Comme amateur de football, comme ancien joueur et maintenant comme analyste, j'ai du mal à vous témoigner de toute mon excitation que je ressens à l'idée de voir les Alouettes en match éliminatoire à la maison, et ce, pour la première fois depuis 2014.

Nous sommes tôt dans la semaine et je sais que des analyses plus profondes vont s'accumuler dans les prochains jours, mais ce que je peux dire, c'est que les Alouettes ont bien terminé la saison.

Les Eskimos sont prêts à affronter les Alouettes

L'entraîneur Khari Jones a bien géré sa formation, notamment quant au repos nécessaire de certains réguliers blessés et d'autres qui avaient besoin de repos. Il y a aussi des réguliers qui voulaient jouer pour s'assurer d'arriver en éliminatoire avec un certain élan. C'est d'ailleurs pour cette raison que le quart Vernon Adams a participé aux deux derniers matchs, sans les jouer au complet.

Adams voulait garder sa routine d'avant-match même pour des rencontres qui avaient moins d'importance. Il a su garder son rythme avec brio. Contre Ottawa, il a complété 13 de ses 16 passes. Il était en contrôle de la situation et il n'a pas fait d'erreurs, ce qui veut dire qu'il arrive dans ce match contre Edmonton en pleine confiance comme le reste de ses coéquipiers.

Les Alouettes ont du talent, mais ce n'est pas l'équipe la plus talentueuse. C'est par contre une équipe qui joue avec beaucoup d'énergie et d'émotions. C'est la force de cette équipe et c'est ce qui la rend spéciale.

Montréal entre en éliminatoire en confiance grâce à la victoire face au Rouge et Noir et  avec un dossier gagnant de 10-8.

Edmonton se présente à Montréal avec un club de grand talent avec le quart Trevor Harris et le receveur de passes Greg Ellingson. Les Eskimos misent aussi sur un excellent duo de porteurs ballon et une ligne défensive qui fait peur.

Les Alouettes ont l'avantage de jouer à la maison et au-delà des plans de matchs, c'est l'énergie qui va régner au Stade Percival-Molson qui va faire la différence. Ceux qui ont assisté aux matchs cette saison ont ressenti quelque chose qu'ils n'avaient pas ressenti depuis très longtemps. L'énergie de la foule joue un rôle important. Les joueurs l'ont dit, les entraîneurs l'on dit aussi, c'est le fun de jouer dans ce stade et pour les partisans, c'est le fun d'assister à un match. L'ambiance est électrisante et  je m'attends à une foule bruyante une fois de plus. Si vous n'avez pas encore vécu cette ambiance, vous avez une dernière chance de le faire dimanche. Sinon, on va tenter de vous faire vivre cette émotion par le truchement de la télévision à RDS dimanche à 13 heures.

Prédiction : Je m'attends à une partie serrée à la faveur des Alouettes. Les Alouettes ont ce petit quelque chose de spécial et cette énergie qui vont les transporter dans ce match.

La victoire des Dolphins

Les Dolphins de Miami ont signé un premier gain cette saison en l'emportant sur les Jets de New York. Il est vrai que les Jets ne sont pas une grande équipe, mais c'est une victoire quand même.

La saison des Dolpnins est difficile, c'est le moins que l'on puisse dire. Après quatre matchs, ils affichaient l'un des pires différentiels de l'histoire à moins 137 points. Ça veut qu'ils étaient battus par une marge moyenne de 34 points. Cette statistique est incroyable.

Mais l'équipe joue de mieux en mieux et elle a même réussi à chauffer les Steelers de Pittsburgh dans un match du lundi soir.

Des rumeurs ont été lancées avant le début du calendrier régulier à l'effet que les Dolphins cherchaient à saboter leur saison, histoire de s'assurer de repêcher premier lors du prochain encan amateur. Personnellement, je n'y crois pas, mais, tout le monde reconnaît que cette franchise est en mode reconstruction.

Beaucoup de talent a été échangé pour garnir la banque de choix au repêchage et je sais que l'équipe était prête à sacrifier des victoires, mais le but n'était certes pas de terminer avec un dossier de 0-16.

En partant, il est impossible  de prédire qu'un premier choix au repêchage va relancer toute une concession. Et je ne pense pas qu'il y a actuellement un athlète étiqueté comme un sauveur en vue du prochain repêchage. Aucun joueur  ne vaut la peine de tout sacrifier pour lui.

Au repêchage, l'histoire démontre que des fois ça fonctionne et que d'autres fois, ça ne fonctionne pas. Je ne pense pas que les Dolphins tiennent au premier choix à tout prix, mais je pense que l'équipe veut le plus de choix possible.

Cette victoire fera du bien et contrairement à ce que certains laissent entendre, on n'est pas déçu d'avoir gagné à Miami.

Le résultat-surprise de la fin de semaine

La victoire des Chargers de Los Angeles sur les Packers de Green Bay est la surprise du week-end à mes yeux.

Green Bay avait une fiche de 7-1 et les Chargers, qui venaient de remercier leur coordonnateur offensif, avaient une fiche de 3-5. Le jeu au sol de cette équipe n'allait nulle part et l'on avait l'impression que ce club était complètement fini.

Contre toute attente, les Chargers sont sortis en force pour ce match. On a vu un Melvin Gordon et un jeu au sol crédible et productif. Mais ce qui a retenu mon attention, c'est la ligne défensive des Chargers, qui a complètement limité Aaron Rodgers, dont on disait qu'il jouait sans doute son meilleur football au cours des dernières semaines.

On parlait de la synergie entre Rodgers et son entraîneur Matt LaFleur.  On disait que personne ne pourrait arrêter cette attaque avec un duo de porteurs ballon dangereux. Mais au final, la défense des Chargers a été nettement supérieure à l'attaque des Packers, qui s’est souvent retrouvée en situation de troisième jeu et long à faire.  C'est à ce moment que Rodgers a été frappé et dérangé. L'attaque des Packers n'a jamais trouvé de rythme.

Les longues passes de désespoirs qui étaient captées par des inconnus comme Jake Kumerow ou Allen Lazard lors des semaines précédentes ne fonctionnaient pas cette fois. Green Bay n'a jamais été capable de trouver un rythme alors que pour Los Angeles, cette victoire est importante parce qu'on a battu une bonne équipe et relancer la saison.

C'est une erreur de parcours pour les Packers. Toutes les bonnes équipes vont perdre des matchs. Ce n'est qu'un dos d'âne dans cette saison et Green Bay n'aura pas de misère à passer par-dessus.

Le pari des Seahwaks

Les Seahawks ont réclamé le receveur de passes Josh Gordon au ballottage. Ce dernier avait été placé sur cette liste par les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Seattle avait le 28e rang sur la liste de sélection, ce qui veut dire que 27 autres équipes ont levé le nez sur lui avant.

Gordon traine un lourd passé, mais pas un passé de violence conjugale ou criminelle. C'est un gars qui a des ennuis avec sa discipline personnelle. Par exemple, il est souvent en retard et consomme du cannabis. Si ce sont ses pires traits de caractère, je dirais que ce n'est pas la fin du monde en 2019.

Ce qui est dommage, c'est qu'il n'est pas capable de passer par-dessus ses petits écarts.  Les Seahawks ont toutefois estimé que Gordon cadrait dans leur équipe et qu'il pouvait aider.

L'entraîneur Pete Carroll a la réputation d'aimer ce type de joueur. Carroll a le don de les laisser être qui ils sont.  Les Seahawks ont une bonne équipe, mais il y a une faiblesse au poste de receveur. Il y a bien Tyler Lockett et la recrue DK Metcalf qui font bien. David Moore aussi fait bien, mais il n'y a pas beaucoup de talent de premier plan.

Avec une équipe qui aspire aux grands honneurs, avec l'un des meilleurs quarts en Russel Wilson et une défense qui joue de mieux en mieux, les Seahawks ont peut-être trouvé en Gordon le joueur qui pourrait les faire passer à un échelon supérieur. Il pourrait faire la différence lors de jeux importants. C'est pour cette raison que Seattle a pris ce pari. À lui de saisir sa chance, lui qui en a déjà bousillé quelques-unes.

Un candidat au MVP

 Lamar Jackson a connu un très bon match dans la victoire des Ravens de Baltimore 37-20 sur les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, qui étaient invaincus jusque là.

Les Ravens ont dominé les Pats sur toutes les facettes du jeu. Cette victoire n'est pas une surprise comme telle. Il n'y a personne qui est tombé en bas de sa chaise à la suite de ce résultat.

Tout comme les Packers, les Pats vont s'en remettre et reprendre le contrôle de leur saison.

Jackson a une fois de plus démontré l'étendue de son talent. Il fait partie de cette nouvelle vague de quarts mobiles comme Deshaun Watson, Patrick Maho et Kyler Murray, mais je dirais toutefois qu'il est à un autre niveau comme athlète.

Je ne me souviens pas d'avoir vu un quart aussi agile et rapide que lui depuis Michael Vick. C'est comme dans un jeu vidéo avec Jackson dans le sens où il fait des choses qu'il ne serait pas censé faire. Il court dans la pochette, évite la pression comme l'on voit rarement. Il est un fichu casse-tête pour les clubs adverses. Il est extrêmement difficile de planifier une défensive contre ce quart. Il faut que les joueurs défensifs réalisent leurs plaqués contre lui ou espérer  que les ailiers défensifs soient capables de bien couvrir pendant presque dix secondes parce qu'il arrive régulièrement que les jeux durent aussi longtemps.

Avec ses performances cette saison, Jackson doit assurément être parmi les candidats au titre du joueur par excellence. Grâce à lui, les Ravens sont parmi les meilleures équipes dans l'Américaine.

*Propos recueillis par Robert Latendresse