TORONTO - Le directeur général des Roughriders de la Saskatchewan, Eric Tillman, vit des moments grisants.

Ses Roughriders se préparent cette semaine à prendre part à la finale de la Coupe Grey pour la première fois depuis 1997 quand ils tenteront de remporter le troisième championnat de leur histoire, leur premier depuis 1989.

Et Tillman n'est certes pas étranger aux succès de l'équipe, lui qui a été critiqué pour avoir mis sous contrat un entraîneur-chef de première année, Kent Austin, et d'avoir retranché plus de 600 000 $ à l'assiette salariale de l'équipe pour se retrouver sous le plafond de 4.05 millions $ imposés par la Ligue canadienne.

Mais pour permettre aux Roughriders de présenter une fiche de 12-6, la deuxième plus impressionnante de la ligue et de participer à la coupe Grey, il a fallu en payer le prix.

En effet, quand la LCF demandera des comptes aux équipes, on verra que les Riders ont fait sauter le plafond salarial.

Tillman ne s'en est pas caché jeudi, quand on lui a posé la question au déjeûner de l'équipe. Par ailleurs, l'administrateur a dit qu'il y avait une très bonne raison pour cela, soit les blessures.

"Les blessures comptent dans les calculs pour le plafond et parce que nous avons eu beaucoup de blessés, nous dépasserons le plafond, a dit Tillman. C'est à cause des blessures.

"J'ai eu des discussions avec le commissaire. Mark Cohon n'est pas celui qui a mis sur pied ce système. Il est appliqué pour la première fois cette année. Nous sommes en faveur du plafond. Nous pensons que c'est bon pour la ligue et le football, mais nous savons aussi qu'il faudra y apporter des ajustements."

C'est certain que les Roughriders ont été décimés par les blessures. Ils ont utilisé quelque 70 joueurs cette saison. Selon ce nouveau système, les salaires de tous ces joueurs doivent être inclus dans le plafond.

Et même si la majorité des équipes de la LCF a eu beaucoup de blessés cette saison, les Roughriders sont les seuls qui feront sauter le plafond.

Les Riders pourraient ainsi être mis à l'amende et même perdre des choix au repêchage.

"Je ne veux pas qu'on insiste là-dessus, a dit Tillman. Nous ne sommes pas en finale de la Coupe Grey parce que nous avons dépensé beaucoup d'argent. En fait, nous avions effectué des coupures plus que toute autre équipe."

Le quart Kerry Joseph en est un bon exemple, lui qui avait accepté une réduction de salaire de 125 000 $. Joseph ne s'est pas plaint, a travaillé encore plus fort et a été nommé joueur par excellence dans la section ouest.

Tillman a aussi eu la main heureuse en faisant l'acquisition du receveur de passes D.J. Flick, du joueur de ligne à l'attaque Wayne Smith, du botteur Jamie Boreham et du porteur de ballon Wes Cates pour remplacer les joueurs perdus à l'autonomie.

"Si on y regarde de près 16 ou 17 des 42 joueurs que nous avons présentement sont des nouveaux-venus, a dit Tillman. C'est significatif."