MONTRÉAL – C’est ironique de voir du positif dans le report de la saison 2021 et la réduction du nombre de matchs, mais voilà la réalité de la Ligue canadienne de football dans un contexte de pandémie.

Mercredi, le commissaire Randy Ambrosie a donc confirmé ce qui était inévitable en raison de la situation de la COVID-19 au Canada. Le calendrier de 14 rencontres – au lieu de 18 – s’amorcerait le 5 août et la Coupe Grey aurait lieu le 12 décembre à Hamilton.

Considérant que la saison 2020 a été annulée après des démarches chaotiques et que l’incertitude avait été augmentée via les démarches avec la XFL, cette annonce a été accueillie plutôt positivement.

« Contrairement à ce qu’on a vu par le passé, ça fait du bien de voir qu’un plan existe. C’est plate de ne pas avoir une saison complète, mais on est tous dans la pandémie et on le comprend », a commenté Antoine Pruneau, représentant des joueurs du Rouge et Noir d’Ottawa, au RDS.ca.

« Je suis content de voir qu’il y a finalement une date, quelque chose que l’on peut voir. C’est bon signe et, même si rien n’est garanti, ce côté positif fait du bien », a confié Kristian Matte des Alouettes de Montréal.

« C’est sûr que ce n’était pas ce qu’on voulait à l’origine, mais ça reste très positif à mes yeux. On voulait éviter à tout prix de dire ‘On vous revient dans 10 jours’ », a précisé Mario Cecchini, le président des Alouettes.

Ambrosie a également joué cette carte de l’optimisme.  

« Le plus important, c’est qu’il y a un engagement de la LCF de jouer en 2021. On a des plans de rechange à notre plan de rechange. [...] Les neuf équipes sont prêtes à agir de manière créative vers un plan qui nous donne la plus grande flexibilité », a mentionné le commissaire.

Toutefois, certains partisans ne peuvent guère s’empêcher de craindre que ce plan soit amputé de nouveau et que ça finisse par mener au sacrifice de la saison 2021.  

« Je dis à nos partisans qu’ils peuvent compter sur la LCF pour faire tout en son possible pour retourner sur le terrain cette année. Bien sûr, on aura besoin de la collaboration de cette pandémie et de tous les Canadiens pour se faire vacciner et respecter les consignes sanitaires », a noté Ambrosie. 

Autour de 50% des partisans au Stade Percival-Molson ?

Le plan proposé par la LCF explique que les équipes de l’Est (Montréal, Ottawa, Toronto et Hamilton) sont prêtes à entamer leur calendrier dans l’Ouest du pays où la Santé publique pourrait autoriser plus rapidement la présence de spectateurs dans les gradins.

Dans le monde de la LCF, alors qu’une grande partie des revenus provient de la billetterie et des concessions, c’est plutôt impensable économiquement de disputer une saison à huis clos.

Chez les Alouettes, deux options demeurent sur la table : celle du Stade Percival-Molson (plus petit, mais sans toit) ou celle du Stade olympique (plus vaste, mais couvert). Cependant, la saison locale des Alouettes s’entamerait vers la fin août ou le début septembre ce qui laisse plus de temps pour procéder à la vaccination de la population. Ainsi, l’organisation préfère l’idée de jouer au Stade Percival-Molson.

« Ça reste que c’est notre stade pour les matchs et c’est là qu’on aimerait évoluer », a précisé Cecchini alors que l’organisation évalue présentement la meilleure façon de répartir les joueurs dans plusieurs salles étant donné que les vestiaires sont trop petits pour respecter un protocole sanitaire.

Les défis sont nombreux, mais Cecchini demeure persuadé que de nombreux partisans pourront assister aux rencontres des Oiseaux à Montréal cette année.

« À Montréal, après deux vaccins, à l’automne et à l’extérieur, ça fait beaucoup de facteurs qui jouent en notre faveur. J’espère qu’on pourra parler de 50%, un chiffre bien élevé », a-t-il souhaité avec conviction.

Le président ose parler ainsi puisque les discussions sont productives avec la Santé publique.

« On voit les efforts du côté culturel avec les cinémas et les théâtres. On aborde le tout en disant ‘Je ne peux pas croire qu’on ne puisse pas trouver une solution », a indiqué Cecchini.

Seul le temps pourra nous le confirmer, mais le scénario de sacrifier la saison 2021 de la LCF afin de plutôt miser sur une forme à déterminer de relance commune avec la XFL apparaît moins sérieux.

« Depuis le début des discussions avec la XFL, on a dit que priorité était de jouer en 2021 et on a suivi cette approche. Je n’ai pas fait partie de conversations visant à sacrifier 2021 et je doute fort qu’il y a eu des échanges dans ce sens. Ça m’étonnerait énormément », a rassuré Cecchini.

« On va jouer en 2021 et nos équipes sont dédiées à trouver une façon que ça se fasse On a annoncé une stratégie bien réfléchie pour entamer la saison le 5 août et on pense à notre avenir en même temps. On peut faire les deux ensemble. On va s’assurer de bâtir une business qui peut donner un bel avenir à notre sport », a conclu Ambrosie.

De leur côté, les joueurs ne demandent qu’à le croire.