MONTRÉAL – L’attente s’est éternisée pendant plus de 40 ans, mais Marv Levy sera finalement intronisé au Temple de la renommée du football canadien. Déjà membre du Temple de la renommée du football professionnel, il accomplit donc un exploit rarissime qui s’ajoute à la légende de l’homme de 95 ans.

 

Depuis des lunes, c’était reconnu que l’héritage de Levy avait été immense au sein de l’organisation des Alouettes de Montréal. De 1973 à 1977, il a mené le club à deux conquêtes de la coupe Grey, mais il a surtout relancé l’équipe dans le droit chemin.

 

Ce n’est pas pour rien que les nombreux piliers de l’époque de Levy ont poussé, pendant des décennies, pour lui ouvrir les portes de cette institution. En ce contexte de pandémie, les Alouettes ont senti que le moment était approprié pour lancer une ultime campagne de reconnaissance. Les appuis sont venus de partout : de Doug Flutie à Warren Moon, de Bill Polian à Larry Smith, de Gabriel Grégoire à Steve Christie.

 

Le comité de sélection a fini par convenir que son court règne dans la LCF n’amoindrissait pas la valeur de sa contribution si bien que Levy peut savourer cet accomplissement. Nul doute, il y a quelque chose de beau qu’il reçoive un tel honneur à cet âge. Est-ce que ça rend le tout plus spécial à ses yeux?

 

« Oui, probablement. Je n’avais jamais rêvé que ça se produise », a confié Levy durant une disponibilité médiatique.Marv Levy

 

« Ma carrière n’a pas été longue dans la LCF, mais nous avons obtenu beaucoup de succès. Nous avions de merveilleux partisans, il y avait plus 68 000 spectateurs pour le Ice Bowl à Montréal », a ajouté l’homme toujours aussi fascinant à écouter.

 

Cette vague d’appréciation déferle aussi sur sa fille.

 

« Je suis subjugué, honoré, exalté. En fait, je pourrais trouver plusieurs autres mots dans le dictionnaire pour décrire ce que je ressens. Ça m’excite beaucoup et je peux confirmer que c’est la même chose pour ma femme, ma fille et mes petits-enfants (12 et 5). C’est très Inspirant pour moi », a noté l’ancien pilote des Bills de Buffalo.

 

L’ouverture de ces portes deviendra une superbe occasion de revisiter son parcours montréalais avec ses proches.

 

« Je l’ai dit plusieurs fois, mais je tiens à le répéter. J’ai dirigé pendant 47 ans et seulement 5 ans avec les Alouettes sauf que ce furent des années très importantes dans mes souvenirs et je vais toujours les conserver précieusement », a insisté Levy qui a trouvé une destination parfaite en la ville de Montréal. 

 

« Un des facteurs qui a contribué à ça, c’est que j’ai étudié en histoire. J’avais donc beaucoup entendu parler du Canada et des relations avec les États-Unis. [...] J’ai vraiment été charmé par la ville, j’ai adoré y vivre. Bref, ce n’était pas seulement une étape plaisante de mon parcours, mais également une expérience très éducative », a appris un peu de français dans sa vie.

 

Levy l’a souvent raconté, mais son arrivée à Montréal s’explique par un coup de génie, un autre, du recruteur J.I. Albrecht qu’il connaissait depuis longtemps.

 

Marv Levy et Bill PolianIl a tenu à ce que le lien développé avec la LCF ne s’estompe pas trop au fil des ans.

 

« J’ai continué de suivre la LCF (en retournant dans la NFL) et on a recruté des joueurs du circuit canadien comme Tommy Clements et Doug Flutie. D’ailleurs, je vis à Chicago désormais et j’ai bien connu Marc Trestman quand il est venu diriger les Bears », a précisé Levy.

 

Voilà des noms intéressants, mais Levy sera particulièrement fier d’imiter Warren Moon et Bud Grant qui possède, eux aussi, deux bustes d’immortels.

 

« C’est très significatif à mes yeux et j’ai la chance de bien les connaître », a-t-il réagi.

 

Levy a hérité de son premier rôle d’entraîneur-chef au niveau professionnel avec les Alouettes. Il a tout fait sauf aborder cette étape en regardant les athlètes de la LCF de haut.

 

« On devrait apprendre des choses tous les jours. D’ailleurs, tu apprends souvent des choses en observant tes adversaires durant les parties dont Bud Grant duquel j’ai beaucoup appris. Il faut se comporter de manière honorable comme se défoncer match après match et ne pas blâmer ses coéquipiers », a conclu Levy, un meneur d’exception.