Autopsie d'une interception
Football mardi, 18 août 2009. 17:43 samedi, 14 déc. 2024. 03:47
Quand ils ne sont pas en train de suer sur le terrain ou dans le gymnase, les joueurs de football passent beaucoup de temps devant la télévision. Mais ça n'a souvent rien d'un moment de détente!
L'une des facettes importantes de mon métier, c'est l'étude de vidéos. Avant les matchs, on se sert des films pour analyser les tendances de nos prochains adversaires tandis qu'après les parties, on les utilise pour revoir nos bons et nos mauvais coups et corriger nos erreurs s'il y a lieu.
Pour cette chronique, je vous emmène avec moi dans la salle de vidéos pour décortiquer le jeu qui a mené à ma deuxième interception de la saison, samedi dernier contre les Blue Bombers de Winnipeg.
Remettons nous d'abord dans le contexte. On est au début du deuxième quart et on vient tout juste de prendre les devants 17-6 grâce à une passe payante de 71 verges d'Anthony Calvillo à Kerry Watkins. Les Bombers, toutefois, se placent en bonne position pour répliquer : le retour de botté d'envoi de Fred Reid les positionne à leur ligne de 38.
Dans le caucus, on décide qu'on appliquera une pression à quatre joueurs avec une couverture homme à homme. Et dans le fond, c'est ce qu'on a joué pendant pratiquement tout le match. Avant la rencontre, on considérait que nos demis défensifs étaient capables de couvrir sans problème leurs receveurs et qu'on avait assez de quatre joueurs pour mettre une bonne pression sur le quart-arrière Michael Bishop. On s'était également dit que si les porteurs de ballon demeuraient dans le champ-arrière pour bloquer, on envoyait nos secondeurs pour mettre de la pression additionnelle.
Comme de fait, sur le jeu qui nous concerne, les deux porteurs de ballon sont restés à leur position pour protéger leur quart-arrière, ce qui a forcé deux de nos secondeurs à partir comme des missiles à tête chercheuse en direction du ballon. Résultat : Bishop s'est rapidement retrouvé sous une pression intense.
De mon poste de maraudeur, dans le fond de la tertiaire, mon rôle est de tenter de lire les intentions de Bishop. Pendant que tout le monde a un joueur à surveiller, moi je suis libre. Je suis en mode lecture et je dois venir en aide à mes coéquipiers sur les tracés profonds.
Dans la semaine précédant la rencontre, j'avais visionné beaucoup de films sur Bishop et les observations qui en avaient résulté, combinées à celles que j'avais pu emmagasiner lors du premier quart du match, m'avaient donné de bonnes clés sur lui. Je savais comment il se déplaçait, comment il regardait ses joueurs... je croyais avoir détecté ses tendances.
L'une d'elles était que Bishop avait l'habitude de faire bouger sa pochette protectrice aussitôt que le jeu était en branle. Généralement, c'est une tactique utilisée pour diminuer la pression du front défensif. En faisant glisser toute ta ligne, ça retarde un peu la pression et permet au quart-arrière d'acheter du temps. L'autre avantage, c'est que le quart se retrouve avec une seule moitié de terrain à lire et une ou deux options de passes à considérer avant de prendre ses jambes à son cou si le jeu ne s'est pas développé comme prévu. Pour un gars comme Bishop, un bon athlète qui n'est toutefois pas le meilleur pour analyser ce que la défensive adverse lui présente, ça facilite bien des choses.
Sur le jeu qui nous intéresse, les Bombers ont fait rouler la pochette du côté long, mais juste un peu. Je n'avais pas le choix de rester à ma position et d'attendre parce que Bishop, pour garder les maraudeurs adverses honnêtes, a l'habitude de commencer à bouger la pochette pour soudainement s'arrêter, se retourner et lancer complètement de l'autre côté du terrain. Connaissant la force de son bras, je n'avais pas le choix de respecter cette option.
Donc, pendant que la pochette roule vers la droite, je reste patient dans le milieu du terrain et en continuant de lire Michael Bishop, je vois que ses yeux ne reviennent jamais du côté court. Il n'arrête pas de fixer ses receveurs qui sont à ma droite. Du coin de l'œil, je vois un de ses gars, en l'occurrence Brock Ralph, s'amener vers moi avec un demi défensif, Billy Parker, à ses trousses. Et voilà que Bishop s'élance et décoche sa passe en ma direction.
Le ballon n'est pas lobé par Bishop. La passe s'en vient avec beaucoup de vélocité, mais elle est juste un peu trop à l'intérieur, hors de portée du receveur, qui avait pourtant réussi à se démarquer de son couvreur. Comme la pression est arrivée très rapidement sur Bishop, j'ai l'impression qu'il m'a perdu de vue pour un instant. En plus, nos joueurs de ligne ont eu l'excellent réflexe d'obstruer sa vue en levant les bras dans les airs avant qu'il ne décoche sa passe.
Quand est venu mon tour de jouer, j'ai sauté sur l'occasion sans me faire prier!
Une poussée d'adrénaline
C'est particulier, le football, et ceux qui ont déjà joué me comprendront peut-être. Il peut y avoir 20 000, 30 000 ou 40 000 personnes qui bougent et qui crient autour, mais une fois qu'un jeu commence, tout devient silencieux pour moi. Tout avance alors très vite et ce n'est qu'une fois que l'arbitre a sifflé que je recommence à entendre le bruit de la foule.
Toutefois, dans certaines circonstances, j'entends les clameurs des partisans même pendant que le jeu se déroule. C'est le cas lorsque je réussis une interception. C'est comme si le jeu avait réanimé la foule dans ma tête, mais seulement pour un court instant. Là, je sais que quelque chose de gros vient de se produire.
La poussée d'adrénaline, elle commence une fois que tu as le ballon dans les mains. Et là, vous pouvez demander à n'importe qui a déjà joué à la position de demi défensif dans sa vie, c'est le plus gros thrill possible qui commence : non seulement d'avoir réussi une interception, mais de savoir qu'on a une chance d'effectuer un retour!
Parce que souvent, quand on réalise une interception, on se retrouve dans la circulation lourde et le temps de réaliser ce qu'on vient d'accomplir, on est couché sur le dos et l'attaque embarque sur le terrain. Mais samedi, j'ai eu l'occasion de partir à courir et c'était trippant! Ça m'a rappelé mes bonnes années à l'Université Laval, alors que j'avais la tâche de retourner les bottés.
Quand le ballon s'est retrouvé entre mes mains, mon erre d'aller m'emportait déjà dans la bonne direction, c'est-à-dire la zone des buts des Blue Bombers et je suis immédiatement parti vers les lignes de côté. Je me suis retrouvé devant Romby Bryant, que j'ai réussi à déjouer, puis j'ai dû sauter par-dessus mon coéquipier Diamond Ferri, qui était tombé juste devant moi.
Finalement, c'est Brock Ralph qui est arrivé par derrière et a tenté de m'arracher le ballon. Il a bien faillir réussir parce que je l'ai perdu pour un instant et quand j'en ai repris possession, Michael Bishop était dans ma face. J'ai décidé que j'en avais fait assez et je me suis jeté par terre pour m'assurer que notre attaque puisse reprendre le ballon.
En revoyant la séquence après la rencontre, je me mordais les doigts en me disant que j'aurais pu prendre des décisions qui m'auraient permis de gagner plus de verges, mais sur le coup, ça va tellement vite! Ma vision périphérique, je considère qu'elle est très bonne quand je suis à ma position de maraudeur. Mais quand tu attrapes la balle, ton champ de vision rétrécit soudainement au maximum! C'est comme un moment d'extase et un moment de panique en même temps et tu te dis que tu veux seulement te rendre le plus loin possible sans perdre le ballon!
Finalement, mes efforts ont été récompensés. Sur le premier jeu de la possession suivante, Calvillo a complété une passe de touché de 26 verges à Kerry Carter.
D'ailleurs, contre les Bombers, on a marqué 21 points à la suite de revirements qu'on a créés. C'est très gros! Coach Trestman met constamment l'accent sur trois points quand il s'adresse à nous : il faut se rendre au quart-arrière adverse, éviter l'adversaire de se rendre au nôtre et gagner la bataille des revirements. On pense que si on fait ça à chaque match, on va être en bonne position pour gagner.
Une petite frousse
Le match contre Winnipeg s'est très bien terminé pour moi, mais en début de rencontre, je n'entendais pas du tout à rire.
Au premier quart, je me suis coincé un nerf dans l'épaule en tentant de plaquer le receveur de passes Adarius Bowman. Le choc a été très douloureux. C'est la première fois que ça m'arrivait et je ne sentais plus mon bras, alors je paniquais un peu en même temps. Mes coéquipiers ne se sont pas gênés pour me taquiner par la suite. Ils trouvaient que je me plaignais pas mal!
Aujourd'hui, ça va très bien. Tous les muscles autour de mon épaule sont un peu raides, mais à part ça, rien d'anormal et je serai évidemment à mon poste pour le prochain match.
Je suis heureux que ce ne soit rien de grave parce que je crois que je vis présentement mes meilleurs moments au football professionnel. Toutefois, je tiens à préciser que je ne suis pas le seul artisan de mes succès. Je joue bien parce que ça fait cinq ans que je suis dans la Ligue canadienne. Je connais bien le système dans lequel j'évolue, mais aussi les attaques adverses. Les quarts-arrières, les receveurs et les entraîneurs à travers la Ligue ont de moins en moins de secrets pour moi.
Mais surtout, on a vraiment une bonne équipe cette année, ce qui facilite grandement mon travail de maraudeur. Une fois que nos quatre joueurs de ligne parviennent à mettre de la pression et que nos demis défensifs suivent à la trace leurs receveurs, les quarts-arrières adverses n'ont pas d'autres choix que de prendre des risques et, par conséquent, ils commettent des erreurs.
Moi, je me retrouve avec le beau rôle parce que je suis en arrière et je récolte les résultats du travail de tout ce beau monde. En d'autres mots, je suis en bonne position pour faire des jeux, mais je ne les fais pas seul. C'est un travail d'équipe, le football!
On se reparle ce week-end!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
L'une des facettes importantes de mon métier, c'est l'étude de vidéos. Avant les matchs, on se sert des films pour analyser les tendances de nos prochains adversaires tandis qu'après les parties, on les utilise pour revoir nos bons et nos mauvais coups et corriger nos erreurs s'il y a lieu.
Pour cette chronique, je vous emmène avec moi dans la salle de vidéos pour décortiquer le jeu qui a mené à ma deuxième interception de la saison, samedi dernier contre les Blue Bombers de Winnipeg.
Remettons nous d'abord dans le contexte. On est au début du deuxième quart et on vient tout juste de prendre les devants 17-6 grâce à une passe payante de 71 verges d'Anthony Calvillo à Kerry Watkins. Les Bombers, toutefois, se placent en bonne position pour répliquer : le retour de botté d'envoi de Fred Reid les positionne à leur ligne de 38.
Dans le caucus, on décide qu'on appliquera une pression à quatre joueurs avec une couverture homme à homme. Et dans le fond, c'est ce qu'on a joué pendant pratiquement tout le match. Avant la rencontre, on considérait que nos demis défensifs étaient capables de couvrir sans problème leurs receveurs et qu'on avait assez de quatre joueurs pour mettre une bonne pression sur le quart-arrière Michael Bishop. On s'était également dit que si les porteurs de ballon demeuraient dans le champ-arrière pour bloquer, on envoyait nos secondeurs pour mettre de la pression additionnelle.
Comme de fait, sur le jeu qui nous concerne, les deux porteurs de ballon sont restés à leur position pour protéger leur quart-arrière, ce qui a forcé deux de nos secondeurs à partir comme des missiles à tête chercheuse en direction du ballon. Résultat : Bishop s'est rapidement retrouvé sous une pression intense.
De mon poste de maraudeur, dans le fond de la tertiaire, mon rôle est de tenter de lire les intentions de Bishop. Pendant que tout le monde a un joueur à surveiller, moi je suis libre. Je suis en mode lecture et je dois venir en aide à mes coéquipiers sur les tracés profonds.
Dans la semaine précédant la rencontre, j'avais visionné beaucoup de films sur Bishop et les observations qui en avaient résulté, combinées à celles que j'avais pu emmagasiner lors du premier quart du match, m'avaient donné de bonnes clés sur lui. Je savais comment il se déplaçait, comment il regardait ses joueurs... je croyais avoir détecté ses tendances.
L'une d'elles était que Bishop avait l'habitude de faire bouger sa pochette protectrice aussitôt que le jeu était en branle. Généralement, c'est une tactique utilisée pour diminuer la pression du front défensif. En faisant glisser toute ta ligne, ça retarde un peu la pression et permet au quart-arrière d'acheter du temps. L'autre avantage, c'est que le quart se retrouve avec une seule moitié de terrain à lire et une ou deux options de passes à considérer avant de prendre ses jambes à son cou si le jeu ne s'est pas développé comme prévu. Pour un gars comme Bishop, un bon athlète qui n'est toutefois pas le meilleur pour analyser ce que la défensive adverse lui présente, ça facilite bien des choses.
Sur le jeu qui nous intéresse, les Bombers ont fait rouler la pochette du côté long, mais juste un peu. Je n'avais pas le choix de rester à ma position et d'attendre parce que Bishop, pour garder les maraudeurs adverses honnêtes, a l'habitude de commencer à bouger la pochette pour soudainement s'arrêter, se retourner et lancer complètement de l'autre côté du terrain. Connaissant la force de son bras, je n'avais pas le choix de respecter cette option.
Donc, pendant que la pochette roule vers la droite, je reste patient dans le milieu du terrain et en continuant de lire Michael Bishop, je vois que ses yeux ne reviennent jamais du côté court. Il n'arrête pas de fixer ses receveurs qui sont à ma droite. Du coin de l'œil, je vois un de ses gars, en l'occurrence Brock Ralph, s'amener vers moi avec un demi défensif, Billy Parker, à ses trousses. Et voilà que Bishop s'élance et décoche sa passe en ma direction.
Le ballon n'est pas lobé par Bishop. La passe s'en vient avec beaucoup de vélocité, mais elle est juste un peu trop à l'intérieur, hors de portée du receveur, qui avait pourtant réussi à se démarquer de son couvreur. Comme la pression est arrivée très rapidement sur Bishop, j'ai l'impression qu'il m'a perdu de vue pour un instant. En plus, nos joueurs de ligne ont eu l'excellent réflexe d'obstruer sa vue en levant les bras dans les airs avant qu'il ne décoche sa passe.
Quand est venu mon tour de jouer, j'ai sauté sur l'occasion sans me faire prier!
Une poussée d'adrénaline
C'est particulier, le football, et ceux qui ont déjà joué me comprendront peut-être. Il peut y avoir 20 000, 30 000 ou 40 000 personnes qui bougent et qui crient autour, mais une fois qu'un jeu commence, tout devient silencieux pour moi. Tout avance alors très vite et ce n'est qu'une fois que l'arbitre a sifflé que je recommence à entendre le bruit de la foule.
Toutefois, dans certaines circonstances, j'entends les clameurs des partisans même pendant que le jeu se déroule. C'est le cas lorsque je réussis une interception. C'est comme si le jeu avait réanimé la foule dans ma tête, mais seulement pour un court instant. Là, je sais que quelque chose de gros vient de se produire.
La poussée d'adrénaline, elle commence une fois que tu as le ballon dans les mains. Et là, vous pouvez demander à n'importe qui a déjà joué à la position de demi défensif dans sa vie, c'est le plus gros thrill possible qui commence : non seulement d'avoir réussi une interception, mais de savoir qu'on a une chance d'effectuer un retour!
Parce que souvent, quand on réalise une interception, on se retrouve dans la circulation lourde et le temps de réaliser ce qu'on vient d'accomplir, on est couché sur le dos et l'attaque embarque sur le terrain. Mais samedi, j'ai eu l'occasion de partir à courir et c'était trippant! Ça m'a rappelé mes bonnes années à l'Université Laval, alors que j'avais la tâche de retourner les bottés.
Quand le ballon s'est retrouvé entre mes mains, mon erre d'aller m'emportait déjà dans la bonne direction, c'est-à-dire la zone des buts des Blue Bombers et je suis immédiatement parti vers les lignes de côté. Je me suis retrouvé devant Romby Bryant, que j'ai réussi à déjouer, puis j'ai dû sauter par-dessus mon coéquipier Diamond Ferri, qui était tombé juste devant moi.
Finalement, c'est Brock Ralph qui est arrivé par derrière et a tenté de m'arracher le ballon. Il a bien faillir réussir parce que je l'ai perdu pour un instant et quand j'en ai repris possession, Michael Bishop était dans ma face. J'ai décidé que j'en avais fait assez et je me suis jeté par terre pour m'assurer que notre attaque puisse reprendre le ballon.
En revoyant la séquence après la rencontre, je me mordais les doigts en me disant que j'aurais pu prendre des décisions qui m'auraient permis de gagner plus de verges, mais sur le coup, ça va tellement vite! Ma vision périphérique, je considère qu'elle est très bonne quand je suis à ma position de maraudeur. Mais quand tu attrapes la balle, ton champ de vision rétrécit soudainement au maximum! C'est comme un moment d'extase et un moment de panique en même temps et tu te dis que tu veux seulement te rendre le plus loin possible sans perdre le ballon!
Finalement, mes efforts ont été récompensés. Sur le premier jeu de la possession suivante, Calvillo a complété une passe de touché de 26 verges à Kerry Carter.
D'ailleurs, contre les Bombers, on a marqué 21 points à la suite de revirements qu'on a créés. C'est très gros! Coach Trestman met constamment l'accent sur trois points quand il s'adresse à nous : il faut se rendre au quart-arrière adverse, éviter l'adversaire de se rendre au nôtre et gagner la bataille des revirements. On pense que si on fait ça à chaque match, on va être en bonne position pour gagner.
Une petite frousse
Le match contre Winnipeg s'est très bien terminé pour moi, mais en début de rencontre, je n'entendais pas du tout à rire.
Au premier quart, je me suis coincé un nerf dans l'épaule en tentant de plaquer le receveur de passes Adarius Bowman. Le choc a été très douloureux. C'est la première fois que ça m'arrivait et je ne sentais plus mon bras, alors je paniquais un peu en même temps. Mes coéquipiers ne se sont pas gênés pour me taquiner par la suite. Ils trouvaient que je me plaignais pas mal!
Aujourd'hui, ça va très bien. Tous les muscles autour de mon épaule sont un peu raides, mais à part ça, rien d'anormal et je serai évidemment à mon poste pour le prochain match.
Je suis heureux que ce ne soit rien de grave parce que je crois que je vis présentement mes meilleurs moments au football professionnel. Toutefois, je tiens à préciser que je ne suis pas le seul artisan de mes succès. Je joue bien parce que ça fait cinq ans que je suis dans la Ligue canadienne. Je connais bien le système dans lequel j'évolue, mais aussi les attaques adverses. Les quarts-arrières, les receveurs et les entraîneurs à travers la Ligue ont de moins en moins de secrets pour moi.
Mais surtout, on a vraiment une bonne équipe cette année, ce qui facilite grandement mon travail de maraudeur. Une fois que nos quatre joueurs de ligne parviennent à mettre de la pression et que nos demis défensifs suivent à la trace leurs receveurs, les quarts-arrières adverses n'ont pas d'autres choix que de prendre des risques et, par conséquent, ils commettent des erreurs.
Moi, je me retrouve avec le beau rôle parce que je suis en arrière et je récolte les résultats du travail de tout ce beau monde. En d'autres mots, je suis en bonne position pour faire des jeux, mais je ne les fais pas seul. C'est un travail d'équipe, le football!
On se reparle ce week-end!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.