Une occasion bien méritée pour Luc Brodeur-Jourdain
Alouettes jeudi, 4 oct. 2018. 09:19 dimanche, 15 déc. 2024. 12:40MONTRÉAL – Le plaisir n’aura peut-être duré qu’une demie, mais Luc Brodeur-Jourdain a savouré chaque seconde de ce retour sur le terrain à son poste de centre.
Dimanche dernier, le vétéran de 35 ans a pu renouer avec sa position naturelle à la suite de la perte du bloqueur à gauche, Tony Washington. Celui-ci n’est pas à blâmer pour les ennuis de la ligne offensive des Alouettes cette saison, mais c’est son absence qui a ouvert la porte à Brodeur-Jourdain.
En effet, depuis le début du calendrier 2018, les Alouettes ont confié le poste de centre à Kristian Matte qui était auparavant utilisé comme garde. Même si les Alouettes ont procédé à une multitude de changements sur leur ligne offensive, Brodeur-Jourdain a dû s’armer de patience puisqu’il joue uniquement comme centre sur une formation à cinq joueurs.
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Lorsque Washington a quitté la rencontre contre les Roughriders, Na’Ty Rodgers a obtenu une chance de le remplacer, mais les entraîneurs ont finalement convenu de déplacer Philip Blake (le garde à gauche) à cette position névralgique. Ainsi, Brodeur-Jourdain a repris sa place au centre avec Matte à sa gauche.
« Malencontreusement, on n’a pas obtenu beaucoup de temps de possession en deuxième demie. J’aurais aimé plus participer au match, mais j’en suis très content », a admis l’athlète fort respecté.
« C’est un bon coéquipier, il se présente tous les jours dans un bon état d’esprit et il travaille fort. Il est toujours en train d’étudier et il essaie constamment d’aider les plus jeunes. Il a été un plus pour nous et il a été un meneur pour notre équipe même s’il n’est pas souvent sur le terrain. Il a eu un impact positif, aucun doute là-dessus », a exposé l’entraîneur Mike Sherman.
C’est plutôt fou, mais on ne peut plus compter sur nos deux mains le nombre de combinaisons différentes qui ont été employées sur la ligne offensive des Alouettes cette saison.
Le virage jeunesse avait été déclaré à voix haute, mais il ne se concrétise pas tant que ça pour le moment alors que les espoirs Tyler Johnstone (blessé) et Trey Rutherford (blessé et peu convaincant pour le moment) ne sont pas du quintette partant.
L’attente serait sans doute plus facile pour LBJ si la ligne offensive se débrouillait et qu’elle misait sur cette relève.
« Évidemment, ce n’est pas la situation visée pour n’importe quelle organisation de se tourner vers un vieux vétéran de 35 ans, on veut investir dans le présent et l’avenir. Je sais qu’ils vont se développer et être le futur de cette équipe. Néanmoins, quand mes services sont requis, je vais jouer et je vais tout donner ce que je peux », a-t-il réagi.
Étant donné le travail peu éloquent de la ligne offensive, ils ont été nombreux, dans les médias et chez les partisans, à se demander pourquoi les dirigeants des Alouettes n’ont pas replacé Brodeur-Jourdain au centre en replaçant Matte à sa position naturelle.
« C’est un scénario qu’on vit présentement et ça découle de blessures. Mais est-ce que je suis capable, candidement, d’avouer que Kristian Matte fait un bon travail à la position de centre ? Il fait tout ce qu’il peut et il est un meilleur joueur au point de vue athlétique que moi. On veut jouer avec les meilleurs et je suis capable de reconnaître que Kristian fait un très bon travail. Il est en mesure de bien bloquer homme à homme, d’effectuer de bons changements de direction, de couvrir beaucoup de terrain. On a du succès cette année avec les passes voilées parce qu’il va bloquer des adversaires loin devant lui dès qu’il le peut, il a ce dynamisme. En tant que centre, il a fait un excellent travail, mais c’est clair qu’il est un garde étoile », a exprimé Brodeur-Jourdain qui témoigne un grand respect à son ami.
L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval ne s’est pas déguisé en entraîneur cette année. Il s’est plutôt assuré de démontrer aux jeunes à se comporter en « vrai pro ». La liste d’exemples serait longue, mais elle ressemble à ceci.
« Sur une base quotidienne, c’est de donner une rétroaction aux jeunes joueurs sur leur façon de bloquer et de jouer. Mais, au-delà de ça, il n’y a pas un joueur de la ligne offensive qui se présente plus tôt. Je passe énormément de temps dans la salle vidéo même si je ne joue pas et je suis toujours prêt à épauler les autres. Encore lundi, j’ai donné des conseils à Sean Jamieson sur ma façon de me préparer quand je regarde des vidéos. Je lui ai détaillé comment je sépare le travail jour après jour et de quelle manière je dissèque la défense adverse. On reçoit beaucoup d’informations des entraîneurs, mais tu dois avoir ta vision en tant que joueur. Tu dois exécuter le plan de match, mais l’idéal demeure de voir les choses avant qu’elles ne se produisent. Il faut savoir dans quelle zone du terrain que tel coordonnateur défensif aime imposer de la pression, dans quelle situation et avec quelle distance à obtenir et avec quel genre de blitz. Quand tu es confiant mentalement grâce à ta préparation, tu peux pallier à un certain point pour des capacités physiques qui baissent pour un gars qui comme moi qui ne rajeunit pas », a évoqué l’un des favoris du public.
Des étoiles pour les élèves de Bolduc
Un autre artisan qui se démène dans l’ombre, c’est André Bolduc qui encadre les porteurs de ballon. Cette unité s’est démarquée d’abord avec Tyrell Sutton et ensuite William Stanback et Ryder Stone. La contribution de Stefan Logan et Patrick Lavoie est également précieuse.
D’ailleurs, les Alouettes se classent au troisième rang de la LCF pour la moyenne de verges par course (5,5), mais au dernier échelon pour les courses (239).
« Comme entraîneur des porteurs, j’aimerais qu’on effectue plus de courses, mais je ne m’épuiserai plus à le dire. Ç’a été très frustrant par moments pour notre unité, on ne se le cachera pas. On n’a pas souvent eu l’occasion de s’établir par la course et ça n’a sûrement pas aidé, ça enlèverait un peu de poids sur les épaules de Johnny (Manziel) », a convenu Bolduc sur un débat qui perdure à Montréal depuis belle lurette.
Bolduc ne veut surtout pas blâmer le coordonnateur offensif Khari Jones, qui sélectionne les jeux, ou Sherman. Il prétend que les discussions sont nombreuses et saines entre les entraîneurs.
L’entraîneur originaire d’Alma identifie un dernier point, il aurait fallu que les receveurs échappent moins de passes.
« On est des professionnels, il faut réussir ces jeux », a conclu Bolduc avec un ton sérieux qui ne laisse aucune place à l’interprétation.