La série noire des Alouettes est enfin terminée! Après neuf défaites de suite, ils ont mérité leur première victoire à Vancouver en dix ans, et ce dans des circonstances pour le moins étranges.

Pour la première fois en trois ans, les Alouettes n'ont pas inscrit un seul touché dans un match et pour la première fois en 11 ans, ils n'ont eu besoin que de 16 points ou moins pour l'emporter.

"On a affronté une défensive qui était prête à nous recevoir, a analysé le garde Luc Brodeur-Jourdain. Les Lions avaient fait un paquet d'ajustements pour nos fronts défensifs. En attaque, Anthony a subi beaucoup de pression, on a échappé beaucoup de passes et on a été incapables d'aller chercher plus de six verges par portée. Six verges par portée, ce n'est pas nécessairement mauvais, mais parfois on aimerait ça avoir un jeu de 15 ou 20 verges, question de prendre un peu de confiance."

Brodeur-Jourdain a même capté la première passe de sa carrière dans la Ligue canadienne. À 326 livres, le joueur de ligne offensive peut se targuer d'être devenu l'une des cibles les plus inattendues dans la carrière d'Anthony Calvillo.

"Dans notre préparation cette semaine, on avait vu que l'an dernier, quand je m'alignais comme ailier rapproché, les Lions étaient les seuls qui aimaient toujours blitzer leur secondeur extérieur et qui obligeaient Avon Cobourne à le bloquer, a expliqué Brodeur-Jourdain. On a donc modifié notre protection de passes. J'étais responsable du secondeur extérieur, mais après cinq ou six jeux, on a sorti le petit jeu de passe et je me suis retrouvé seul. C'est là que mes années à me lancer le ballon avec Vincent Turgeon à Laval m'ont servi!"

Les Alouettes ont aussi réussi deux interceptions, dont une par Marc-Olivier Brouillette. Oui, le même Brouillette qui évoluait comme quart-arrière dans les rangs universitaires avant de devenir secondeur, maraudeur et joueur d'unités spéciales.

"Quand je suis embarqué sur le terrain pour jouer en défensive tôt dans le match, j'étais un peu nerveux, a raconté Brouillette. Quand tu vois des gars comme Geroy Simon et Paris Jackson s'en venir à pleine vitesse, c'est différent. Mais au deuxième quart, je voyais le jeu un peu plus lentement et j'ai eu la chance de faire un jeu sur le ballon. Je me suis rappelé mes années à l'université, quand les entraîneurs disaient aux receveurs d'aller chercher le ballon à son point le plus haut."

Malgré quelques ratés ici et là, l'unité défensive des Alouettes a été efficace. Elle a limité l'attaque des Lions à 231 verges après en avoir accordé plus de 1100 à ses deux premières rencontres de la saison.

"On avait bien joué en fin de deuxième demie à Edmonton et là, on voulait aligner quatre bons quarts, jouer 60 minutes complètes de bon football et c'est ce qu'on a fait", a simplifié Étienne Boulay.

"Nous avons resserré quelques petites choses, effectué quelques ajustements. On s'est concentré sur les détails, sur ce que nous avons à faire pour connaître du succès", a énuméré Jerald Brown, auteur d'une interception dans un deuxième match de suite.

Le receveur de passes S.J. Green a franchi le plateau des 100 verges dans un match pour la deuxième fois de sa carrière. Il a récolté la moitié de ses gains à l'aide d'un seul jeu, l'un des plus spectaculaires de la rencontre.

Au quatrième quart, il a sauté entre deux demis défensifs pour mettre les mains sur le ballon. Ce gain de 48 verges a permis à Damon Duval de donner les devants aux Alouettes quelques instants plus tard.

"Les entraîneurs m'ont simplement dit de faire un jeu quand le ballon s'en vient dans ma direction. Les Lions nous ont montré ce qu'on voulait voir, Anthony m'a envoyé le ballon et j'ai sauté pour le capter", a humblement résumé Green.

Les Alouettes rentrent à la maison après avoir mérité deux victoires en trois matchs dans l'ouest canadien. Ils ont maintenant rendez-vous avec une équipe de leur division pour la première fois de la saison. Ils accueilleront les Tiger-Cats de Hamilton jeudi soir à l'occasion du tout premier match dans un stade Percival-Molson rénové et agrandi.

*D'après un reportage de David Arsenault.