MONTRÉAL - L'élection de Scott Flory à la tête de l'Association des joueurs de la Ligue canadienne de football, en avril dernier, a tout à voir avec sa décision de raccrocher ses crampons.

C'est ce qu'a déclaré mercredi le sympathique garde à droite, qui a mis un terme à sa carrière après 15 saisons dans la LCF, toutes passées avec les Alouettes de Montréal, dans une conférence de presse au cours de laquelle Flory a souvent eu du mal à contenir ses émotions.

"Sans aucun doute, c'est la raison principale qui m'a fait prendre cette décision, a-t-il admis. Je suis le représentant des joueurs de l'équipe depuis 2002 et à chaque deux ans, une élection a lieu pour décider de la présidence du syndicat. J'ai commencé à penser à ma vie, et surtout à ma vie après le football, à la transition que j'allais devoir faire. Je me suis dit que si j'étais élu, ça rendrait plus facile cette transition.

"Alors dès que j'ai décidé de me lancer dans la course, je savais que si je gagnais, j'allais prendre ma retraite. Je n'ai jamais fait les choses à moitié dans la vie et je ne voulais pas commencer maintenant. Je ne me voyais pas ne pas pourvoir offrir le meilleur de moi-même aux Alouettes et à l'AJLCF, alors j'ai tranché."

Il s'agissait tout de même d'un gros risque pour Flory, qui aurait sûrement reçu des offres pour se joindre à l'équipe d'entraîneurs d'une formation une fois sa retraite confirmée.

"Oui, j'ai pris un gros risque. C'est vrai que j'aurais peut-être eu des offres pour devenir entraîneur. Mais la fenêtre d'opportunité était là et j'ai décidé d'en profiter."

Touché par la présence de nombreux coéquipiers et amis, Flory a eu du mal à retenir ses larmes quand il a remercié Anthony Calvillo.

"C'est plutôt impressionnant d'avoir eu à défendre toute sa carrière le plus grand quart-arrière de tous les temps. Nos familles seront à jamais liées et vous êtes une inspiration pour moi", a-t-il lancé à l'endroit de Calvillo et sa conjointe.

"Scott est un gars dévoué, autant sur le terrain qu'à l'extérieur, l'a pour sa part louangé Calvillo. Un gars qui a de grandes qualités de leader. J'ai été très chanceux de pouvoir jouer avec un gars comme lui."

Flory a louangé les vétérans qui lui ont appris son métier à son arrivée avec les Alouettes, ce qu'il ne s'est pas privé de faire auprès des plus jeunes une fois qu'il a été établi.

"Je suis centre à cause de lui, a rappelé Luc Brodeur-Jourdain. Moi, quand je suis arrivé ici, je venais de jouer cinq ans comme garde à droite avec le Rouge et Or de l'Université Laval. Quand j'ai rencontré Scott, quand j'ai vu de la façon dont il s'entraînait, sa grande capacité d'adaptation, (...) c'est comme ça que j'ai appris à jouer ma position. Scott n'avait besoin que d'une répétition pour apprendre comment bloquer un joueur adverse. C'est un gars qui trouvait des solutions. Ça lui servira bien dans ses nouvelles fonctions."

Flory occupe donc le poste de président de l'Association des joueurs de la LCF depuis le 1er avril. Le syndicat est présentement en négociations avec le circuit Cohon pour le renouvellement de sa convention collective. Questionné à ce sujet, Flory n'a pas voulu commenter, "par respect pour les Alouettes et pour les joueurs de la ligue".

Le colosse s'est avéré une institution au poste de garde sur la ligne à l'attaque des Alouettes. Pendant ses 15 saisons, il a été nommé sur l'équipe d'étoiles de la LCF en neuf occasions. Le jeune retraité de 37 ans a remporté trois fois la coupe Grey avec les Alouettes (2002, 2009 et 2010), en plus d'être nommé le joueur de ligne par excellence de la LCF en deux occasions, en 2008 et 2009.

L'athlète originaire de Regina, en Saskatchewan, a disputé 241 matchs en saison régulière, ce qui le plaçait au deuxième rang parmi les joueurs actifs à la fin de la dernière saison, derrière nul autre qu'Anthony Calvillo. Sélectionné par les Alouettes en troisième ronde (15e au total) au repêchage de la LCF en 1998, le joueur de l'Université de Saskatchewan a vu sa 15e saison écourtée, l'an dernier, en raison d'une blessure au bras.