MONTRÉAL – John Bowman n’a pas pu retenir ses larmes. Après avoir connu de si beaux moments avec les Alouettes, le vétéran de 35 ans ne pouvait tout simplement encaisser ce choc à l’approche de sa retraite.
 
Ça se comprend puisque le portrait frappe. Depuis leur renaissance en 1996, les Alouettes parvenaient à accéder aux éliminatoires année après année. Ce privilège a pris fin en 2015 dans ce qui ressemblait à une erreur de parcours. Mais non, les Oiseaux ont été exclus à nouveau en 2016 et maintenant en 2017.

Bowman ne l’a pas confirmé, mais l’heure de la retraite demeure un scénario logique pour celui qui a disputé 12 saisons dans l’uniforme montréalais. Il est tout simplement incapable de s’imaginer quitter la scène du football de cette façon.
 
« Je voulais participer aux éliminatoires. C’était mon seul but pour cette saison », a raconté Bowman pour expliquer son surplus d’émotions.
 
Très respecté dans le vestiaire pour sa contribution depuis des lunes, Bowman a ébranlé certains de ses coéquipiers par sa réaction.
 
« Ça fait très mal au cœur. Je suis ici depuis cinq années avec John et il a tout donné pour chaque match et chaque entraînement. De penser qu’il puisse quitter avec trois ans de suite comme perdant, ça brise le cœur. J’ai l’impression de ne pas en avoir fait assez en tant que l’un des meneurs de ce club », a exprimé le porteur de ballon Tyrell Sutton avec les mains dans le visage.
 
« C’est quelque chose d’inhabituel pour cette organisation. Je ne voulais pas le voir connaître une séquence comme celle-ci. Pas pour la fin de sa carrière. Il a été au cœur de tant de bons souvenirs pour ce club », a ajouté Sutton qui aurait pu hériter du ballon encore plus souvent face aux Eskimos.
 

Eskimos 42 - Alouettes 24

Luc Brodeur-Jourdain affiche un immense respect pour Bowman et c’est réciproque. Le centre des Alouettes se sentait de la même manière que son coéquipier de longue date.
 
« C’est extrêmement décevant. On a connu des années de gloire avec les Alouettes. Je pense qu’on était tous conscients qu’on était pour connaître un creux de vague en tant que joueurs vieillissants, mais on avait tous le but qu’on terminerait sur un bel élan. Mais ça ne sera pas cette année… », a admis Brodeur-Jourdain avec son éloquente franchise.
 
En tant que patron des Alouettes, le directeur général et entraîneur-chef Kavis Reed ne peut que rêver de dénicher d’autres athlètes de la trempe de Bowman.
 
« On ne veut pas le voir quitter de cette manière alors que l’équipe en arrache. Ce sera sa décision, mais il est l’exemple d’un véritable joueur des Alouettes. On veut plus de joueurs comme lui. On pense à sa passion et à sa détermination. Son attitude veut dire beaucoup pour notre équipe. C’est décevant de voir qu’il ne pourra pas participer aux éliminatoires », a exprimé Reed.
 
Des partisans qui méritent des remerciements
 
Il s’en est fallu de peu pour que les Alouettes puissent s’accrocher à un minuscule espoir d’accéder aux éliminatoires. Quelques erreurs à gauche et à droite ont empêché le club de sortir victorieux du duel contre les Eskimos, mais ils ont au moins été dans le coup cette fois.
 
« C’est arrivé durant toute la saison. Ce ne sont pas nos adversaires qui nous ont battus. On s’est plutôt tiré dans le pied semaine après semaine. C’est décevant de s’autodétruire de cette

Le dernier clou dans une saison à oublier

manière », a admis Reed.
 
Ainsi, la présence de quelques milliers de partisans était significative. L’attachement du public envers les Alouettes s’est effrité en raison de leurs déboires, mais ils peuvent encore compter sur des fidèles.
 
Les joueurs étaient donc heureux de pouvoir les remercier.
 
« Merci ! Merci et merci. Au début de la rencontre, quand on va serrer la main à des partisans, je les remerciais de leur présence. C’est le fun de voir que des partisans affrontent de telles conditions pour nous », a lancé Brodeur-Jourdain comme message aux partisans
 
« Je vous aime, merci d’être là et merci de nous supporter. Je sais que ce n’est pas facile. Vous le savez, les Québécois dans l’équipe, on prend ça à cœur. Ça fait mal, vous n’avez pas idée. On va encore mieux se préparer dans la saison morte et on va devenir un meilleur club », a ajouté Nicolas Boulay avec appréciation.