MONTRÉAL – Même s’ils détiennent, à deux, quatre bagues du Super Bowl et plus de 75 ans d’expérience comme entraîneur - dont plus de 30 dans la NFL - c’est avec un immense plaisir qu’ils viennent travailler dans l’ombre au camp d’entraînement des Alouettes.

 

L’organisation montréalaise a poursuivi la tradition d’accueillir des entraîneurs invités et c’est au tour de Clancy Barone et Robert Ford de venir épauler Mike Sherman et ses adjoints cette année.

 

Les grands connaisseurs de la NFL se souviendront que Barone, 53 ans, était l’entraîneur de la ligne offensive des Vikings du Minnesota en 2018. Il a effectué ses débuts dans ce circuit en 2004 avec les Falcons d’Atlanta et il a aussi œuvré avec les Chargers de San Diego et les Broncos de Denver avec lesquels il a savouré la victoire au Super Bowl 50 face aux Panthers de la Caroline.

 

Spécialiste de la ligne offensive et des ailiers rapprochés, il a notamment dirigé des athlètes de renom comme Alge Crumpler, Antonio Gates, Julius Thomas et Kyle Rudolph qui ont tous participé au Pro Bowl sous sa gouverne. Il est ainsi devenu le premier entraîneur des ailiers rapprochés de l’histoire de la NFL à avoir dirigé quatre joueurs choisis pour le Pro Bowl au sein de quatre clubs différents.

 

Du côté de Ford (67 ans), il a été l’un des lieutenants de Jimmy Johnson avec les Cowboys de Dallas et les Dolphins de Miami. Il a également encadré des athlètes avec les Cardinals de l’Arizona et les Raiders d’Oakland. Ses trois bagues du Super Bowl ont été acquises durant la dynastie des Cowboys pendant les années 1990.

 

On espère seulement que plusieurs joueurs des Alouettes trouveront du temps pour les inciter à raconter certaines des meilleures histoires vécues de leur palmarès.

 

Pour ce qui est de la connexion avec Sherman, ceux qui ont soupçonné un autre lien bâti à l’Université Texas A&M ont vu juste.

 

Tandis que Barone souhaite retourner dans la NFL sous peu, Ford a dû se faire à l’idée que ce circuit lui a fermé ses portes. Son dernier poste remonte à 2006 avec les Raiders et il ne l’accepte pas encore entièrement.

 

« Je me sens encore assez jeune pour accomplir un travail avec une équipe. Je trouve que je détiens bien des connaissances à partager, je me verrais encore contribuer à une organisation, mais les équipes de la NFL ont l’air de croire que je suis rendu trop vieux. Ma réponse est de leur dire que je ne suis pas sur le terrain pour capter un ballon, je suis là pour leur enseigner ! », a confié Ford en riant tout de même.

 

Cela dit, Ford est tout sauf un homme aigri. Jovial, sympathique et attachant, Ford s’est amusé à converser avec l’auteur de ces lignes. En fait, on aurait aimé avoir plus de latitude sur notre horaire pour l’écouter pendant quelques heures tellement sa passion est débordante.

 

Vêtu de la tête au pied d’articles des Alouettes, Ford ne pouvait donc qu’être comblé quand Sherman l’a contacté.

 

« Il m’a demandé si j’étais intéressé de l’accompagner en tant qu’entraîneur invité afin de donner un coup de main du côté des receveurs. Je lui ai répondu que je serais enchanté de le faire. À l’époque, il avait tenté de m’attirer avec les Packers de Green Bay, mais j’étais déjà sous contrat avec les Dolphins », a expliqué l’homme originaire du Texas qui fait résonner un fabuleux accent.

 

Ce n’est pas pour rien que Sherman s’est tourné vers Ford pour aider du côté des receveurs et Barone pour la ligne offensive. En raison des nouvelles règles imposées par la LCF sur un plafond salarial des opérations football, les Alouettes ont dû se départir de ressources à ces deux positions.

 

Même s’il poursuit son apprentissage de toutes les particularités du football canadien, Ford est persuadé de pouvoir prodiguer des conseils aux athlètes qu’il côtoie dans la métropole québécoise.

 

« Pour moi, c’est très important que les receveurs soient constants dans leur manière de courir leurs tracés. Cet aspect favorise le jeu aérien, mais aussi les courses, c’est primordial. Ensuite, c’est de les aider à pouvoir capter plus de passes, il ne faut pas rater ses chances quand on joue à cette position. Disons que j’ai quelques trucs à leur refiler », a ciblé l’entraîneur qui est heureux de constater que les Alouettes ont déniché des receveurs avec des atouts variés.

 

À défaut de partager ses connaissances dans une organisation de la NFL, Ford a hérité d’un mandat fascinant quelques mois par année.

 

« Le Temple de la renommée du football professionnel m’envoie parcourir le monde pour enseigner à des joueurs et à des entraîneurs comment le football se joue dans la NFL. J’ai eu le privilège d’aller à des endroits comme Tokyo pendant trois semaines l’an dernier, à Paris, à Londres, à Amsterdam et à Marseille », a-t-il énuméré avec bonheur.

 

Il était encore fasciné par un club de France qui est composé de joueuses âgées entre 15 ans et 30 ans. « Tu peux avoir une confrontation entre une femme de 16 ans et de 29 ans ! »

 

Ford n’est pas prêt à arrêter cette aventure internationale, mais il est aussi charmé par Montréal.  

 

« C’est la troisième fois que je viens ici, mes deux visites précédentes étaient plus rapides pour visiter. Je suis vraiment heureux d’avoir plus de temps cette fois, c’est une superbe ville. Je suis vraiment épaté par la beauté du stade dans ce décor enchanteur. J’ai déjà en tête l’endroit où je me ferai photographier avant de quitter », a conclu celui qui enseigne le football depuis 1973.