Une saison difficile, ponctuée de frictions, s'est terminée dans la consternation pour les Alouettes, dimanche à Winnipeg. Un troisième essai raté en fin de match a conduit à la défaite des Oiseaux, qui joueront maintenant aux spectateurs pour le reste de la saison 2007.

Revoyons les faits. Avec 1:30 à jouer, les Alouettes font face à un troisième essai et n'ont que quelques pouces à franchir pour faire avancer les chaînes. S'ils y parviennent, la victoire est dans la poche.

Mais comme c'était arrivé à plusieurs reprises au cours de la saison, la troupe de Jim Popp a échoué, permettant du même coup aux Blue Bombers d'avoir l'occasion de gagner, occasion qu'ils ont saisie.

Les Alouettes sont éliminés et se demandent encore pourquoi ce jeu pourtant simple à réaliser est venu les hanter tout au long de la saison.

"Comment se fait-il qu'on ne soit pas capable de convertir un troisième et un, se demandait encore le maraudeur Étienne Boulay. Tu as seulement une verge à franchir et il y a déjà une verge entre les deux lignes. La défensive était frustrée et l'attaque aussi. Les joueurs n'étaient pas satisfaits de leur prestation."

"Quand tu n'es pas capable de gagner une verge, tu ne mérites pas la victoire, tranche sèchement Pascal Masson. Il y a deux matchs cette saison où l'on méritait la défaite. Cette saison a été l'affaire d'une verge. On n'a pas été capable d'arriver au bout tous ensemble."

"À partir du milieu de l'année jusqu'à aujourd'hui, on ne s'est pas concentré sur l'instauration d'une stratégie à la zone des buts et ça nous a empêché d'aller à la finale, analyse Paul Lambert. Des joueurs et des entraîneurs pourraient perdre leur emploi. C'est un risque dans notre métier et des changements sont inévitables."

Remise en question par ses propres joueurs, la stratégie de Jim Popp n'a évidemment pas échappé à la critique des analystes de football.

"C'était une très mauvaise décision, parce que les Alouettes ont éprouvé de la difficulté avec les troisièmes essais et court, croit Didier Orméjuste. On en avait raté plus tôt dans la rencontre, alors je n'ai aucune idée pourquoi Popp a pensé qu'il pouvait obtenir ce premier essai. Surtout que la défensive avait bien joué. On aurait dû forcer les Blue Bombers à nous battre avec leur attaque."

"L'exécution était affreuse. Ne pas aller chercher une demi-verge dans la LCF, c'est honteux et inacceptable", lance Pierre Vercheval.

Et qu'est-ce que l'avenir réserve à Popp?

"C'est un excellent directeur général. Il a le talent et l'oeil pour découvrir des joueurs, mais au fil des matchs, on a vu qu'il n'a pas l'expérience pour être un entraîneur au niveau professionnel", croit Orméjuste.

"On doit le garder comme d.g. pour dénicher du talent, c'est le meilleur, approuve Mike Sutherland. Comme entraîneur, il n'est pas tout à fait à la hauteur."

"Jim Popp doit absolument quitter, affirme Vercheval. Quand un entraîneur ne s'implique pas dans les stratégies, il doit rassembler l'équipe et la rendre unifiée. C'est tout le contraire. Avez-vous vu les commentaires des joueurs ces derniers temps? L'attaque se fait pointer du doigt par la défensive. C'est une équipe en désarroi et ça vient d'un coach qui n'a pu su créer une atmosphère d'équipe."