Un cadeau empoisonné de 300 000 $ pour Danny Maciocia
Alouettes lundi, 10 févr. 2020. 14:53 dimanche, 15 déc. 2024. 11:53MONTRÉAL – En acceptant le poste de directeur général des Alouettes de Montréal, Danny Maciocia était conscient que ça venait avec quelques cadeaux empoisonnés et il le constate de visu alors que son budget est amputé à la veille de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.
C’est bien connu, le contexte financier de la Ligue canadienne de football ne permet pas de dépenses astronomiques. Le plafond salarial de 5,3 millions impose déjà toute une mécanique aux dirigeants des équipes surtout que le quart-arrière partant accapare une portion considérable de cette enveloppe.
Afin de s’accorder une certaine latitude, une pratique est devenue monnaie courante alors que les directeurs généraux consentent des bonis en date du 1er janvier à certains joueurs si bien que ces sommes sont comptabilisés sous le plafond salarial de l’année suivante. Si on utilise la saison 2019 à titre d’exemple, l’ancien DG, Kavis Reed, avait utilisé cette approche et c’est désormais Maciocia qui doit composer avec ces écueils financiers pour le calendrier 2020.
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Arrivé en poste officiellement le 13 janvier, Maciocia n’a pas eu le loisir d’évaluation la situation et de libérer des joueurs avant qu’ils ne touchent cette somme supplémentaire.
Dans certains cas, Maciocia a choisi de garder des joueurs qui ont déjà touché leur bonus. On comprend aussi qu’il a également libéré des joueurs même s’ils avaient encaissé des bonis.
« Il y a de l’argent qui a été versé quand je n’étais pas là. Quand tu arrives ici, au lieu de travailler avec un plafond de 5,3 millions, tu réalises que tu travailles avec un plafond de 5 millions. Il y a 300 000 $, je dirais, en dead money, que tu ne peux pas récupérer », a admis Maciocia dans une rencontre médiatique en vue de l’autonomie qui s’enclenche mardi dès midi.
« Personne n’aura de pitié envers nous pour ça et je ne m’en sers pas une comme excuse, ça fait partie de notre réalité. Ça finit par toucher ton plafond et on doit vivre avec en 2020 », a ajouté celui qui, au bénéfice des partisans, prône la transparence dans ses fonctions.
En somme, Maciocia est privé de près de 6 % du plafond salarial et il a reconnu que les Alouettes avaient surpayé quelques joueurs dans les dernières années afin de les attirer dans la métropole québécoise alors que les arguments « football » ne jouaient pas en leur faveur.
Depuis son entrée en poste, ce n’est pas la première fois qu’il évoque le problème de plafond salarial avec lequel il doit composer. D’ailleurs, il est passé à l’action en libérant des joueurs productifs comme Tommie Campbell et DeVier Posey ainsi que des joueurs trop dispendieux tels Antonio Pipkin et Spencer Wilson.
Selon lui, ça pourrait prendre jusqu’à deux ans pour repartir sur des bases plus saines à ce chapitre.
« On va gérer le problème le mieux possible, mais c’est loin, loin d’être une situation idéale que l’on vit présentement. (Ça devrait prendre) gros max deux ans, je me connais assez bien et l’équipe avec laquelle je me suis entouré. Je vise de régler le tout dans les prochains 12 mois, mais pour être réaliste, on pense à une période de deux ans. Même au repêchage, on n’a pas de choix de première ronde dans les deux prochaines années. Ça fait aussi partie de notre réalité. C’est un défi devant nous et on est au travail », a confié le dirigeant qui a accepté de faire du bénévolat pendant près de quatre semaines avant l’entrée en vigueur de son contrat (le 3 février).
À première vue, ça peut sembler anodin, mais le salaire minimum pour les joueurs de la LCF a grimpé de 55 000 $ à 65 000 $. Par conséquent, plusieurs athlètes dans chaque équipe ont hérité d’augmentations – bien méritées – mais qui réduisent la marge de manœuvre des directeurs généraux.
Si vous trouvez que ça fait bien des éléments négatifs à rapporter, Maciocia se réjouit grandement de l’influence positive de l’entraîneur-chef Khari Jones et de ses principaux piliers. Grâce aux résultats sur le terrain et à l’approche altruiste de Jones, Montréal revient dans la mire de joueurs autonomes.
« Maintenant, je ressens que des joueurs veulent venir ici. Ils sont un peu sensibles à ce que l’on vient de vivre, c’est relié à ce que l’équipe a accompli sur le terrain. Avec Vernon (Adams), Henoc (Muamba) et Coach Jones, ils ont changé un peu la perception de Montréal. Quand j’étais à Edmonton, je savais que Montréal était une destination de choix et c’est ce que l’on veut ramener. Je recommence à le sentir un peu et ça m’inspire pour ce qui s’en vient dans les 48 prochaines heures », a prononcé Maciocia malgré son budget limité.