La perte de Rashard Mendenhall pour le reste de la saison fait mal, mais ne réduit pas pour autant les chances des Steelers de Pittsburgh de se rendre au Super Bowl.

Ce qui est plus douloureux toutefois, c'est la blessure à la cheville de Ben Roethlisberger. Ainsi va la cheville de Big Ben, ainsi vont les Steelers.

Un Roethlisberger en santé pourrait mener les Steelers au match ultime, et ce même s'ils ont terminé la campagne au sixième rang du classement général. En effet, les Steelers ont un avantage sur le reste des équipes de l'Association américaine simplement en raison de la supériorité de leurs receveurs Mike Wallace et Antonio Brown.

Roethlisberger n'est pas en santé. Il tente de jouer malgré une blessure qui ne guérira que pendant la saison morte. Comme l'a appris Sam Bradford lorsqu'il a tenté deux retours au jeu malgré une blessure à la cheville, jouer ne fait qu'empirer les choses. D'ailleurs, Roethlisberger a admis mercredi qu'il avait fait un pas en arrière dans sa guérison en jouant dimanche face aux Browns de Cleveland.

Même si Roethliberger joue dimanche, les Steelers ne devraient pas éprouver de difficulté à éliminer les Broncos de Denver, une équipe qui a un mal fou à passer le ballon. Mais est-ce que Roethlisberger aggravera sa blessure ? Probablement.

Pour aider Roethlisberger, les Steelers ont ajusté leur attaque en utilisant régulièrement la formation « shotgun ». Selon des statistiques cumulées par ESPN, Roethlisberger a évolué avec une telle protection 80 % du temps depuis qu'il s'est blessé lors de la semaine 14. En situation normale, ce pourcentage chute à 54,8 %.

Là où la blessure de Mendenhall fait mal aux Steelers, c'est qu'elle obligera Roethlisberger à en faire plus. Les Steelers peuvent sans crainte remettre le ballon aux porteurs Isaac Redman et John Clay, mais la tâche de réussir les premiers jeux et de marquer des points incombe à Roethlisberger.

C'est tout à l'honneur de Roethlisberger de rester sur le terrain malgré une blessure qui retiendrait la plupart des joueurs sur les lignes de côté. Or, la façon dont il jouera déterminera jusqu'où les Steelers chemineront en séries.

Voici cinq autres points à surveiller au cours du premier tour éliminatoire dans la NFL.

Un duel de recrues

Remporter un match éliminatoire est plus difficile que certains fans peuvent le croire et il est remarquable que plusieurs quarts-arrières recrues y parviennent.

Roethlisberger l'a fait en 2004, menant les Steelers au match de championnat de l'Association américaine. Joe Flacco l'a fait en 2008. Mark Sanchez l'a imité en 2009. Samedi, le pivot des Bengals Andy Dalton et celui des Texans, T.J. Yates, tenteront de s'ajouter à la liste.

C'est la première fois de l'histoire de la NFL que deux recrues s'affronteront dans un match éliminatoire. Même s'il évoluera devant son public, un plus gros défi attend Yates.

Troisième dans la rotation des quarts-arrière chez les Texans au cours de la saison, Yates a démontré beaucoup de sang-froid après avoir pris la relève de Matts, Shaub et Leinart. L'entraîneur-chef des Texans, Gary Kubiak, croise ses doigts qu'il apprendra rapidement et qu'il ne commettra pas les mêmes erreurs deux fois.

Yates a remporté le premier affrontement contre Dalton en permettant aux siens de marquer deux touchés au quatrième quart dans une victoire de 20-19. Samedi, Yates devra cependant composer avec une blessure à l'épaule.

De son côté, grippé, Dalton a raté l'entraînement de son équipe mercredi et a même dû se rendre à l'hôpital. Il pourrait donc être faible, mais il amorcera le prochain match dans une position plus confortable que Yates après avoir mené l'attaque des Bengals pendant une saison complète et n'étant pas ennuyer par les blessures.

Entraîneurs sous pression

L'affrontement entre les Bengals et les Texans met en scène deux entraîneurs qui ont connu des saisons exceptionnelles.

Le départ de Carson Palmer, Chad Ochocinco et Terrell Owens a permis à la troupe de Marvin Lewis de se rajeunir. Personne ne s'attendait à ce que les Bengals (9-7) participent aux séries, mais Lewis a permis aux siens de réaliser cet exploit avec un quart-arrière recrue, un receveur éloigné recrue et une jeune défensive affamée.

L'entraîneur-chef des Texans Gary Kubiak risquait quant à lui un congédiement s'il ne qualifiait pas son équipe pour les séries. Il a donc revampé sa défensive grâce à son coordonnateur défensif Wade Phillips et il a survécu aux départs de Mario Williams et de ses deux meilleurs quarts-arrières.

Se rendre en séries est une chose. Gagner en est une autre, ce qui met beaucoup de pression sur les entraîneurs. En neuf campagnes, Lewis a une fiche de 0-2.

Un festival offensif

Le réseau NBC a décidé de diffuser le duel entre les Lions de Detroit et les Saints de la Nouvelle-Orléans plutôt que de mettre en scène le populaire Tim Tebow dans l'espoir de présenter un festival offensif.

Le quart des Saints Drew Brees a amassé 5 476 verges de gains et lancé 46 passes de touché. Le pivot des Lions a quant à lui récolté 5 038 verges de gains et généré 41 touchés. Attendez-vous donc à un match à haut pointage.

Une statistique assurant cela est que les Saints jouent très bien dans leur Superdome. Ils y inscrivent en moyenne 41,1 points par match et amassent en moyenne 492,6 verges. Seuls les Rams de Los Angeles ont affiché une meilleure moyenne de points marqués en à domicile en 1950, et seuls les Chargers de San Diego ont cumulé plus de verges en moyenne à la maison en 1982.

Ryan vit d'espoir

Le quart-arrière des Falcons d'Atlanta en est à sa troisième présence en séries et il a besoin d'une première victoire. Une défaite contre les Giants dimanche et il pourrait rapidement porter l'étiquette de joueur incapable de remporter un gros match. C'est peut-être injuste, mais la pression est sur ses épaules.

L'ajout du receveur éloigné Julio Jones cette saison a permis à Ryan de connaître sa première saison en carrière de plus de 4 000 verges. Personne d'autre qu'Eli Manning ne peut comprendre mieux dans quelle situation se retrouve Ryan.

Lors des séries de 2007, le quart des Giants a remporté quatre matchs de suite, incluant un triomphe au Super Bowl contre Tom Brady. Avant cela, sa fiche en séries était de 0-3. Dans ces revers, il n'avait complété que 55.4 % de ses remises et avait été intercepté à six reprises. Sa victoire au Super Bowl a toutefois effacé son étiquette de perdant.

Les statistiques contre les Broncos

Il y a de bonnes raisons pourquoi les Broncos de Denver n'ont pas célébré en grand leur conquête du titre de champion de la division Ouest de l'Association américaine après leur défaite contre les Chiefs dimanche. Ils amorceront en effet les séries après s'être inclinés lors de leurs trois derniers matchs de la saison.

Depuis que les Associations américaine et nationale ont fusionné en 1970, huit équipes seulement se sont qualifiées après avoir conclu la saison sur une série de trois revers. Les éditions 2011 des Broncos et des Texans sont inclues dans ce total. De ce groupe, une seule équipe, les Saints de la Nouvelle-Orléans en 2009, ont atteint le Super Bowl. Des Raiders de 2001, des Vikings de 2000, des Lions de 1999, des Raiders de 1991 et des Jets de 1986, seuls les Vikings ont atteint la finale d'Association. Ils ont perdu 41-0 contre les Giants