MONTRÉAL – Le premier est une « bibitte physique » de six pieds quatre pouces et 215 livres qui n'a capté qu'une passe en 2017 tandis que le deuxième se démarque malgré un gabarit de cinq pieds dix pouces et 187 livres.

 

Difficile de trouver deux receveurs plus différents que Marco Dubois et Guillaume Paquet, mais ils pourraient chacun percer, à leur façon, dans la Ligue canadienne de football.

 

Mercredi dernier, dans le cadre du camp d’évaluation régional à Montréal, la supériorité physique de Dubois lui a permis d’être l’un des quatre joueurs – sur 47 participants – à être invités au volet national.

 

Ses statistiques modestes en attaque ont donc été relativisées par son potentiel de contribuer sur les unités spéciales, un aspect crucial dans la LCF.

 

« J’ai vraiment eu une belle carrière à l’Université Laval, je ne regretterai jamais ce choix parce que ce fut les plus belles années de ma vie. Mais je n’ai pas eu le temps de jeu que j’aurais voulu. Ça fait en sorte que j’ai vraiment faim pour jouer au football et des opportunités comme celle-ci, ça me permet de rivaliser contre d’autres joueurs », a avoué l’athlète en pleine confiance de ses moyens. 

 

« La compétition au sein du Rouge et Or est vraiment grande donc ça paraît quand on se retrouve à l’échelle nationale. C’est important de ne pas se décourager par rapport à ça, il y a plusieurs joueurs de  mon année de recrutement qui ont lâché parce que la compétition à l’interne était trop relevée », a poursuivi Dubois.

 

Arrivé à Québec avec une dose d’arrogance après son parcours avec le CÉGEP du Vieux-Montréal, Dubois a absorbé une potion d’humilité au sein du Rouge et Or.

 

« Je ne cacherai pas que j’ai passé par des questionnements, mais j’ai toujours cru en mes habiletés physiques. Mathieu Bertrand m’a donné l’opportunité de jouer sur les unités spéciales et d’apprendre que tu peux avoir une carrière là-dessus tout en t’amusant. Je lui donne vraiment tout le crédit, c’est grâce à lui que je joue encore au football », a remercié Dubois en parlant de cet ancien de la LCF devenu entraîneur dans le groupe de Glen Constantin.

 

« Il a été un grand joueur et c’est un entraîneur incroyable. Je t’en parle et ça vient me chercher, je l’aime vraiment beaucoup comme personne », a-t-il avoué.

 

Il ne suffisait que de prononcer son nom dans les coulisses du Stade olympique pour entendre plusieurs recruteurs de la LCF le vanter. Décidément, ses aptitudes physiques font saliver dans ce circuit. 

 

« Je pense que je peux avoir un impact sur les unités spéciales à partir de la première journée. Ensuite, je crois que je peux rivaliser avec eux en attaque que ce soit en tant qu’ailier rapproché ou receveur. Si une équipe a un plan pour me développer, je vais essayer d’absorber le plus d’informations », a évalué Dubois qui pourrait accepter un nouveau rôle offensif.

 

Son quart-arrière à Québec, Hugo Richard, n’était nullement surpris par le verdict. 

 

« C’est une bibitte athlétique. Il est grand, rapide et doté de longs bras. Il s’est préparé depuis longtemps pour cette journée et il l’a démontré dans les tests. Il va très bien, il est en confiance et c’est beau de le voir aller.

 

« C’est une machine sur les unités spéciales, il domine les joueurs, c’est surtout là qu’il fera son nom. Comme receveur, il n’a pas eu autant la chance de se faire valoir qu’il aurait voulu, mais il a le potentiel de devenir un très bon receveur », a jugé Richard.

 

Paquet a trouvé sa voie sur le tard

 

Guillaume PaquetSi Dubois est taillé sur mesure pour le football professionnel, on ne peut en dire autant de Paquet. Incapable de trouver un débouché professionnel en soccer, il s’est tourné vers le ballon ovale qu’à l’âge de 18 ans. 

 

« Aussitôt que j’ai commencé, j’ai voulu en faire une carrière. Ça part de la première journée que je me suis entraîné, du petit receveur qui avait des souliers de soccer et qui pesait 150 livres à son camp d’entraînement au CÉGEP. Je n’avais jamais joué au football et je n’avais aucune idée de la position que je devais choisir », s’est rappelé le receveur électrisant des Carabins qui est un ami d’enfance de Samuel Piette. 

 

Devant les yeux des décideurs de la LCF, Paquet n’a pas déçu. Il a notamment capté plusieurs ballons avec un joueur défensif collé à la peau. Chris Jones, le directeur général et entraîneur-chef des Roughriders de la Saskatchewan a d’ailleurs demandé de le voir en confrontation individuelle supplémentaire après les répétitions prévues.

 

« Les équipes me parlent de lui, elles le voient comme un joueur complet qui doit prouver qu’il peut contribuer sur les unités spéciales. Il devra aussi cadrer dans l’équipe qui s’appropriera ses services, ce ne sont pas tous les clubs qui utilisent des receveurs canadiens », a raconté son agent Sasha Ghavami. Guillaume Paquet

 

Avec ce qu’il a prouvé dans l’uniforme des Carabins, il devrait pouvoir poursuivre son parcours. 

 

« Je suis super content de mon cheminement. Dès ma deuxième année, au CÉGEP, je me suis cassé la clavicule donc j’avais une dizaine de matchs d’expérience dans toute ma vie quand je suis arrivé universitaire. Considérant d’où je suis parti, je suis content. J’avais 18 ans quand j’ai commencé et, à 23 ans, j’ai un combine professionnel derrière la cravate, je me suis rendu à la coupe Vanier et trois fois à la coupe Dunsmore », a cerné le sympathique athlète qui terminera un baccalauréat en administration.