Bear Woods peut bien imposer le respect
Alouettes jeudi, 3 nov. 2016. 22:53 jeudi, 12 déc. 2024. 00:20MONTRÉAL – « Je suis un fan de Bear, un gros partisan de ce qu’il accomplit. C’est un gars qui m’épate beaucoup. » L’entraîneur Jacques Chapdelaine ne s’emballe pas facilement, mais il ne parvient pas à se retenir quand on le questionne à propos de Bear Woods.
Difficile de lui en vouloir puisque le secondeur de 29 ans a été choisi le joueur par excellence de son équipe en 2016. Le titre lui revenait sans conteste avec la nouvelle marque d’organisation de 123 plaqués, et ce, alors qu’il reste encore une partie à disputer.
L’exploit de Woods mérite encore plus de crédit puisque sa saison précédente, celle de 2015, s’est arrêtée dès le deuxième match en raison d’une blessure. Le coup avait été éprouvant à avaler pour Woods, qui avait été élu le meilleur joueur défensif de la section Est quelques mois plus tôt lors de sa première saison comme partant avec les Alouettes.
Arrivé au sein des Alouettes en 2011, Woods avait également subi une importante blessure l’empêchant de jouer en 2012.
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Le rouquin au regard pénétrant est débarqué dans le paysage montréalais à la suite d’une année (en 2010) avec les Falcons d’Atlanta. Sept ans plus tard, est-ce que le temps pourrait le rattraper considérant ce parcours en montagnes russes.
« J’ai été blessé très souvent, mais ça veut aussi dire que j’ai moins joué. C’est seulement ma deuxième année comme partant en sept ans de football professionnel. Je suis encore jeune dans ce sens », a relevé Woods dont le corps n’a pas encaissé autant de coups que les « modèles » de son année.
Sous contrat pour les deux prochaines saisons, Woods ne prévoit pas arrêter de sitôt surtout en regardant ses partenaires.
« Quand tu joues avec Kyries (Hebert 36 ans), John (Bowman 34 ans) et Chip (Cox 33 ans) , tu as l’impression que ta carrière ne fait que commencer! », a-t-il lancé en riant.
Woods se permet de tirer la pipe à ses complices, mais il ne manque surtout pas de respect à ses coéquipiers.
« Je demeure très humble par rapport à cet honneur. Pour moi, le football est avant tout basé sur le fait d’obtenir le respect de ses pairs et de ses entraîneurs », a décrit le père de famille.
Ce respect, il l’a gagné et il l’assume pleinement en tant que capitaine de l’unité défensive.
« Sur le terrain, c’est lui le boss », a exposé le joueur de ligne offensive, Kristian Matte.
« Il parle plus que dans les années précédentes, il vient même encourager les gars de l’attaque », a-t-il ajouté.
Greg Quick, l’entraîneur des secondeurs, apprécie la contribution de l’Américain dans sa brigade.
« Les performances sur le terrain mènent au leadership qui peut être exercé. Ça ouvre les oreilles des autres et il a utilisé cette plate-forme d’une très belle manière pour influencer les autres d’une façon positive », a témoigné l’entraîneur d’expérience qui est père de six enfants.
Très exigeant envers lui-même
Perfectionniste dans l’âme, Woods ne se démarque pas de ses pairs pour rien. Véritable machine de travail sur le terrain, il redouble aussi d’ardeur dans sa préparation.
« C’est un gars qui est engagé à tous les points de vue. Il a une attitude de travail incroyable. Tout ce qu’il fait a un but ou un objectif, même dans les pratiques. Il ne se présente pas seulement pour passer du temps.
« Sa préparation est incroyable. Quand tout le monde est parti après les entraînements, il est encore dans la salle vidéo à regarder des séquences. Souvent, c’est avec (Gabriel) Knapton et (DeQuin) Evans », a vanté Chapdelaine.
« Un jour viendra que je ne serai plus capable de jouer du football professionnel, mais ça ne surviendra pas en raison d’un manque de préparation », a dit Woods en ce qui concerne son travail acharné.
Ce dévouement ne vient pas de nulle part.
« Il s’impose énormément de pression sur les épaules pour être parfait. Bien sûr, on ne peut pas atteindre la perfection, mais il essaie. Je considère que c’est le meilleur joueur défensif de la LCF », a jugé Matte.
Woods ne contredit pas l’affirmation, loin de là.
« Absolument, je le dois aux personnes qui m’ont donné la chance de pratiquer ce sport. Ça commence par mon père, Bob Wetenhall et Jim Popp qui n’a pas abandonné à mon sujet. Ils ont supporté ma famille par le fait même.
« J’ai été en mesure de montrer sur le terrain exactement ce que Jim avait vu en moi et j’en suis fier », a maintenu Woods.
Ne touchez pas à son unité
Woods n’était pas en terrain connu en franchissant la frontière et il a trouvé un grand allié en Quick.
« Je me souviens du premier contact avec lui, il m’a appelé quand j’étais à Tallassee en Alabama. Aussitôt, je savais qu’il me permettrait d’élever mon jeu à un autre niveau. Il nous défie d’utiliser notre intuition même si ça peut être contraire à ce qu’il nous enseigne. Il nous permet d’être des joueurs et il nous supporte », a louangé Woods.
Chapdelaine non plus n’a pas mis de temps à le convaincre de sa valeur comme entraîneur-chef.
« Son influence se ressent pour l’identité du groupe. Il place le bien de l’organisation en avant-plan et il pense à l’avenir. On va bâtir cette équipe et on voit une identité se forger, c’est indéniable. J’aurais seulement souhaité qu’on ait quelques matchs de plus pour le prouver », a commenté Woods.
Parlant des prochaines saisons, il a affiché une énorme confiance envers l’unité des secondeurs qui se fait vieillissante.
« D’aucune manière quelqu’un peut regarder notre unité et dire qu’on doit être remplacé. Je me fous que Kyries ait 43 ou 23 ans, s’il joue comme ça, je préfère jouer avec lui que contre lui. Dans notre milieu, c’est la production qui compte. Personne ne peut penser qu’on doit changer notre groupe », a conclu Woods avec la même vigueur qu’il déploie sur ses plaqués.
*À noter que RDS Info présentera une émission spéciale, dimanche midi, sur le bilan de la dernière saison des Alouettes.