Même s’il a tiré un trait sur sa carrière en tant que joueur, l’ancien maraudeur des Alouettes de Montréal, Marc-Olivier Brouillette garde un œil attentif sur ce qui se passe dans la Ligue canadienne, notamment en ce qui concerne l’Association des joueurs.

Celui qui travaille aujourd’hui en tant qu’avocat n’a pas caché son désir de vouloir s’impliquer davantage auprès de l’association lorsque son emploi du temps le permettra.

« Le fait d’avoir joué et de connaître les joueurs dans le vestiaire fait en sorte que j’ai leur intérêt à cœur. Je reçois encore des messages textes de certains joueurs qui veulent me questionner et avoir des conseils », a-t-il indiqué à Didier Orméjuste lors d’une entrevue pour Le sac du quart.

Pour l’instant, le rôle de Brouillette est de s’assurer que la convention collective est respectée par les différents groupes impliqués. Ce dernier peut se présenter à un entraînement des Alouettes afin de vérifier si tout est conforme aux règles édictées. Il a déjà une bonne idée de certains points qui devront être abordés lors des prochaines négociations, dont le calendrier.

« C’est un sujet à négocier afin d’avoir une plus grande influence dans son élaboration. Trois matchs en 11 jours comme l’a vécu le Rouge et Noir d’Ottawa, c’est très dur. C’est une question de sécurité pour les joueurs », a-t-il mentionné.

La retraite pour faciliter la transition

Le Québécois a pris sa retraite tout juste avant le début du dernier camp d’entraînement. Il avait signé une entente avec les Roughriders de la Saskatchewan, mais il a préféré accrocher ses crampons après une carrière de sept saisons avec les Alouettes.

Sa décision a grandement été influencée par son après-carrière, car il voulait maximiser ses chances de se trouver un emploi dans le domaine du droit.

« Entre le mois de février et le début du camp, j’ai beaucoup réfléchi pour la suite de ma carrière. Je cherchais des emplois dans les cabinets, mais il n’y avait pas beaucoup de postes disponibles pour de jeunes avocats avec peu d’expérience. Je me suis demandé si ça valait la peine de quitter deux ou trois ans dans l’Ouest et de revenir sans avoir pratiqué », s'est-il interrogé.

Le pari a été payant alors qu'il travaille aujourd'hui dans un cabinet et il est heureux d'avoir mis lui-même le point final à sa carrière de joueur.

« Ce qui a permis que ce soit moins difficile, c’est que j’ai mis un terme à ma carrière selon mes propres termes. Je n’ai pas été coupé ou libéré ou laissé de côté durant plusieurs matchs. Je sais que plusieurs joueurs n’ont pas eu cette chance-là », ajoute le nouveau retraité de 31 ans.

Même s’il ne se lève plus tous les matins pour s’entraîner afin de sauter sur le terrain, Brouillette continue de suivre les activités de son ancienne équipe. Il a d’ailleurs relevé une tendance dans la plus récente défaite des Alouettes contre les Blue Bombers de Winnipeg par la marque de 41-40.

« À la défense, l’un des problèmes qu’on avait lorsque je jouais, c’était de terminer le match en force. On a vu ce qui s’est passé à Winnipeg et c’est une erreur qu’on ne peut pas pardonner », a-t-il souligné.

Même s’il est conscient que l’attaque s’est améliorée cette saison du côté des Montréalais, le défi demeure de taille.

 « Ils se sont améliorés à l'attaque. On voit qu’ils ont le potentiel d’inscrire beaucoup de points, mais il faut maintenant le faire chaque semaine. Ils ne peuvent pas marquer 40 points une semaine et en inscrire seulement 16 la semaine suivante. »

Brouillette a évolué lors des derrières années d’Anthony Calvillo au poste de quart et il a connu les saisons plus difficiles qui ont suivi par la suite. Il regarde les autres formations à travers la ligue qui sont parvenues à développer de jeunes quarts-arrière et il soutient que les Alouettes devront inévitablement copier cette formule.

« Le fait d’amener un quart vétéran comme Durant, fait en sorte qu’il n’y a pas encore de jeunes quarts qui se développent. Je pense que Vernon Adams peut devenir no 1 un jour, mais est-ce que l’organisation et les partisans vont être patients lorsqu’ils vont aller de l’avant et qu’il va commettre des erreurs? Les années de transition après Calvillo ont déjà été écoulées. »

Brouillette croit que l’arrivée de Durant et d’Ernest Jackson cette saison montre le désir de l’organisation de triompher dans l’immédiat.

« Ils ont apporté les changements pour gagner maintenant, mais il reste encore à mettre toutes les pièces en place », soutient-il.