Congédié par les Eskimos d'Edmonton à sa neuvième saison au sein de l'organisation, Danny Maciocia a accepté de livrer ses premiers commentaires à RDS, retranscrits ici dans leur intégralité.

Danny, quelles sont tes premières impressions sur la décision que les Eskimos ont prise aujourd'hui?

Je suis un peu surpris, parce que malgré la semaine difficile qu'on avait connue ici, notre équipe a démontré beaucoup de caractère hier soir pour aller chercher une victoire très importante contre les Lions de la Colombie-Britannique. Mais en même temps, je ne suis pas surpris parce que la raison qu'on m'a donné quand on m'a contacté ce matin, c'est que je n'avais jamais été un choix populaire ici à Edmonton. Et ça, je l'ai toujours senti depuis mon arrivée en 2002.

Est-ce que tu sais pourquoi tu n'as jamais été accepté par les gens d'Edmonton?

J'ai une idée, mais je préfère la garder pour moi. Toutefois, c'est une réalité que c'est toujours difficile de partir de l'est du pays pour s'en venir dans l'ouest. Parfois, il y a une certaine perception qui vient avec ça. Même quand on gagnait la coupe Grey, c'était difficile parce que je ne me sentais jamais accepté.

Mais en fin de compte, l'organisation des Eskimos m'a donné la chance de m'établir dans la Ligue canadienne. J'ai remporté deux fois la coupe Grey, comme coordonnateur offensif et comme entraîneur chef, alors je peux dire que je suis assez satisfait de ce que j'ai accompli. On a ensuite connu deux saisons assez difficiles et maintenant, je reviens chez moi, au Québec, avec ma famille.

À quel moment as-tu senti que la pression était plus forte que jamais?

La pression était toujours là et je l'ai sentie dès mon arrivée ici. Edmonton est une ville unique. Parlez-en aux autres directeurs généraux et entraîneurs de la Ligue, ils vous diront la même chose. Edmonton est une ville exigeante. Il y a le hockey et le football, rien d'autre, alors les Oilers et les Eskimos ont beaucoup de pression pour obtenir des résultats. L'objectif, c'est un championnat à chaque année. C'est la réalité du sport à Edmonton.

Comment as-tu appris la nouvelle? Crois-tu que la décision était prise depuis longtemps?

Je l'ai appris ce matin vers 11h30 et on m'a dit que la décision était prise depuis mercredi dernier. Je savais que des postes étaient en jeu cette semaine, mais j'ai trouvé ça un peu bizarre parce que je pensais qu'en allant chercher une victoire hier, ça allait calmer le jeu. Mais il faut accepter la décision.

Qu'est-ce qui peut expliquer les ennuis des Eskimos cette saison?

C'est difficile à dire parce qu'on a travaillé tellement fort pendant la saison morte pour mettre sur pied une équipe compétitive. Mais les revirements nous ont facilement coûté deux matchs, un contre Montréal et un autre contre la Saskatchewan. Si on avait remporté ces deux parties, on aurait une fiche de 3-2 aujourd'hui. Mais la réalité, c'est qu'on n'a gagné qu'un match sur cinq, un rendement inacceptable ici.

Quel bilan dresses-tu de ta carrière avec les Eskimos comme coordonnateur, entraîneur chef et directeur général?

Deux coupes Grey. Trois quarts-arrières dans l'histoire des Eskimos d'Edmonton ont amassé des gains d'au moins 5000 verges dans une saison. Warren Moon est le premier et j'ai eu la chance de travailler avec les deux autres, Jason Maas et Ricky Ray. Ricky détient aussi le record de 5670 verges par la passe dans une saison.

Je retiens beaucoup de belles choses et deux années plus difficiles. Ça fait partie du sport. C'est une étape dans ma vie et je suis convaincu qu'il y en aura d'autres.

Souhaites-tu demeurer dans le monde du football?

C'est sûr que oui. J'aimerais que ce soit près de Montréal, au niveau universitaire ou même dans les rangs professionnels. Je suis ouvert à tout.