Par Remi Aboussouan - (Accrofoot.com) - Bon, on s'en doutait, le Canada va - encore! - affronter les États-Unis en finale du Mondial Junior NFL. On dit encore, car c'est quand même la septième année consécutive que ces deux pays d'affrontent lors du match pour la médaille d'or.

Si on expose les faits comme cela, il serait facile de remettre l'existence du tournoi en question. Pourquoi ne pas plutôt simplement organiser annuellement un match Canada / États-Unis et donner un beau petit trophée au gagnant?

Laissez-moi vous dire que n'importe qui ayant assisté aux matchs du premier tour s'empresserait de contredire cet énoncé. Car oui, pour la septième année de suite, ce sont les deux mêmes formations qui se retrouvent en finale. Mais croyez-moi, Canadiens comme Américains ont bien failli le rater ce rendez-vous ponctuel.

Comme vous le savez, Équipe Canada a peiné lors de son deuxième match de premier tour, qu'elle a finalement remporté 7-0 aux mains des coriaces Japonais. Mais les Américains ont eux aussi failli se faire surprendre.

En effet, contre une équipe mexicaine très rapide, nos chers voisins du Sud ont eu quelques sueurs froides. C'était seulement 2-0 en faveur des Américains, il restait moins de 4 minutes, et les Mexicains avaient le ballon à la ligne de 38 adverse. Finalement, ils n'ont pas été en mesure de profiter de cette chance, et les favoris de la foule ont inscrit deux touché en l'espace d'une minute pour l'emporter 16-0. Mais le pointage final n'indique aucunement l'allure du match.

Mais bon, ce qui est fait est fait, et concentrons-nous plutôt sur ce qui s'en vient : la grande finale.

Car le duel Canada / États-Unis de samedi n'a rien de banal. On parle de deux excellentes formations qui, pour des raisons différentes, joueront pour leur honneur.

Après deux conquêtes consécutives des Canadiens, l'entraîneur-chef américain Mark Guandolo a reçu une directive claire : ramener la médaille d'or en sol américain! Après tout on parle de football américain non? Et ce serait quand même gênant de perdre encore une fois aux mains de ces voisins du Nord. Ils sont sympathiques, certes, et on leur concède qu'ils sont plutôt doués au hockey. Mais ils ne viendront certainement pas nous battre chez nous à notre propre sport! On caricature, mais à peine.

À parler aux gens ici, on comprend vite que les locaux donnent bien peu de chances au Canada.

Mais le fait d'être négligés ne déplaît pas aux joueurs canadiens. Ça peut même devenir une motivation. Surtout que depuis le début du tournoi, les Américains sont quelque peu arrogants. On retiendra surtout cette citation du quart américain Derek Rifenbury : «Sans vouloir manquer de respect, comment le Canada a-t-il pu gagner? »

On voue avouera que si jamais le Canada venait à l'emporter, on aimerait bien voir quelqu'un le narguer du style : «Sans vouloir manquer de respect, comment peux-tu être le quart-arrière partant? »

Plus sérieusement, attardons-nous un peu à l'affrontement de samedi. On connaît déjà l'équipe canadienne, mais on a beaucoup moins parlé de la formation américaine. Pour les avoir vu jouer mercredi, le premier mot qui vient en tête pour décrire hommes de Mark Guandolo est simple: vitesse.

C'est grâce à leur vitesse et leur agilité qu'ils ont facilement battu l'équipe du Panama, et qu'ils sont venus à bout des Mexicains. Et c'est grâce à leur vitesse qu'ils espèrent mettre la main sur la médaille d'or!

Alors, quels sont les joueurs que les athlètes canadiens devront surveiller samedi? En offensive, on parlera d'abord du porteur Justin Lee, qui a amassé 110 verges au sol et 2 touchés en première ronde. Lee n'est clairement pas le plus gros, du haut de ses 5'7 et 175 livres, mais une fois qu'il est parti, bonne chance pour le rattraper. Sinon, au poste de quart, notre ami Rifensbury partage le travail avec Frederick Bruno. Si le premier est reconnu pour son bras et son habileté à rejoindre ses receveurs, le second est clairement là pour faire du dommage à l'adversaire avec ses jambes.

On admettra même que de le voir courir le zone option, vêtu de son chandail numéro 10, on aurait presque cru revoir Vince Young dans ses belles années avec les Longhorns. Sans le bras qui vient avec, bien sûr.

En défensive, on gardera un œil sur le demi de coin DeMarcus Van Dyke, qui court semble-t-il le 40 verges en un temps ridicule de 4,22 secondes, et qui s'alignera pour les Gators de l'Université de la Floride l'an prochain.

L'autre athlète qui pourrait faire mal au Canada est l'ailier défensif Jason Paul-Pierre qui, à 6'5 235 livres, n'est pas évident à bloquer. Il a amassé 2 sacks du quart contre le Panama.

Pour le Canada, si la défensive continue à jouer comme elle l'a fait en première ronde, tout devrait bien aller. Avec la vitesse des Américains dans le champ arrière, les ailiers défensifs et les secondeurs auront une lourde tâche sur les épaules, pour forcer les Américains à courir est-ouest plutôt que nord-sud. Mais comme la ligne à l'attaque américaine semble être l'une de leurs (rares) faiblesses, si le Canada peut gagner la ligne de mêlée, cela pourrait drôlement faciliter le travail.

Finalement, en offensive, les Canadiens devront être en mesure de présenter une offensive balancée. Pour ce faire, l'attaque aérienne se devra d'être un peu plus productive que lors de la première ronde. On ne sait pas encore quel quart sera le partant, mais on pense bien que Bruno Prud'homme et Dalin Tollestrup vont se partager le travail, encore une fois.

Les receveurs de passes, devront en faire un peu plus, et si les porteurs Edem Nyamadi et Anthony Woodson sont en mesure de rééditer leur performance de mercredi, les chances du Canada sont bonnes.

Bref, est-ce que sur papier l'équipe américaine est meilleure? Probablement… Mais est- que Équipe Canada peut gagner ce match? Sans aucun doute!

Rendez-vous samedi 15h!