Étant donné que leur billet pour les éliminatoires n’est pas assuré, les Alouettes de Montréal ne vont pas se pavaner hâtivement, mais ils considèrent qu’ils représentent l’équipe à arrêter dans la LCF.

Personne n’aurait pu prédire que la troupe de Tom Higgins deviendrait la formation de l’heure dans le circuit canadien, mais ce titre leur revient avec raison grâce à une séquence de sept victoires en huit matchs et Marc-Olivier Brouillette en est convaincu.

« Oui, on a démontré qu’on est en mesure de rivaliser avec n’importe quelle équipe. Bien sûr, notre place n’est pas encore assurée et on le réalise », a-t-il déclaré lors d’un passage à RDS. 

Tout de même, les Alouettes n’ont pas écrasé leurs rivaux lors de trois des quatre derniers matchs. Ils ont malmené les Roughriders de la Saskatchewan 40 à 9, mais ils ont battu le Rouge et Noir d’Ottawa par 8 et 6 points durant cette séquence en plus d’un gain par 8 points face à Toronto.

Avec un tel rendement, les Alouettes pourraient devoir franchir un autre pas dans leur progression pour aspirer à la coupe Grey, mais Brouillette ne partage pas ce constat.

« Je ne crois pas. Au niveau du talent, nous avons le meilleur groupe sinon l’un des meilleurs. Étant donné qu’on joue tous ensemble, on forme une équipe avec beaucoup de confiance. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas remporter le championnat, mais on n’oublie pas que nous avons deux autres matchs très importants avant de penser aux éliminatoires », a-t-il jugé.

Par le passé, les Alouettes misaient sur une redoutable attaque qui pouvait anéantir ses adversaires, mais leur production demeure plus modeste cette saison. Bien sûr, une croissance ne serait pas refusée à ce chapitre, mais ce n’est pas l’objectif visé.

« De la façon dont notre équipe est structurée, ce n’est pas ce dont nous avons besoin. On recherche surtout une unité offensive qui contrôle le ballon, qui obtient des premiers essais, qui nous procure un bon positionnement sur le terrain et qui nous garde dans le match », a dévoilé le polyvalent joueur défensif.

Dimanche, la série de cinq victoires des Alouettes sera mise à rude épreuve face aux Argonauts de Ricky Ray. Il y a deux semaines, Montréal avait trouvé un moyen de le contenir avec un triomphe de 20 à 12, mais ce ne sera pas évident de répéter cela face à un tel maître offensif.

Marc-Olivier Brouillette« La clé contre Ray, c’est de lui présenter différents aperçus avant le début des jeux. Si on peut le forcer à garder le ballon plus longtemps, on peut provoquer des erreurs et des revirements. On connaît l’enjeu des matchs à venir, c’est extrêmement important comme partie et on est heureux que ça se passe à Montréal », a souligné Brouillette.

Ray tentera d’avoir le dessus sur Jonathan Crompton qui a relancé la saison des Alouettes (8-8). Ce dernier a orchestré tout un revirement de situation depuis qu’il a hérité du contrôle de l’attaque. En fait, c’est la première fois de la longue histoire de la LCF qu’une équipe qui se retrouve avec un dossier de six matchs ou plus sous la barre des ,500 parvient à revenir à ce ratio durant la même année.

Grand amateur du football universitaire américain – et même celui du niveau secondaire – Brouillette connaissait très bien Crompton à son arrivée chez les Alouettes et il a rapidement été conquis.

« Quand il est arrivé, on pouvait déceler qu’il avait un petit quelque chose de spécial de lui. Ce ne sont pas tous les quarts-arrière qui possèdent cela, mais quand tu le vois, tu peux le reconnaître », a expliqué Brouillette tout en vantant son côté aussi studieux et travaillant qu’Anthony Calvillo.

Higgins a rallié sa troupe

Débordant d’enthousiasme, Crompton inspire les siens quand il revient sur les lignes de côté avec son grand sourire au visage ou en distribuant des high fives. D’un profil plus réservé, l’entraîneur a réussi un tour de force encore plus significatif quand il a convaincu les siens d’oublier le départ de 1-7 pour s’imaginer le commencement d’une nouvelle saison.

Higgins jouait gros en demandant cela à ses hommes, mais il a joué son rôle à merveille. Marc-Olivier Brouillette

« Ce n’était pas facile de dire cela à une équipe, mais nous avons cru à son message. On a joué comme si c’était une nouvelle année et nous avons connu un départ canon et la confiance qui s’est développée de match en match », a témoigné Brouillette à propos de celui qui voue un grand respect à ses vétérans.

En raison du départ cahoteux de plusieurs formations de la division Est, les Alouettes savaient que la remontée demeurait réaliste et ils ont donné raison à Higgins qui se soucie du pouls de l’équipe.

« C’est un entraîneur qui a un très bon feeling de l’équipe. Il est en mesure d’ajuster son plan de semaine en semaine selon sa perception. Il sait quand il faut pousser fort avec l’équipement complet, mais il décèle aussi les moments propices pour une séance plus légère », a confié le jeune papa d’une petite fille qui en a conquis plusieurs dans les bureaux de RDS.

En vertu de leur colossale poussée au classement, les Alouettes détiennent le contrôle de leur destinée et ils pourraient même s’approcher du titre de la division advenant un gain contre les Argos ce week-end.