MONTRÉAL – En tant que commissaire de la LCF, Larry Smith a lui-même piloté son expansion aux États-Unis dans les années 1990. Cette fois, il ne cache pas sa crainte de voir la XFL tenter d’imposer ses volontés sur le circuit canadien.

 

« Si une fusion survient un jour, il faudrait prendre les meilleurs éléments de la LCF et de la XFL. Par exemple, sur les retours de botté, il ne faut pas choisir l’immunité, il faut donner un coussin de cinq verges et voir des jeux explosifs », a d’emblée souhaité Smith, en entrevue avec le RDS.ca.

 

À ses yeux, ce scénario doit contenir un équilibre, un respect mutuel et une situation financière permettant aux deux clans de subsister.

 

Par contre, tout en formulant sa liste de souhaits, il ne peut guère s’empêcher de douter.

 

« Mais, honnêtement, dans mon esprit, je doute que les Américains veulent vraiment avoir un tel équilibre. Généralement, ceux qui sont les plus grands, les acquéreurs, ce sont ceux qui achètent et ce ne sont pas eux qui partagent. Peut-être que je me trompe... », a lancé Smith dans ce qui représente, en quelque sorte, un appel à la vigilance décoché au commissaire actuel, Randy Ambrosie.   

 

Depuis plus de 50 ans, la vie de Smith est intimement liée au football canadien. Il a entamé sa carrière avec les Alouettes de Montréal en 1972, mais il avait grandi en suivant les exploits des vedettes de l’époque.  

 

Quand il est devenu commissaire de la LCF, en 1992, il a hérité d’un ballon très glissant.

 

« J’avais obtenu un mandat et c’était l’expansion de la LCF aux États-Unis. Tout le monde me donne de la merde ! Mais le commissaire est un représentant qui travaille pour les propriétaires. À cette époque, on avait quatre équipes sur huit (les Alouettes n’étaient pas revenus dans la LCF) qui étaient sur le bord de la faillite. L’idée était d’aller chercher l’argent pour sauver la ligue et continuer à opérer », a précisé Smith en laissant déduire qu’Ambrosie ne doit pas être la seule cible des ardents défenseurs de la LCF.

 

« La bonne nouvelle pour la LCF, c’est que la force des propriétaires actuels est vraiment impressionnante, c’est la grosse différence », a ajouté celui agit comme Sénateur depuis 2017.

 

Sauver la saison 2021 avant tout

 

Pendant que les tractations se poursuivent, Smith tient à marteler l’importance de sauver la saison 2021.

 

« Les discussions avec The Rock, Duane Johnson, c’est important, mais ça prend du temps pour se développer. Il faut être réaliste, le premier objectif pour la LCF, c’est de jouer cette année donc la priorité doit être le vaccin dans tous les bras des Canadiens. C’est au gouvernement fédéral et aux provinces de s’en charger. Parce qu’il faut avoir quelques partisans dans les gradins, la LCF est basée sur ces revenus », a insisté le politicien.  

 

« La LCF va encore manger un coup cette année, mais les équipes doivent jouer et ça passe par la vaccination », a-t-il poursuivi.

 

Avec toute la conviction qui le caractérise, il évoque ce constat.

 

« Randy Ambrosie, son travail, c’est avant tout d’avoir une saison 2021! »

 

Puisque Smith pense d’abord aux athlètes qui ont rarement le privilège d’étirer leur carrière.  

 

« Il ne faut pas être privé, de nouveau, du football au Canada. Pour les joueurs, ça ferait deux années perdues. Si tu avais 28 ans et que ça te mène à 30 ans, c’est l’âge à laquelle les entraîneurs et les directeurs généraux te disent toujours que tu es vieux ! », a convenu Smith qui parle en connaissance de cause.

 

« Les années perdues, comme athlète professionnel, c’est une immense perte. Un an, c’est possible, mais pas deux. S’il faut que ça commence en juillet ou en août et que ça implique une saison écourtée comme dans la LNH, peu importe, il faut jouer », a conclu l’homme de 69 ans.