Noel Thorpe y s’est peut-être pris de la mauvaise façon, mais reste qu’il a su se faire entendre.

Son retour à titre de coordonnateur défensif des Alouettes après avoir pourtant remis sa démission il y a moins d’une semaine se veut malgré tout une excellente nouvelle pour la formation montréalaise.

Excellent dans l’exercice de ses fonctions, Thorpe a sans contredit été l’une des clés du succès des Alouettes depuis son retour dans l’organisation il y a près de cinq ans. Son départ aurait été un dur coup à encaisser sur le terrain.

Las de se faire mettre de côté, de ne pas être impliqué dans les décisions d’importance et de ne pas être considéré par l’état-major, Thorpe aurait semble-t-il opté pour la porte de sortie dans l’espoir d’atterrir à Edmonton.

Le commissaire de la LCF Jeffrey Orridge a toutefois invalidé la démission de Thorpe, prétextant qu’il ne pouvait briser le contrat de deux ans qui le lie aux Alouettes et qu’il venait à peine de signer.

Contraint d’exercer son métier avec les Alouettes et nulle part ailleurs dans le circuit, Thorpe a donc fait volte-face et confirmé qu’il sera à son poste en 2016.

Si cet imbroglio a permis de régler les lacunes communicationnelles entre les deux parties, comme ils l’ont récemment indiqué dans un communiqué conjoint, il demeure que le lien de confiance a été effrité.

Thorpe et l’état-major de la formation mené par Jim Popp seront-ils véritablement en mesure de passer par-dessus tout cela et de tourner la page complètement? Comment feront-ils pour travailler avec efficacité malgré leurs différends?

Car il ne faut pas oublier que Thorpe, visiblement malheureux, était prêt à démissionner. Or, le voilà de retour parce que son contrat l’en oblige. Tout cela tend à prouver que tout n’est pas rose dans le nid, d’autant plus que Thorpe n’est pas le seul à avoir penché vers la sortie.

Thorpe n’est toutefois pas à l’abri de tout reproche. Disons qu’en remettant directement sa démission au président Mark Weightman sans même en aviser Popp et en lavant son linge sale en public, il n’a pas choisi la meilleure des façons pour manifester son mécontentement. C’est sans compter que si son contrat ne contient pas de clause échappatoire, il n’a que lui à blâmer.

C’est à se demander si lors de la signature de son contrat, la direction des Alouettes ne lui a pas promis qu’il allait être considéré advenant une ouverture au poste d’entraîneur-chef. Je me questionne également à savoir s’il savait au moment de parapher sa nouvelle entente que Popp allait conserver les fonctions d’entraîneur-chef en 2016.

Bref, tout le monde est un peu à blâmer dans cette malheureuse situation qui n’a fait qu’ébranler la stabilité et l’harmonie tant recherchées par l’organisation.

Heureusement, le retour possible de l’ailier défensif John Bowman, qui a amorcé des négociations pour l’obtention d’un nouveau contrat avec les Alouettes selon mon confrère Didier Orméjuste, ramènerait un peu se stabilité au sein du club.

Vétéran d’expérience, Bowman a vécu les bonnes comme les mauvaises années des Alouettes et il se veut un guide de choix pour la relève. Quant à son impact sur le terrain, on a pu l’apprécier la saison dernière. Après avoir été rayé de la formation, Bowman a été le meilleur joueur défensif des Alouettes en deuxième moitié de saison et l’un des meilleurs joueurs de sa position dans la LCF.

Tout cela ne ment pas.