je sais que je suis capable de le faire, mais je pense au bien de l’équipe. J’aurais été professionnel avec n’importe quelle équipe, mais ici il y a un extra kick dans le sens que c’est ma ville natale. Voir cette équipe gagner, c’est le plus important pour moi. En même temps, je connais mon talent et je suis très confiant de pouvoir jouer en défensive », a conclu Dequoy qui assimile le système qui sera déployé par le nouveau coordonnateur défensif, Barron Miles.