Les Alouettes doivent tourner la page : « Ce serait inutile de trop se torturer avec ça »
Alouettes lundi, 7 août 2017. 12:06 lundi, 7 août 2017. 16:03MONTRÉAL – Ce n’est que dimanche, dix jours après leur déconfiture en fin de rencontre contre les Blue Bombers de Winnipeg, que la plupart des joueurs et des entraîneurs des Alouettes de Montréal ont été en mesure de chasser les démons de leur plus récente défaite.
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Tout allait si bien pour les hommes de Jacques Chapdelaine quand ils disposaient d’une priorité de 40 à 28 tard, même très tard, au quatrième quart. La situation laissait donc croire que les Oiseaux partiraient pour leur semaine de répit avec la tête en paix.
Mais, pour la troisième fois de la saison, les Alouettes ont démontré qu’ils détiennent un « talent » pour échapper des victoires à leur portée. Tout s’est écroulé avec 1:35 à écouler et les Blue Bombers ont prévalu au compte de 41-40 sur le dernier jeu de l’affrontement. Difficile de trouver un goût plus amer pour quitter l’action durant quelques jours.
« Dans mon cas, la page n’était pas tournée tant qu’on n’avait pas fait le visionnement du match, hier (dimanche). J’ai besoin de revoir les matchs », a convenu Luc Brodeur-Jourdain qui était enfin satisfait de la performance offensive de sa troupe.
En tant qu’entraîneur-chef, Chapdelaine a donc hérité d’un enjeu crucial. Il doit s’assurer que cet effondrement ne se transforme pas en blessure psychologique qui pourrait être fatale.
« Le message qui a été transmis aux joueurs, c’est qu’on ne laissera pas 1 :35 définir le bon travail de notre défense jusqu’à ce moment. Mais on ne l’oubliera pas pour autant, on veut apprendre de cette séquence », a confié Chapdelaine.
Le secondeur Kyries Hebert – qui a raté de peu le plaqué décisif sur le touché victorieux – possède trop d’expérience pour se laisser abattre.
« Elle a fait très mal, mais on s’accroche parce que la saison est longue. Ce serait inutile de trop se torturer avec ça puisque toute notre tête doit se consacrer à l’attaque dynamique (des Argonauts de Toronto de Marc Trestman) qui s’en vient en ville », a-t-il réagi.
Parmi les arguments qui viennent aider la cause de Chapdelaine, celui du classement s’impose au sommet de la liste. En effet, les Alouettes sont heureux de constater que ce revers ne les a pas fait dégringoler dans l’Est. Au contraire, les Argos (3-4) ont perdu deux matchs depuis alors que le Rouge et Noir d’Ottawa (1-5-1) s’est incliné de nouveau tandis que les Tiger-Cats de Hamilton (0-6) ne sont tout simplement pas dans le coup.
Ainsi, Montréal (2-4) pourrait s’emparer du premier rang dans l’Est grâce au bris d'égalité avec un triomphe, vendredi soir au stade Percival-Molson, contre Toronto.
« C’est un mois qui est très important pour nous. On a seulement un match sur un terrain adverse (à Winnipeg), deux parties contre Toronto et une autre contre Ottawa. Trois matchs contre des équipes de division, c’est déterminant pour la place où on veut se situer », a confirmé Chapdelaine.
La perte d’Ackie ouvre la porte à une panoplie de modifications
C’est déjà reconnu que le coordonnateur défensif Noel Thorpe effectue plusieurs substitutions à sa formation pendant les matchs. Cette réalité est encore plus présente en 2017 alors que son unité doit employer plus de joueurs canadiens, mais vous n’avez rien vu encore.
Thorpe a employé une tonne de joueurs différents à l’entraînement, lundi, et il pourrait se laisser tenter par l’idée de mêler les cartes à profusion contre Trestman, un gourou offensif qui connaît bien sa philosophie défensive.
Bien sûr, ce contexte est amplifié par la perte du maraudeur canadien Chris Ackie dont la saison est probablement terminée à la suite d’une déchirure d’un tendon du triceps contre Winnipeg.
Pour vous donner une idée, Dondre Wright devrait remplacer Ackie, sauf que le Québécois Mikaël Charland devrait également voir de l’action comme maraudeur. Du côté des secondeurs, Frédéric Plesius et Nicolas Boulay risquent de fouler le terrain plus souvent. De plus, Anthony Sarao a obtenu une chance de prouver qu’il mérite d’être envoyé dans la mêlée.
Il ne faut pas oublier que Jesse Joseph (ligne défensive) et Greg Henderson (demi défensif) ont pu s’entraîner et ils se rapprochent d’un retour au jeu.
De plus, Jean-Samuel Blanc – qui était un chasseur de quarts avec les Carabins - représente une carte cachée selon quelques séquences observées.
Soulignons également une nouvelle information à propos du demi défensif Raymon Taylor qui demeure absent de l’entourage des Alouettes depuis un virus mystérieux qui se prolonge. Chapdelaine a indiqué que Taylor est suspendu actuellement sans vouloir dévoiler la raison.
Une porte s’ouvre pour Philippe Gagnon
Quant à l’attaque, le Québécois Philippe Gagnon jouera en tant que garde à gauche puisque Phillip Blake s’est blessé lors du match précédent. Matt Vonk l’a remplacé sans succès donc ce sera au tour de Gagnon qui avait été le garde à droite partant des Alouettes à sa saison recrue en 2016.
On aurait pu croire que Gagnon serait inséré comme garde à droite, mais Kristian Matte a conservé ce poste au lieu de retourner du côté gauche.
« Depuis le début du camp d’entraînement, Kristian est demeuré à droite tandis que Philippe s’est promené des deux côtés. Je pense que c’est toujours une meilleure idée de minimiser le nombre de changements », a justifié Chapdelaine.
« C’est vrai que j’ai été garde à droite pendant toute la dernière saison, mais j’ai joué à gauche durant mes années secondaires, collégiales et universitaires. Je ne suis pas en terrain inconnu, ce n’est pas si différent et je ne crois pas que ce soit un défi si difficile à relever », a précisé Gagnon.
Même s’il demeure jeune à 24 ans, Gagnon voulait se retrouver sur le terrain. Au moins, il a profité de cette période d’attente pour raffiner sa polyvalence.
« J’ai pris plusieurs répétitions comme centre au sein de la deuxième unité. Ça m’a permis de voir notre défense travailler à partir de cette position à laquelle tu dois transmettre les directives et diriger l’unité. Je connais plus le travail des défenses et je peux mieux reconnaître ce qui s’en vient devant moi ; c’est un aspect bénéfique », a conclu Gagnon qui peut s’inspirer de Brodeur-Jourdain qui s’est déplacé de garde à centre pour s’imposer dans la LCF.