Les Alouettes doivent rebondir pour ce dernier match à Montréal
Alouettes mercredi, 24 oct. 2018. 16:01 samedi, 14 déc. 2024. 20:52MONTRÉAL – C’était l’éléphant dans la pièce depuis cette autre défaite des Alouettes de Montréal. Pourquoi l’entraîneur Mike Sherman avait-il retiré Johnny Manziel pour la tentative de passe miraculeuse sur le dernier jeu du match ?
Sherman et Manziel ont répondu, mardi, aux questions des journalistes présents, dont notre collège John Lu de TSN, après le premier entraînement de la semaine du club montréalais. Essentiellement, Sherman ne croyait pas que cette décision allait susciter autant de réactions. Pour lui, l’idée était d’envoyer un quart-arrière reposé sur le terrain afin de gagner le plus de temps possible avant de décocher cette passe vers la zone des buts. Quelques équipes de la NFL ont déjà tenté le coup et même Tom Brady avait cédé sa place dans un scénario semblable.
On le sait, la stratégie a foiré alors que la protection n’a pas été suffisante pour permettre à Pipkin de s’élancer. Manziel a admis que c’était la décision de Sherman et qu’il avait discuté avec lui de ce choix après la rencontre. Le quart-arrière a insisté sur le fait qu’il était avant tout frustré d’avoir perdu le match ce qui explique son départ hâtif vers le vestiaire à la conclusion de la partie.
À lire également
Mais la partie n’aurait jamais dû se décider sur ce jeu. Après tout, les Alouettes détenaient une avance de 21-13 au troisième quart et ils ont trouvé le moyen de s’incliner au compte de 26 à 22. Le problème demeure que l’attaque montréalaise n’a produit qu’un minuscule point en deuxième demie, résultat d’un placement raté par Boris Bede.
Par conséquent, ça devient encore plus nécessaire pour les Alouettes (3-13) de conclure leur saison à domicile avec une victoire face aux Argonauts. Dans ce qui sera le match pour récompenser les partisans de leur fidélité, les Alouettes doivent prouver qu’ils sont encore animés par une certaine fierté.
« Je suis déçu qu’on ne parvienne pas à gagner plus de matchs, mais je dois dire que je suis bien content du caractère démontré par ce groupe. Bien sûr, on doit gagner plus de matchs, mais les gars combattent jusqu’à la fin. J’aimerais les voir remporter ce match en offrant une personne inspirée », a mentionné Sherman.
« Ça fait bizarre à dire, mais j’affiche une grande confiance envers la culture qui a été bâtie au sein de l’équipe. La prochaine étape demeure de gagner des matchs et on souhaite que ça se produise pour les deux dernières rencontres », a enchaîné l’entraîneur.
Personne n’aime plus gagner dans cette équipe que John Bowman. Le vétéran de la ligne défensive continue de se démarquer pour son investissement sur le terrain. On le sent, il rage encore en pensant aux défaites qui se sont accumulées cette saison. Malgré tout, il est capable de déceler du positif dans cette année qui n’a pas répondu aux attentes plus élevées.
« Je retiens surtout qu’on est plus dans le coup cette saison. Je sais que ce n’est qu’une très petite consolation, mais ça demeure une progression. Ce n’est clairement pas aussi rapide qu’on le souhaite, mais je préfère qu’on avance dans cette direction », a exprimé Bowman.
Les joueurs vantent la loyauté des partisans
La proximité avec les joueurs au Stade Percival-Molson rend cet endroit vibrant et spécial. Malheureusement, les quatre dernières années ont été plus que laborieuses si bien que ces rendez-vous sur la colline montréalaise ont perdu de leur magie.
Malgré tout, les Alouettes parviennent à attirer des foules plus que décentes grâce à la grande loyauté de leurs partisans. Ce constat fascine bien des joueurs des Alouettes qui ont tenu à l’exprimer.
« C’est leur support que j’aime. Les partisans continuent de se pointer à nos matchs malgré nos fiches des dernières années. On l’apprécie bien plus que les gens peuvent penser », a témoigné Bowman.
Depuis son arrivée à Montréal, Sherman a souvent tapé sur ce clou. Il regrette que son club n’ait pas été en mesure de récompenser ses partisans avec un piètre dossier de 1-7 à domicile. On sent que cet aspect le dérange particulièrement.
« Je sais que ça ne fait aucun sens de dire ça, mais j’ai souvent dirigé des équipes dans des stades de 80 et 100 000 personnes sans vraiment entendre la foule autour de moi parce que je suis tellement concentré sur le match. Pour des raisons que j’ignore, j’entends plus nos partisans ici à Montréal », a confié Sherman.
« Je me souviens notamment d’un match tôt dans l’année lors duquel on se faisait malmener. Ma femme, ma fille et ma belle-mère étaient présentes dans la foule. À la fin du match, je me suis retourné vers les gradins et pratiquement personne n’avait quitté sa place. Ma femme avait été bien impressionnée par ça. C’était gênant de marcher sur le terrain après une telle prestation, mais je leur lève mon chapeau pour leur support envers l’équipe », a-t-il poursuivi.
Il n’est pas impossible que ce facteur incite Sherman à vouloir rester dans la métropole québécoise pour une deuxième année même si personne ne peut prédire les changements qui seront effectués au sein de l’organisation des Alouettes après cette autre saison cauchemardesque au point de vue des résultats.
« Quand je sors pour aller souper, je croise toujours un partisan qui me lance une phrase comme ‘On veut que vous restiez en poste, ça va finir par débloquer’. Je sais qu’on essuie des critiques, mais leurs commentaires sont très positifs. Je crois qu’ils sont excités d’assister à une relance en voyant des quarts-arrières plus prometteurs. On veut leur faire plaisir, on se sent redevables envers eux », a conclu Sherman.