MONTRÉAL – Malgré leur charpente de 300 livres, les joueurs de ligne offensive des Alouettes semblent petits à ses côtés. C’est difficile à croire, mais LaQuan McGowan ressemble à un homme dans un monde d’enfants sur un terrain de football.

À six pieds huit pouces et 396 livres, McGowan suscite énormément de curiosité. Il en impose tellement que le silence a régné pendant quelques secondes sur la galerie de presse quand il s’est présenté, la semaine dernière, à l’entraînement de sa nouvelle équipe.

L’an passé, McGowan a fait écarquiller les yeux de milliers de personne quand il a inscrit un touché spectaculaire sur une distance de 18 verges. Vous avez bien lui, McGowan ne se contente pas de jouer sur la ligne offensive, il se débrouille aussi comme ailier rapproché et centre-arrière.

Doté de mains agiles et d’une mobilité fascinante pour son physique, le Texan de 23 ans a été transformé en ailier rapproché pour le dernier droit de son parcours avec l’Université Baylor.

Cette audace a été payante puisqu’il a réussi trois touchés sur trois passes. De plus, sa polyvalence a mené les Alouettes à l’attirer dans leur nid pour déterminer s’il peut s’adapter à l’univers particulier de la LCF.

Les Alouettes l’avaient donc invité à leur camp d’entraînement, cet été, sauf qu’il a échoué les tests médicaux. Après plus de deux mois, il a effectué son retour dans le giron montréalais.

« C’est vraiment différent parce qu’on est rendu au milieu de la saison. Tu ne peux jamais vraiment obtenir un vrai test au milieu d’une année, ce n’est pas aussi propice qu’au camp d’entraînement. Bref, ce sera peut-être un peu plus difficile présentement de constater tout ce qu’il peut faire. On va tout de même essayer de déterminer s’il peut aider d’une façon cette année », a admis Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef.

McGowan est conscient qu’il a loupé une belle opportunité en devant reporter son adaptation à la LCF. LaQuan McGowan

« On est déjà arrivé à mi-chemin de la saison. Il n’y aura pas beaucoup de temps pour que les entraîneurs puissent s’asseoir avec moi. Mais je vais m’occuper de mes responsabilités et me préparer pour jouer. Je dois pouvoir être aussi bon et même meilleur qu’un joueur qui se blesse », a mentionné le colosse.

Ceci dit, McGowan détient des atouts inusités et ce serait bête de ne pas lui accorder une véritable chance de s’illustrer.

« Évidemment, c’est un joueur très unique. Je peux vous dire qu’il est très difficile à affronter à l’entraînement. »

« On l’a utilisé sur les unités spéciales et c’était comme si les joueurs fonçaient dans un mur en le frappant. Dans les formations à la ligne des buts, il a bousculé des joueurs qui ont reculé de trois ou quatre verges ! », a raconté Popp.

S’il n’a pas convaincu les équipes de la NFL de miser sur son arsenal atypique, McGowan se dit persuadé de pouvoir briller en sol canadien.

« Je pense que je peux y arriver. Je détiens un avantage contre les joueurs plus petits. C’est difficile pour les adversaires de me rabattre au sol. Souvent, ils ne sont même pas la moitié de mon poids », a mentionné l’athlète qui a déjà avoué miroiter des projets en lutte professionnelle éventuellement.

Question de ne pas rater son immersion en sol canadien, McGowan s’est assuré de faire ses devoirs.

« Quand j’ai su que cette opportunité devenait possible, je devais faire des recherches pour comprendre comment la LCF fonctionne. Je savais que c’était un peu différent et je voulais savoir ce que je pouvais faire », a exprimé celui qui porte le numéro 00.

LaQuan McGowanAu fil du temps, Popp a souvent répété le manège d’attirer des noms provoquant des réactions. Chad Johnson, Ahman Green, Quincy Carter et Michael Sam ont été du lot. Avec sa stature, McGowan s’est habitué très jeune aux regards dirigés vers lui.

« Beaucoup de personnes sont intimidés en voyant un homme de ma stature et sont intimidés, mais j’aime discuter avec le monde. Quand les gens viennent à moi, ça me fait plaisir de leur parler », a noté McGowan qui apprécie les aspects positifs de son gabarit.

Art Briles, qui a été son entraîneur à Baylor, n’hésitait pas à le décrire comme le joueur de football le plus intimidant de la planète. Popp et les Alouettes sont enthousiastes à l’idée de découvrir si cette affirmation peut se confirmer dans la LCF sur la ligne offensive ou comme ailier rapproché.

« S’il peut être utilisé de la bonne manière, il sera probablement très efficace », a soutenu Popp avec intérêt.