En 2006, Troy Smith était une icône du sport aux États-Unis grâce à ses performances universitaires avec les Buckeyes d’Ohio State et il s’imaginait sans doute s’imposer dans la NFL pour une longue carrière.

La vie lui réservait cependant certaines surprises et son parcours n’a pas été aussi reluisant que souhaité avec les Ravens de Baltimore, les 49ers de San Francisco et un passage au camp d’entraînement 2012 des Steelers de Pittsburgh.

En 20 matchs, il s’est surtout fait remarquer pour sa mobilité et non la précision de ses passes. Cet aspect n’inquiète pas son nouveau directeur général et entraîneur Jim Popp qui a insisté sur la qualité de son bras.

« Sa vitesse est intéressante, mais tu ne peux pas t’établir dans la LCF si tu ne peux pas compléter toutes les passes requises. Son bras est puissant et il est costaud donc il reste à voir comment il s’adaptera à notre ligue dont au mouvement des receveurs », a jugé Popp qui ne considère pas cette décision comme un geste utile au niveau des relations publiques.

« Je ne le vois pas ainsi du tout. Je veux juste dénicher les meilleurs joueurs pour notre organisation peu importe leur parcours universitaire ou s’ils ont déjà mérité le trophée Heisman », a proposé le dirigeant d’expérience.

Le nouveau numéro 3 de l’organisation montréalaise souhaite que les caractéristiques de la LCF cadrent bien avec son style hybride.

« J’espère que ça me conviendra bien. Bien sûr, ça comporte plusieurs nuances différentes donc je devrai étudier et apprendre les particularités. Je veux prouver à mes coéquipiers que je vais mettre les efforts pour y arriver », a mentionné l’athlète originaire de Columbus.

Popp a dû manœuvrer pendant trois mois pour convaincre Smith de traverser la frontière et tenter sa chance en sol canadien. Même si le processus s’est étiré, le quart-arrière très mobile a adoré l’approche montréalaise.

« Ils ont été très gentils avec moi en me laissant compléter des obligations aux États-Unis et ils n’ont pas précipité les choses. Quand quelqu’un te respecte autant, tu dois en faire autant », a confié celui qui n'a pas joué en 2012 après avoir été retranché au camp des Steelers.

Au cours du processus, les deux clans ont eu à vendre leur salade d’une certaine façon.

« On s’est un peu convaincu les deux. Au départ, Jim a réalisé que je m’étais éloigné du terrain beaucoup plus qu’il ne le croyait. Il était un peu réticent quand il a constaté cela, mais je lui ai raconté à quel point je serais emballé par cette expérience. »

Les amateurs qui attendent avec intérêt de le voir en action devront peut-être développer leur patience, mais Popp a laissé une porte ouverte pour la saison 2013.

« On ne s’attend pas à le voir s’établir cette année, mais ça ne veut pas dire qu’il ne pourrait pas être inséré dans la formation et jouer quelques jeux. On veut surtout le préparer et c’est ce qu’il vise aussi », a noté son patron.

Duron Carter a intérêt à se méfier !

Smith se présente peut-être dans un nouveau milieu, mais il connaît quand même quelques visages au sein de l’organisation des Alouettes dont le receveur Duron Carter, le fils de l’illustre Cris Carter.

Les deux athlètes ont joué pour les Buckeyes, mais le séjour de Duron a été très bref en raison de problèmes académiques notamment. La connexion existe donc entre les deux hommes qui s’étaient déjà croisés brièvement dans le passé.

En raison de la blessure à Jamel Richardson, Carter s’approche de la formation régulière des Alouettes et Smith a l’intention de le surveiller de près.

« Je lui ai dit que j’allais veiller sur lui, mais dans le sens que je vais le pousser à travailler fort. Je connais son père et son parcours. Duron est même plus grand et plus athlétique d’une certaine façon, mais son père a connu une carrière phénoménale et disons que Duron a beaucoup de ballons à capter avant de le rejoindre ! », a raconté Smith qui assume déjà un type de leadership.