Depuis toujours, les quarts-arrières issus des universités canadiennes n’ont jamais véritablement eu la chance d’évoluer à cette position dans la Ligue canadienne de football.

Mathieu Bertrand et Marc-Olivier Brouillette avaient notamment dirigé les attaques du Rouge et Or de l’Université Laval et des Carabins de l’Université de Montréal avant d’être respectivement mutés aux postes de centre-arrière et de secondeur une fois rendus chez les professionnels.

Mais les choses pourraient peut-être changer cette année, alors que l’ancien pivot des Marauders de l’Université McMaster Kyle Quinlan aura une réelle occasion de devenir l’un des substituts à Anthony Calvillo, a assuré le directeur général des Alouettes Jim Popp vendredi.

« Quinlan est un athlète intrigant. Il était capable de faire plusieurs choses dans les rangs universitaires. Il me fait penser à Ricky Ray », a déclaré Popp pendant une conférence téléphonique. « Quinlan possède beaucoup de précision lorsqu’il lance dans les zones profondes. Ce sera très plaisant de le voir à l’œuvre pendant le camp d’entraînement. »

« Et il aura droit à sa large part de répétitions dans différentes situations. Il sera assurément là pour se battre pour un poste dans l’équipe. »

Même si les vétérans Quinton Porter et Josh Neiswander auront une longueur d’avance sur Quinlan au premier jour du camp, Popp tient à absolument à n’exclure aucune option. Il croit que l’histoire de Calvillo illustre parfaitement l’importance de ne jamais sous-estimer personne.

« Lorsqu’il est arrivé à Montréal, je croyais qu’Anthony pouvait devenir un quart-arrière gagnant si nous lui en donnions la chance », s’est rappelé Popp. « Mais j’étais très loin de me douter qu’il allait devenir le plus grand passeur de tous les temps! Aujourd’hui, nous croyons que tous les substituts que nous avons peuvent faire ça. »

Reste que la question de la succession à Calvillo revient chaque saison depuis quelques années, puisque ce dernier ne rajeunit pas. L’athlète maintenant âgé de 40 ans disputera sa 20e campagne dans la LCF, sa 16e avec les Alouettes. Malgré tout, le grand patron n’appréhende pas vraiment le moment où son vétéran décidera qu’il en a assez.

« Mon travail est de découvrir de nouveaux talents et celui des entraîneurs est de les développer », a expliqué Popp. « Mais personne ne saura ce que ces nouveaux joueurs peuvent réellement faire tant qu’ils ne commenceront pas à jouer. Et de là, vous apprenez… »

Une question de détails

La prochaine saison s’inscrira évidemment sous le signe de la nouveauté, puisque Marc Trestman ne sera pas à la barre de l’équipe. Parti diriger les Bears de Chicago de la Ligue nationale de football, Trestman a été remplacé par l’ex-entraîneur des Broncos de l’Université Boise State et des Buffaloes de l’Université du Colorado Dan Hawkins.

Hawkins a confié apprendre quelque chose de nouveau sur le football disputé au Canada chaque jour, mais que la culture gagnante instaurée par Popp et le propriétaire Robert Wetenhall avait grandement facilité son intégration. Il croit également qu’au final, les joueurs ne verront pas vraiment de différence entre l’ancien et le nouveau régime.

« Dans l’ensemble, je crois être très similaire à Marc. Je me demande toujours comment je pourrais améliorer le club », a mentionné Hawkins. « J’ai l’intention de maintenir le niveau d’excellence auquel les partisans de l’équipe ont toujours été habitués. »

Hawkins a eu la chance de participer à un mini-camp d’entraînement à la fin du mois d’avril et est convaincu que ses nouvelles ouailles et lui sont faits pour s’entendre.

« Les joueurs de la LCF possèdent beaucoup de talent, ce qui ne me surprend guère, mais leur souci du détail est vraiment impressionnant », a reconnu Hawkins. « Il y aura plusieurs décisions difficiles à prendre au cours des prochaines semaines, sauf que mon équipe a l’expérience pour effectuer les meilleurs choix. »

Par ailleurs, Popp ne s’attend pas à ce que le populaire quart Tim Tebow - dont les droits dans la LCF appartiennent aux Alouettes - se joigne à l’équipe. Popp a juré n’avoir eu aucune discussion avec le joueur ou encore son agent.