Au cours de la dernière saison, le receveur des Alouettes de Montréal Jamel Richardson a pulvérisé la compétition à sa position. Homme d'équipe avant tout, il souhaite d'abord reconquérir le « gros » trophée, mais celui remis au joueur par excellence de la LCF le fait aussi rêver.

En 2011, l'explosif athlète a cumulé 1777 verges par la passe, soit 423 verges supplémentaires que son plus proche poursuivant, Geroy Simon des Lions de la Colombie-Britannique.

Depuis son arrivée au sein de l'équipe montréalaise en 2008, Richardson n'a jamais caché sa personnalité sympathique et fort ambitieuse. Il n'est donc pas question pour lui de se contenter de telles statistiques.

« Je veux continuer sur la même voie et faire encore mieux. J'espère aussi atteindre le plateau des 2000 verges, mais le plus important demeure d'orchestrer des victoires », a-t-il pointé sans hésiter à évoquer cet imposant plateau.

La saison dernière, le joueur de six pieds trois pouces et 207 livres a augmenté sa production de 506 verges par rapport au calendrier précédent. Âgé de 30 ans, il espère poursuivre sa progression.

« L'an passé, c'est comme si j'avais établi la fondation pour mon rendement. Je dois seulement continuer de m'améliorer, dont sur la lecture des défenses adverses et c'est pourquoi j'ai étudié beaucoup de vidéos », a raconté celui qui s'est arrêté dans les bureaux de RDS dimanche.

Sans oublier le bien de l'équipe, la grande question demeure de savoir si le titre de joueur par excellence de la Ligue canadienne de football est à sa portée.

« Je crois que c'est possible. L'an dernier, j'ai un peu goûté à cette éventualité. Notre attaque reprendra son erre d'aller avec Anthony Calvillo ainsi que nos autres joueurs et c'est cet objectif que je vais viser », a-t-il lancé avec une confiance qui n'est pas teintée d'arrogance.

Le convoité trophée a été remis à Travis Lulay, le quart des Lions de la Colombie-Britannique pour la saison 2011, et ce dernier a devancé Calvillo.

Un coup d'œil rapide aux archives du circuit canadien permet de confirmer que les receveurs sont une denrée rare dans la liste des récipiendaires de cette récompense. Même si Geroy Simon (2006), Milt Stegall (2002) et David Williams (1988) s'avèrent les trois derniers receveurs à avoir accompli ce fait d'armes en 24 ans, les ardeurs de Richardson ne refroidissent pas, au contraire.

« Et bien, surveillez-moi, je vais réussir! », a-t-il répliqué à cette information avec un grand sourire.

Un nouveau meneur offensif, mais la même unité

À première vue, l'unité offensive des Alouettes semble pratiquement identique à celle qui a excellé en 2011. Toutefois, elle sera menée par un nouveau coordonnateur offensif étant donné que Scott Milanovich a accepté de relever le défi d'entraîneur-chef avec les Argonauts de Toronto.

Axées sur la continuité, les Alouettes ont trouvé un remplaçant tout indiqué en Marcus Brady, qui a grandi dans le groupe d'entraîneurs de l'organisation pendant trois saisons.

« À mon avis, notre système sera très similaire parce que son style se rapproche beaucoup de celui de Scott. En plus d'être très intelligent, il est prêt à devenir ce meneur et je suis excité pour lui », a précisé Richardson qui s'est marié cet été.

« J'ai bien hâte de voir quels jeux seront choisis », a-t-il enchaîné avec humour en parlant de l'ancien quart de la LCF.



À ce sujet, l'entraîneur Marc Trestman essuie parfois des critiques en raison de son fort attachement au jeu aérien. À titre de receveur, Richardson adore ce vote de confiance des entraîneurs, mais il ne s'opposerait pas à une plus grande implication offensive de son ami, et porteur de ballon, Brandon Whitaker.

« Il est l'un de ces porteurs de ballon qui peuvent atteindre 1000 verges par la course et la passe. Il est très explosif et il ouvre la défensive pour nous car les secondeurs doivent jouer plus près de la ligne de mêlée. On peut sans doute l'incorporer davantage, dont dans le jeu aérien », a commenté le footballeur né à Syracuse aux États-Unis.

Du côté défensif, quelques changements significatifs ont été effectués dont le départ des joueurs de ligne défensive Anwar Stewart et Eric Wilson. Intenses dans tous les aspects, ces deux colosses pourraient-ils manquer aux Alouettes?

« Quand tu perds de tels leaders, surtout des meneurs qui s'expriment beaucoup comme eux, c'est certain que ce sera une perte du côté défensif, mais nous avons des joueurs qui sont prêts à assumer un plus grand rôle », a admis Richardson, qui dispose de deux autres saisons à son contrat.

Ces décisions de l'organisation ont, en partie, pour objectif de corriger une lacune des Alouettes qui ne parvenaient pas à appliquer assez de pression sur les quarts adverses. Cette faiblesse a coûté cher lors de l'élimination hâtive de Montréal en demi-finale de l'Est face aux Tiger-Cats de Hamilton en novembre dernier, une défaite qui a pris du temps à avaler.

« Jusqu'à la fin du mois de décembre, j'étais très fâché à propos de notre élimination, mais c'est derrière moi et la concentration se porte sur la prochaine saison. Ça arrive de perdre, il faut seulement apprendre de cela. »

Depuis leur renaissance en 1996, les Alouettes ont bâti une mentalité de gagnants qui se poursuit et cet attribut pourrait favoriser la guérison de l'aile cassée de l'équipe.

« C'est vrai, je vois quelque chose de différent au sein de l'organisation des Alouettes. À chaque match, on s'attend à gagner contrairement à d'autres équipes qui sont seulement contentes d'être sur le terrain. Nos attentes sont très élevées et nos dernières victoires à la Coupe Grey aident à ce climat », a conclu Richardson au sujet de lui et de ses coéquipiers qui retourneront sur le terrain pour une première fois de mercredi à vendredi à Orlando dans le cadre d'un mini-camp.