MONTRÉAL – C’est le festival des spéculations depuis l’annonce selon laquelle la LCF procède à des discussions exploratoires avec la XFL. Randy Ambrosie, le commissaire du circuit canadien, n’a pas voulu se mouiller sur les possibles grandes répercussions de ce chantier, mais il n’a pas nié que de nombreux sujets seront abordés pour propulser les deux entités à un niveau supérieur. 

Sans surprise, les partisans se demandent déjà : 

-Est-ce que les équipes de la LCF disputeront éventuellement des matchs contre celles de la XFL ?
-Est-ce que la LCF adoptera les règlements de la XFL avec quatre essais ?
-Est-ce que le ratio du nombre de joueurs canadiens sera revu à la baisse ?
-Est-ce que la LCF se tourne vers la XFL pour assurer sa survie ?
-Est-ce possible que la LCF pourrait renoncer à la saison 2021 pour éviter des pertes si une fusion survient en 2022 ?
-Est-ce que les deux circuits vont fusionner ? 

Tout comme de nombreux confrères, on a tenté d’en savoir davantage sur ces sujets lors d’une entrevue individuelle avec Ambrosie, mais il a rappelé plusieurs fois que le processus de discussion était trop précoce pour se prononcer. 

« Les partisans sont rendus plus loin que nous dans leur réflexion. Aujourd’hui, on annonçait qu’on se parle. Pour le moment, on n’a pas fait une liste de tous les sujets que l’on pourrait aborder. Mais je suis excité de commencer cette collaboration. On veut rendre les choses plus amusantes. Dans toutes ces belles villes dont Montréal, Toronto, Vancouver, on souhaite impliquer les partisans d’une manière spéciale », a mentionné Ambrosie à RDS. 

S’il refuse de confirmer que de grands plans seront étudiés, la XFL a déjà appuyé sur pause à propos de sa saison 2022. Un tel geste doit s’accompagner d’objectifs ambitieux, ça ne ressemble pas à une approche uniquement pour maximiser le rayonnement du produit.  

« C’est une question pour la XFL qui a une équipe remarquable. Mais, nous, on se concentre sur deux choses : la stratégie de retour au jeu en 2021 et les discussions avec la XFL. On verra ce qui arrivera, mais on sait qu’ils ont la même vision que nous. Il y a un élément de divertissement qui doit faire partie de notre ADN. On discute avec des spécialistes au niveau planétaire à ce sujet. De notre point de vue, ce n’est que du positif. Ce n’est que le début et bien des choses doivent être définies », a répondu Ambrosie.  

Considérant que la LCF a englouti des millions de dollars avec l’annulation de la saison 2020, est-ce que ce partenariat était essentiel pour assurer la survie du circuit canadien ? 

« Ce que l’on commence n’a pas été motivé par désespoir, mais plutôt pour l’occasion. Ce n’est pas à propos de ce qui est survenu en 2020, mais ce que l’on veut bâtir dans l’avenir », a statué le commissaire.  

Chose certaine, Ambrosie et les dirigeants des équipes de la LCF redoutaient qu’une fuite médiatique se produise. Le commissaire du circuit canadien a constaté, à la dure, que ce n’était pas la bonne approche de cacher des éléments dans le dossier de la tentative de sauvetage de la saison 2020 et celui de la vente des Alouettes. 

« On a jugé que c’était mieux d’avoir cette discussion de manière très transparente. Ça nous permet que nos partisans soient informés. On ne sait pas où ça nous mènera, mais c’est pour faire grandir notre sport, le rendre plus fort et créer plus d’opportunités pour nos joueurs. Dans cette optique, cette journée a été un succès », a maintenu Ambrosie. 

Les joueurs attendent les détails du camp d'entraînement

Toutefois, certains joueurs de la LCF n’ont pas tardé à soulever que c’est particulier de défrayer les manchettes avec ces discussions alors qu’ils attendent encore les informations concernant le prochain camp d’entraînement.

« On travaille en étroite collaboration avec l’Association des joueurs pour le retour au jeu, on ne néglige pas les efforts pour qu’on revienne sur le terrain », a-t-il prononcé. 

« Le moment de l’annonce est très simple. Si on continue de se parler sans le dire, ça devient un secret et on sait que ce n’est pas une bonne idée d’avoir des secrets, on l’a appris dans le passé. Ça mène les gens à sentir un bris de confiance. Soyons honnêtes à propos des discussions », a poursuivi Ambrosie.  

Et si la XFL et la LCF fusionnaient?

Cela dit, l’Association des joueurs ne s’attendait pas à apprendre le tout. Ambrosie tient cependant à souligner que l’information leur parvient à un stade hâtif. 

« J’étais bien heureux de ne pas arriver avec un gâteau tout décoré. On est plutôt à l’étape de dire, on a de bons chefs et ils ont de bons chefs. On a de bons ingrédients et eux aussi. Alors, est-ce qu’on fait un gâteau ensemble et de quelle manière », a imagé Ambrosie. 

Quelques joueurs n’ont pas craint d’admettre publiquement qu’ils voient ces démarches positivement à condition qu’elles puissent solidifier la LCF. 

« Bâtir quelque chose qui est bon pour tes ajouts majeurs, les joueurs, c’est positif », a réagi Ambrosie à ce propos. 

Le commissaire de la LCF assure que les intentions sont positives de tous les côtés. Il entend d’ailleurs informer les partisans des développements avec la XFL et il souhaite que les démarches découlent jusqu’aux équipes universitaires et au football mineur.  

Et pour ceux qui craignent que le lien avec la XFL atténue la riche tradition de la LCF et la disparation de ses règles spécifiques, Ambrosie se tourne vers une réponse habile qui, par contre, ne ferme aucune porte. 

« Je fais souvent des rencontres avec les partisans de la LCF et il y a toujours une personne qui me raconte une histoire pour démontrer son amour de la LCF. Mais cette personne me demande ensuite comment je vais faire pour que mes enfants ou mes neveux et nièces aiment le football de la LCF autant que moi. Cette journée servait à ça. Peut-on mieux faire et être plus forts? On veut voir si on peut collaborer et bâtir quelque chose de spécial ensemble », a conclu Ambrosie.