MONTREAL (PC) - Le football détient le triste record de premier sport responsable des lésions cervicales, devant le hockey et le soccer, selon une nouvelle étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine.

Il s'agit de la deuxième d'une série d'études qui se penchent sur le risque de traumatismes associés à la pratique des sports amateurs, pour en améliorer la sécurité. Les dangers potentiels de lésions cervicales liés à la pratique du football ont été mis en lumière, le week-end dernier, par le décès d'Al Lucas, joueur de ligne de l'Arena Football League, qui serait imputable à une lésion rachidienne subie au cours d'un match.

"Le football, le hockey et le soccer sont trois des sports de contact les plus populaires en Amérique du Nord, dit le Dr Scott Delaney, directeur de la recherche au département de Médecine d'urgence du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à Montréal. Chacun de ces sports est reconnu comme une activité à risque élevé de traumatismes cranio-cérébraux, mais il s'est fait très peu de recherche sur les risques de lésions cervicales chez les amateurs qui pratiquent ces sports."

Les chercheurs ont combiné les données des urgences hospitalières aux chiffres relatifs à la pratique sportive dans l'ensemble des Etats-Unis pour la décennie 90 afin d'établir le risque relatif de lésions cervicales au football, au hockey et au soccer. L'étude a couvert tous les types de lésions cervicales, des fractures graves, luxations et lacérations aux commotions, foulures et entorses. Au total, les chercheurs ont découvert que les joueurs de football subissaient beaucoup plus de lésions cervicales que les joueurs de hockey ou de soccer, soit 5,85 par 10 000 participants, contre 2,8 pour le hockey et 1,67 pour le soccer.

"Il se produit des impacts dégageant beaucoup d'énergie dans ces trois sports, mais seuls les plaquages du football sont destinés à bloquer complètement le mouvement de l'adversaire", note le docteur Delaney, médecin des Alouettes, de l'Impact et du Cirque du Soleil.

Sur la période d'étude, les lésions cervicales graves entraînant la paralysie ou la mort ont légèrement diminué vers la fin de la décennie. Le docteur Delaney croit que la baisse peut avoir été causée par une amélioration des équipements de protection et des modifications dans les règlements qui ont interdit les plaquages dangereux au football et les coups venant de l'arrière au hockey.

Les lacérations cervicales nécessitant une visite à l'urgence, traumatisme réputé plus fréquent au hockey qu'au football ou au soccer, ont chuté à zéro après 1994 selon l'étude.

"L'introduction du protège-cou a pu jouer un rôle important dans la prévention de ces blessures graves du hockey sur glace, estime le docteur Delaney. On y gagne toujours à jouer en sécurité."