TORONTO - Les joueurs de sept des neuf équipes de la LCF auraient voté à 98 % en faveur du déclenchement d'une grève, selon une source de Dave Naylor de TSN.

La LCF a fait un pas de plus vers un arrêt de travail après qu'elle eut rejeté la dernière offre du syndicat, a indiqué le président de l'Association des joueurs de la LCF, mardi.

« Je crois bien que ce soit le cas », a affirmé Scott Flory au cours d'un entretien téléphonique.

Les joueurs ont présenté une nouvelle offre lundi d'une durée écourtée d'un an et assortie de quelques concessions quant au plafond salarial et au montant plancher des revenus pour une renégociation de l'entente.

Les deux parties ne se sont pas rencontrées depuis jeudi dernier, journée à laquelle le contrat de travail est arrivée à échéance.

Le commissaire de la LCF Mark Cohon a dit espérer que les joueurs ne déclencheront pas une grève, notant au passage que ce serait logiquement leur prochaine action.

« Nous comprenons que la situation est sérieuse, mais nous voulons qu'il y ait du football. »

Les camps d'entraînement se sont amorcés comme prévu dimanche, mais Flory constate que le rejet de l'offre de la ligue consolide la position des joueurs.

« Toutes les interactions que j'ai avec les joueurs vont dans le sens qu'ils sont prêts à passer à l'action, a dit Flory. Nos gars se sentent insultés et ils sont fâchés par ce qui se passe. »

Le vétéran botteur des Lions de la Colombie-Britannique, Paul McCallum, représentant syndical de l'équipe, a avancé que ce sont les joueurs qui amènent des idées à la table des négociations.

Le déclenchement d'une grève ne peut pas survenir avant mardi, en vertu des lois sur le travail de l'Alberta.

Ce qui veut signifie que le match hors-concours entre les Argonauts de Toronto et les Blue Bombers de Winnipeg aura lieu, lundi. Mais un arrêt de travail pourrait provoquer l'annulation des matchs planifiés pour vendredi et samedi.

Un long conflit pourrait retarder le début de la saison régulière prévu le 26 juin.

Il n'y a eu qu'un conflit depuis la création du syndicat des joueurs en 1965. Trois semaines de camps d'entraînement ont été perdues en 1974, avant la conclusion d'une entente.

Mardi, l'Association des joueurs a dévoilé les grandes lignes de l'offre que la ligue a rejetée tard lundi soir. En vertu de la proposition, les joueurs étaient prêts à accepter un plafond salarial de 5,2 millions$ plutôt que de 5,8 millions$. Le plancher salarial serait demeuré inchangé à 4,8 millions$. Le plafond aurait augmenté à 5,6 millions$ en 2015, et de 200 000$ à chacune des deux années suivantes.

On demande une augmentation du salaire minimum annuel de 5000$, passant à 50 000$ cette année, et de 1000$ annuellement.

De son côté, la LCF a informé les joueurs, par l'intermédiaire du médiateur, qu'elle est prête à repousser la date limite liée aux primes de ratification jusqu'à vendredi de cette semaine, si l'AJLCF accepte que ses membres votent sur la dernière proposition qu'elle a soumise le 28 mai.

« Nous avons déposé notre meilleure offre et nous continuons de croire que l'AJLCF devrait permettre à ses membres de voter sur celle-ci, a déclaré le commissaire Cohon. La plus récente proposition de l'AJLCF, qui nous a été soumise lundi par le médiateur, ne peut pas former la base d'une entente, puisqu'elle est irréaliste. »

« Notre offre augmente le salaire moyen de 16 pour cent en 2014, pour atteindre plus de 96 000$ par joueur, en plus de réduire de façon considérable le nombre de séances d'entraînement avec épaulières au cours de la saison. Notre offre comprend également des primes à la ratification de 5000$ pour les vétérans et de 1500$ pour les recrues. Cette offre est équitable pour les joueurs et elle nous permettra de continuer de développer notre ligue, sans risquer de freiner l'élan dont nous bénéficions et que nous avons collectivement réussi à créer au cours des dernières années. »

Lundi, le président de la LCF Michael Copeland avait indiqué qu'on serait prêt à reprendre les discussions sur la base de "l'offre finale" de la ligue.