MONTRÉAL – Malgré la saison catastrophique de l’équipe, les Alouettes de Montréal ont déterminé que Darian Durant méritait d’agir à titre de quart-arrière partant, une autre fois, pour son retour en Saskatchewan.
 
La décision peut se défendre, en partie, en se basant sur cet argument. Après tout, Durant a défendu les couleurs des Roughriders de 2006 à 2016 et il s’est taillé une place honorable dans l’histoire de cette organisation.
 
Le hic, c’est que les Alouettes et Durant en arrachent comme jamais. Les partisans peuvent donc se demander pourquoi Kavis Reed, le directeur général et entraîneur-chef, ne prépare pas immédiatement la saison 2018 en misant sur l’intrigant Matthew Shiltz vendredi soir (21h30 à RDS2).

« Darian retourne en Saskatchewan, il est une légende là-bas. Quand tu regardes notre position au classement, la question qui s’impose est pourquoi pas ? Pourquoi ne pas donner la chance à cet homme de jouer là-bas après tout ce qu’il a accompli pour la LCF dans cette ville », a exprimé Reed aux médias.
 
Les sentiments semblent donc avoir joué un rôle dans cette décision.   
 
« C’est basé sur le cœur et la logique. Il faut regarder le portrait d’ensemble », a-t-il ajouté.
 
« De plus, est-ce qu’on veut envoyer Matthew Shiltz comme partant dans un tel environnement. C’est un endroit reconnu pour être difficile de communiquer pour les quarts. On y a réfléchi longuement et c’est une bonne chose pour cette ligue que Darian obtienne le départ », a mentionné Reed avec une réponse qui méritait des explications.  

« C’est à propos de ce qui est bon pour l’ensemble de ce circuit. La réponse est de confier le départ à Darian en Saskatchewan », a déclaré le dirigeant.
 
Il serait étonnant que les partisans perçoivent le portrait de la même manière, mais le dernier mot lui revient. Ceci dit, Reed a confirmé que Shiltz verrait encore de l’action d’ici que le rideau se baisse sur la saison des Oiseaux.
 
Des liens immenses se créent quand on passe plus d’une décennie au sein d’une organisation sportive. Malgré tout, Durant refusait de parler d’un match très spécial à ses yeux.
 
« C’est plus un match comme les autres. On essaie seulement de gagner et jouer du bon football, ce qu’on n’a pas réussi à faire depuis trop longtemps. Oui, cet endroit a fait partie de ma vie, mais on a besoin de cette victoire et c’est ainsi que j’approche ce match », a-t-il avancé.

Kavis Reed se tourne à nouveau vers Darian Durant


 
« Bien sûr, ce sera agréable de revoir tous ces gens qui me sont familiers, mais je n’ai jamais joué dans ce nouveau stade donc c’est comme si c’était un stade étranger pour moi. Même si j’ai aidé à ce que ce projet se réalise, je ne suis pas habitué de jouer là-bas. Je le ferai en tant que membre de l’équipe adverse et c’est le seul côté que je vais découvrir », a poursuivi Durant.
 
L’athlète de 35 ans s’empêche de tirer des conclusions de cette décision de l’état-major. Par exemple, il ne veut surtout pas s’imaginer que ça pourrait mener à son retour à Montréal en 2018.
 
« Je n’essaie pas de lire entre les lignes. Ça fait trop longtemps que je suis dans ce milieu. J’ai vu des athlètes se faire dire des choses et c’était l’inverse qui se produisait. On ne sait pas ce qui arrivera l’an prochain. Je veux juste aider cette équipe et montrer que je suis encore capable de bien jouer », a réagi Durant.

De son côté, Shiltz demeure patient et il préfère se réjouir pour son coéquipier d’expérience.

« Je prends la situation au jour le jour »


 
« Darian a hérité des répétitions avec la première unité. Je suis content pour lui, ce sera un match émotif, il a vécu de belles choses là-bas. Je vais essayer d’aider l’équipe de mon mieux », a noté le quart de 24 ans.
 
À quelque part, Luc Brodeur-Jourdain comprend le geste de son patron.  
 
« C’est toujours un terrain glissant avec un jeune quart-arrière. Oui, tu veux lui donner de l’expérience, mais ce que tu veux avant tout, c’est bâtir sa confiance. Je ne pense pas qu’on puisse le faire en lui déposant tout le plan de match sur les épaules. »
 
« Mais, en tant qu’organisation, si tu veux te bâtir un quart sur plusieurs années, ça doit commencer là », a souligné le centre québécois.
 
Mincy devrait reprendre son poste
 
L’absence du demi de coin Jonathon Mincy commençait à devenir inquiétante. Relégué à un rôle de spectateur depuis le 29 septembre en raison d’une blessure, Mincy devrait pouvoir fouler le terrain vendredi.
 
Mincy n’était pas d’humeur à parler, mercredi, mais il a tenu à dire ceci.
 
« Ce n’était rien de majeur. Je veux jouer chaque fois que je suis en mesure de le faire. »
 
Ainsi, il ne veut surtout pas rester loin de l’action pour éviter une blessure alors qu’il pourrait obtenir une autre chance de percer du côté de la NFL.
 
« On n’y pense pas. Je me concentre sur cette équipe présentement et avant tout sur le prochain match », a-t-il précisé.
 
Les nouvelles sont moins réjouissantes pour le centre-arrière Jean-Christophe Beaulieu. Blessé dimanche dernier, il devra sauter son tour contre les Riders.
 
Quant au botteur Boris Bede, il a obtenu une journée de congé pour calmer des raideurs à la hanche. Sa présence est incertaine pour la partie.

Durant partant en Saskatchewan, un autre choix étrange de Reed