Pour cette 10e journée de leur camp d’entraînement, les Alouettes de Montréal n’ont pu s’opposer à Dame Nature et ils ont dû s’entraîner dans un complexe intérieur de Sherbrooke ce qui n’a pas ralenti la progression de l’équipe à deux jours du premier match préparatoire.

Alors que la pluie s’abattait sur le Québec, les Alouettes ont poursuivi leur apprentissage sous les ordres du nouvel entraîneur Dan Hawkins en trouvant refuge au Centre Roland-Dussault.

« Je me réjouis avant tout parce que nous n’avons pas été victimes de blessures importantes ce qui est toujours une priorité dans un camp d’entraînement. Récemment, nous avons vu plusieurs éléments fonctionner, mais ça demeure un processus et je suis impressionné par la façon dont les joueurs sont attentifs aux détails », a commenté Hawkins à titre de bilan après 10 jours.

Au lendemain d’une journée plus éprouvante physiquement, les Oiseaux ont obtenu leur deuxième journée du camp sans enfiler leurs épaulettes. Le vaste groupe d’entraîneurs a profité de l’occasion pour peaufiner l’exécution de l’équipe à différents niveaux.

Cette répétition s’avérait bien sûr nécessaire à l’approche de la partie contre les Tiger-Cats de Hamilton – qui sera présentée à RDS – jeudi soir au Stade Percival-Molson.

Si le quart Anthony Calvillo amorcera cette rencontre, Hawkins a confirmé que le demi à l’attaque Brandon Whitaker ne sera pas en uniforme puisqu’il n’est pas encore rétabli. L’entraîneur américain a aussi indiqué que quelques joueurs, dont des vétérans, pourraient obtenir une soirée de congé par précaution.

Sans surprise, les unités spéciales ont accaparé une grande partie de la séance considérant les ennuis de la saison passée à ce chapitre. Le nouveau chef d’orchestre de cette facette, Ray Rychleski, a même eu recours à un micro pour s’assurer que ses instructions parviennent à toutes les extrémités du terrain artificiel.

Revampées, les unités spéciales veulent redorer leur blason à Montréal et c’est Rychleski qui a hérité de ce mandat. Il n’a pas hésité à élever la voix quand c’était nécessaire et le receveur Michael Campbell est celui qui a encaissé ses remontrances les plus directes quand il a oublié de se présenter sur le terrain pour une formation à laquelle il participe.

« Et ça vient de celui qui veut être employé sur tous les jeux! », a lancé, sans gêne, l’ancien entraîneur avec les Colts d’Indianapolis.

Un portrait positif, mais incomplet

Les vétérans rencontrés au terme de la journée de deux entraînements semblaient ravis que le progrès effectué depuis 10 jours permet d’enchaîner les exercices au même rythme que l’an dernier sous la tutelle de Marc Trestman.

« Dans les derniers jours, on a vu une augmentation du rythme. Au fil des entraînements, la gestion des exercices s’est améliorée parce que tout le monde s’acclimate au nouveau contexte », a raconté le centre Luc Brodeur-Jourdain.

« On commence vraiment à assimiler le système. On comprend mieux les objectifs des entraîneurs et leur approche depuis quelques jours. Ils deviennent plus confortables avec nous et vice versa. On peut remarquer la progression », a également confié l’émérite garde Scott Flory qui ne paraît pas vieillir.

Malgré ces bons mots, les piliers du groupe demeurent conscients que tout ne fonctionne pas encore à la perfection et la besogne la plus imposante à abattre concerne l’attaque.

« Depuis quelques années, on évoluait avec le même livre de jeux, les mêmes appellations, le même type d’enseignement. Donc je dois être réaliste, il reste des ajustements à accomplir pour atteindre le synchronisme offensif recherché », a avoué Brodeur-Jourdain.

« Il faut dire qu’en attaque, une personne peut faire échouer tout le jeu en ratant son coup alors que ce n’est pas nécessairement toujours le cas du côté défensif », a-t-il enchaîné en vantant ensuite la progression de la défense gérée par Noel Thorpe.

« On doit continuer de s’attarder aux détails qui font la différence au football. Dans la vie, tu peux bien cibler le portrait en général et le sujet, mais si ta ponctuation ou ton orthographe fait défaut, ton histoire est ratée parce que tu ne peux écrire correctement », a expliqué Hawkins à titre de comparaison.

Pendant que l’aplomb de Calvillo ne fait nul doute à quelques jours de sa 20e campagne dans la LCF, la bataille se poursuit pour le seconder et Josh Neiswander n’est pas prêt à céder le passage au nouveau venu, Quinton Porter. Les deux athlètes au bras puissant devraient avoir la chance de se faire valoir avant la décision des entraîneurs.

« On veut chacun leur donner l’opportunité de mener l’attaque pendant une longue période de temps », a insisté l’ancien pilote de l’Université du Colorado notamment.

La journée s’est révélée moins facile pour l’autre quart Tanner Marsh qui a notamment été victime d’une interception.

Puisque le rythme était moins soutenu, les jeux impressionnants n’ont pas été aussi nombreux, mais le receveur Damone Blackman a su retenir l’attention avec un attrapé spectaculaire au-dessus de sa tête.