Depuis le début de la saison dans la Ligue canadienne de football, les attaques des différentes équipes étaient généralement brouillonnes. Rien de surprenant, étant donné qu’elles n’ont pas joué depuis deux ans, qu’il y a eu énormément de mouvements de joueurs et de personnels et qu’il n’y a pas eu de matchs préparatoires. Mais cela n’a pas du tout été le cas des Alouettes!

Samedi soir contre les Elks à Edmonton, les Alouettes ont joué du football très divertissant. Le quart-arrière Vernon Adams fils a repris là où il avait laissé en improvisant, en étant explosif et en étirant le terrain. La passe de 42 verges à Jake Wieneke pour le touché était incroyable!

Le jeu au sol a également été important, alors que William Stanback semblait punir l’adversaire sur chacune de ses courses. Même chose du côté des unités spéciales, alors que David Côté a notamment réussi une longue tentative de placement de 47 verges. Et que dire du spécialiste des retours de bottés Mario Alford, qui a réussi un retour à la suite d’un retour de botté de dégagement de 86 verges. En seulement 4 matchs avec les Alouettes, Alford a déjà inscrit 3 touchés sur les unités spéciales. Encore une fois, permettez-moi d’utiliser le qualificatif divertissant!

Finalement, la défense n’est pas demeurée en reste en réussissant plusieurs plaqués percutants. Il a souvent été question ces dernières semaines du travail de la ligne défensive, comme quoi elle devait jouer gros pour connaître du succès, et c’est exactement ce qu’elle a fait face aux Elks.

C’est avec ce genre de prestation que les Alouettes parviendront à regagner le cœur des partisans à la suite de l’annulation de la dernière saison pour les raisons que tout le monde connaît. Les Alouettes œuvrent dans le domaine du sport-spectacle et ne peuvent pas que gagner des matchs. Ils doivent le faire en étant le plus spectaculaires possible. J’espère que les gens répondront en grand nombre pour assister au premier match local de l’équipe le 27 août.

Plusieurs éléments à corriger pour Elizondo

C’est loin d’être des débuts faciles pour l’entraîneur-chef des Elks Jaime Elizondo, que j’ai connu lors de son passage avec les Alouettes en 2008. À l’origine, Elizondo ne devait même pas diriger l’équipe, mais il a été promu à ce poste important après que Scott Milanovich eut été embauché à titre d’entraîneur des quarts des Colts d’Indianapolis dans la Ligue nationale de football.

Je ne dis pas qu’il ne va pas se replacer, même si quelques éléments sont toutefois préoccupants. Premièrement, c’est Elizondo qui choisit les jeux en attaque et son équipe n’a inscrit qu’un seul touché en six présences dans la zone payante depuis le début de la saison. Elizondo est censé avoir un plan et il doit absolument trouver un moyen de terminer le travail.

Deuxièmement, la décision de contester la décision rendue par les officiels sur l’échappée de Stanback n’était clairement pas la bonne. Il était évident que Stanback avait repris possession du ballon. Ultimement, c’est Elizondo qui lance le mouchoir et il devra revoir la communication avec son équipe. Les contestations sont des éléments critiques dans un match et c’est important de bien les utiliser.

Troisièmement, il faut trouver un moyen de donner la chance aux receveurs de passes Greg Ellingson et Derel Walker de faire la différence. Des fois, le coach doit forcer un peu la note afin de permettre à ses joueurs vedettes de réussir le gros jeu. Il faut trouver un moyen d’étirer le terrain comme l’a si bien fait Adams avec les Alouettes.

Finalement, Elizondo devra être un peu plus allumé pendant les matchs. Après le touché des Elks qui réduisaient l’écart à 30-12 à la fin du 4e quart, cela ne servait absolument à rien d’y aller avec une transformation d’un point, car la rencontre demeurait à trois possessions d’écart. Tenter et réussir une transformation de deux points aurait permis de réduire cet écart à deux possessions et également de pratiquer le jeu dans la zone payante qui est si problématique…

Les Stampeders inquiètent...

Des débuts extrêmement difficiles pour les Stamperders, qui ont décidé de miser sur les jeunes, mais dont la courbe d’apprentissage est naturellement plus prononcée. Après un premier match pendant lequel le jeu au sol avait été favorisé, les Stampeders sont revenus avec beaucoup plus de tentatives de passes contre les Lions de la Colombie-Britannique et cela a été une catastrophe.

Se remettant d’une opération à une épaule, le vétéran Bo Levi Mitchell a été victime de quatre interceptions pour la première fois de sa carrière. Et il est le seul et unique responsable de ces revirements. Par contre, nous avons ensuite appris que Mitchell jouait malgré une blessure à une jambe, ce qui pourrait expliquer certaines erreurs.

C’est donc une occasion à saisir pour les Alouettes, qui affronteront les Stampeders vendredi soir. Ces derniers connaissaient toutes sortes de problèmes en attaque et ils devront s’en remettre au quart-arrière canadien Michael O’Connor pour les relancer. Il s’agit d’un énorme défi!

... et les Tiger-Cats aussi

Une autre équipe qui se cherche, alors que les attentes étaient élevées après leur saison 2019. Ils avaient maintenu un dossier de 15-3 avant de s’incliner dans le match de la Coupe Grey. Il n’y a pas eu de gros changements depuis et il faut reconnaître que leurs deux défaites jusqu’à maintenant cette saison ont été subies contre deux bons clubs : les Blue Bombers de Winnipeg et les Roughriders de la Saskatchewan.

Tout comme les Stampeders, le rendement en attaque est préoccupant. Le quart-arrière Jeremiah Masoli a même été retiré du dernier match, mais le véritable problème de cette unité, c’est la ligne à l’attaque. Il faut dire que Ryker Mathews est passé aux Lions, tandis que Mike Filer, un pilier de l’organisation qui évoluait à la position de centre, a accroché ses crampons. Qui plus est, les Tiger-Cats ont été privés de leur bloqueur à droite partant depuis le début de la saison.

Inutile de rappeler qu’une équipe aurait bon compter sur le meilleur quart et les meilleurs receveurs au monde, jamais elle ne connaîtra de succès si elle ne possède pas une bonne ligne à l’attaque.

Les Tiger-Cats seront les visiteurs au Stade Percival-Molson le 27 août pour l’ouverture locale des Alouettes et il pourrait y avoir difficilement un meilleur moment pour les affronter.

Des champions prêts à répéter?

Les champions en titre de la coupe Grey sont-ils la meilleure équipe de la Ligue canadienne de football sur papier? Leur attaque fait particulièrement bien les choses depuis le début de la saison.

Contre les Tigers-Cats le 5 août, le demi Brady Oliveira a récolté des gains au sol de 126 verges, tandis que face aux Argonauts de Toronto vendredi, le quart Zach Collaros a obtenu des gains de 292 verges par la voie des airs avec deux touchés et une interception. Collaros a particulièrement bien distribué le ballon tous ses receveurs.

Mais ce qui est probablement le plus digne de mention, c’est le travail de l’unité défensive. Elle a limité les Tiger-Cats à six points et les Argonauts à sept points. Et c’est sensiblement la même chose depuis la demi-finale de l’Ouest en 2019. On ne voit pratiquement plus cela au football. Tout est maintenant orienté vers l’attaque. Tout est mis en place pour inscrire beaucoup de points. C’est vraiment spectaculaire et les Bombers représenteront un test important pour tous leurs rivaux.

*Propos recueillis par RDS.ca