MONTRÉAL - Les Alouettes de Montréal ont fait le plein de receveurs en vue de la prochaine saison avec les ajouts de Samuel Giguère, Nik Lewis et Fred Stamps notamment. Mais la carte cachée pourrait porter le nom de Cody Hoffman, l’élève de Ben Cahoon.

La référence à Cahoon, l’ancien ailier rapproché aux mains magiques, pourrait en étonner plusieurs parce que les deux athlètes ne se ressemblent point à première vue.

Pourtant, malgré la différence de sept pouces (six pieds quatre pouces contre cinq pieds neuf pouces) et 25 livres (210 livres contre 185 livres) entre les deux hommes, Hoffman se considère comme un élève du courageux complice d’Anthony Calvillo.

En effet, Hoffman a profité des judicieux conseils de Cahoon durant deux saisons avec l’Université Brigham Young (BYU). Pour être plus précis, l’imposant receveur a connu ses deux meilleures années sous les directives de l’ancien numéro 86.

Durant son séjour comme entraîneur des receveurs à son alma mater, Cahoon a poussé à un autre niveau les capacités de son protégé.

« Il a été un entraîneur très axé sur la technique, il a mis l’accent sur des détails importants pour plusieurs tracés spécifiques. Il m’a aidé à devenir le meilleur receveur que je pouvais être avec ses conseils, en ajoutant son bagage technique, et j’ai pu en bénéficier », a souligné Hoffman dans un entretien avec le RDS.ca. Ben Cahoon et Cody Hoffman

Puisqu’il est reconnu comme un modèle d’humilité, il ne fallait pas s’attendre à ce que Cahoon s’attribue une part du mérite. Il a été plus volubile sur les qualités humaines de cet athlète de 24 ans qui est originaire de la Californie.

« Il est vraiment réservé, drôle et très intelligent. Il n’était jamais perdu quand nous parlions des modifications en attaque. Il a une excellente faculté pour comprendre les exigences et il ne commet pratiquement jamais d’erreurs. Il a toute une tête de football », a confié Cahoon qui a partagé ce résumé avec Jim Popp, le directeur général des Alouettes.

Mais n’allez pas croire que c’est grâce à Cahoon que Popp lui a accordé sa chance au nord de la frontière.

« Je ne suis pas à l’origine de son contrat. En fait, Cody l’a obtenu par son mérite. Jim l’a vu aller au camp d’entraînement des Redskins (de Washington en 2014). D’ailleurs, nous avons parlé de Cody après qu’il ait obtenu le contrat », a tenu à mentionner Cahoon.

L’élève dépassera-t-il le maître dans la LCF aussi?

Au niveau universitaire, Hoffman est parvenu à abattre quelques prestigieux records de Cahoon à BYU. Il est devenu le meneur pour les réceptions, les touchés et les verges par la passe.

« C’est agréable d’avoir pu accomplir ça surtout que je suis au courant de l’impressionnante carrière qu’il a connue au Canada. C’était bien de savoir que j’ai pu surpasser certaines de ses statistiques », a convenu le colosse.

Mais les ambitions de Hoffman ne s’arrêtent pas là. Son objectif consiste plutôt à briller au niveau professionnel et il ne détesterait pas prouver aux Redskins qu’ils auraient dû retenir ses services.

« Je crois que je pourrai contribuer avec mon physique imposant et je peux m’illustrer à différents endroits dont dans la zone payante », a prétendu Hoffman en se fiant sur sa grandeur.

Ben Cahoon« J’ai entendu plusieurs belles choses sur la LCF et je veux définitivement m’y établir pour prouver ce que je peux accomplir et redonner un élan à ma carrière », a-t-il poursuivi.

En 13 saisons dans l’uniforme des Alouettes, Cahoon s’est attiré des éloges par ses prouesses le menant à une intronisation au Temple de la renommée du football canadien. Sa connaissance exhaustive de la LCF lui permet de bien évaluer les chances de Hoffman de s’y imposer.

« Il pourrait avoir une très longue et belle carrière s’il conserve la bonne approche à long terme. C’est un compétiteur et il devra être affamé tous les jours pour prouver qu’il peut accomplir le travail de façon constante », a suggéré Cahoon qui passe ses journées dans les salles d’opération à conseiller les médecins sur les équipements médicaux qu’il vend.

« Bien sûr, ça prend un contexte propice pour que ça fonctionne. S’il peut développer une chimie avec un quart-arrière, ça ne sera pas long avant qu’il ne se signale en captant plusieurs ballons », a-t-il continué.

Popp et les Alouettes vont l’initier au football canadien dans un environnement des plus compétitifs. En effet, l’architecte des Alouettes a embauché une panoplie de receveurs pour améliorer l’attaque et compenser la perte de Duron Carter.

Il risque donc de lutter avec S.J. Green, Nik Lewis, Fred Stamps, Samuel Giguère, Éric Deslauriers, Brandon London et d’autres nouveaux venus.

« Je me sens plutôt confiant de pouvoir me tailler une place. Je devrais y arriver en jouant au sommet de mes capacités. Je dois leur montrer que je suis capable de créer de la séparation avec les joueurs défensifs avec mon physique imposant et gagner des verges après l’attrapé », a décrit Hoffman.

Un S.J. Green en devenir?

La curiosité piquera sans doute les partisans des Alouettes quand ils apprendront que Hoffman s’avère l’élève de Cahoon, l’un de leurs préférés. Quand on se prête au jeu des comparaisons, Cahoon n’hésite pas à s’incliner devant les capacités de son élève.

« J’aurais rêvé que nous ayons plus de similitudes. J’aurais adoré avoir sa taille! », a-t-il lancé avec épatement. Cody Hoffman

« Il a en quelque sorte le full package. La seule chose qui lui manque un peu, c’est l’explosion. Par contre, je crois vraiment que les départs en mouvement combleront cette petite lacune », a exposé Cahoon.

On peut donc accorder l’avantage à Hoffman pour le côté athlétique. On serait sans doute porté à accorder le vote à Cahoon pour la qualité des mains, mais il ne faut pas aller si vite selon les deux intervenants.

« Je ne sais pas, je dois dire qu’il possède d’excellentes mains lui aussi. En fait, il échappe très peu de passes et je suis persuadé qu’il sera fiable », a répondu Cahoon, le père de quatre enfants de 8 à 17 ans.

« Je considère que j’ai toujours été en mesure de bien me débrouiller à ce chapitre. C’est un peu pourquoi Ben m’a aidé à raffiner mes tracés et mes façons de les exécuter pour obtenir tous les avantages sur la défense », a indiqué Hoffman avec confiance.

En jetant un coup d’œil à certains de ses faits saillants sur le web, on remarque tout de suite qu’il n’exagère pas. Il a fait en quelque sorte une spécialité des attrapés contestés.

Tout ce bagage incite Cahoon à comparer Hoffman à son ancien coéquipier Kwame Cavil ainsi qu’à un certain S.J. Green.

« Au niveau du style et du physique, ça se ressemble définitivement. S.J. est probablement un peu plus explosif, mais Cody est peut-être un plus physique. Bien sûr, ça demeure prématuré de les comparer puisque S.J. a prouvé son talent au fil des ans tandis que Cody a encore tout à prouver » a élaboré celui qui ne réfute pas un retour comme entraîneur lorsque ses enfants seront plus vieux.

« Si les Alouettes sont patients avec lui, il ne décevra pas », a conclu Cahoon, qui aura une raison de plus de suivre les activités des Alouettes.