Il est le temps pour le quart-arrière Trevor Harris de prendre le contrôle de l’unité offensive des Alouettes de Montréal.
 

Avec le dernier droit de la saison qui commence, à mes yeux il est clair que Harris doit être le partant pour le reste de la campagne.
 

Ce n’est rien de personnel contre l’homme mais je n’ai jamais été le plus grand partisan de Matthew Shiltz. Je n’ai jamais trouvé qu’il se démarquait et qu’il avait progressé au fil des ans à Montréal pour s’établir comme un quart-élite qui pouvait transporter une équipe dans la LCF.
 

J’avais des doutes à l’entraînement, mais je dois avouer qu’il m’avait agréablement surpris quand il a pris la relève à quelques reprises, sauf que force est de constater que l’opposition à laquelle il a fait face était plutôt faible contre Ottawa deux fois et une fois contre Toronto. Quand Shiltz a été opposé à une bonne équipe comme la Saskatchewan, on a pu voir les difficultés qu’il peut rencontrer.
 

Dans un match où William Stanback n’a pas fait la différence, c’est le quart-arrière qui devait le faire et Shiltz n’a pas été en mesure de démontrer son talent. Je doute qu’il soit en mesure de le faire à l’avenir.


Khari Jones a alors décidé de confier l’attaque à Harris, qui malgré un court échantillonnage, a démontré pourquoi il avait eu du succès dans la LCF. Il est mobile pour éviter les plaqués, il arrive à comprendre ce qui se passe devant lui malgré le fait qu’il soit à Montréal depuis moins de deux semaines et il est un passeur naturel.  
 

Il reste trois semaines à la saison régulière pour peaufiner l’attaque des Alouettes et créer cette chimie nécessaire avec les receveurs de passe. Il est tout indiqué que Harris obtienne toutes les répétitions nécessaires pour entrer en confiance dans la ronde éliminatoire.

 

Les Lions travaillent fort, mais…
 

Verrons-nous les Lions de Detroit terminer la saison avec une fiche de 0-17?
 

Ça va de mal en pis pour cette équipe après sa plus récente défaite de 44-6 devant les Eagles de Philadelphie.
 

Il est nettement justifié de se demander si les Lions gagneront un seul match cette saison. Quand l’entraîneur Dan Campbell a été nommé, il a promis une équipe avec de l’attitude, de la robustesse, qui allait être coriace à chaque match et force est de constater que nous avons été en mesure de voir ces caractéristiques à quelques reprises depuis le début de la saison.
 

Il faut l’avouer, les Lions ne forment pas la formation la plus talentueuse de la NFL, mais elle arrivait tout de même à rivaliser contre de bonnes formations dans la NFL. Il a d’ailleurs fallu un placement de 66 verges de Justin Tucker des Ravens de Baltimore pour l’emporter. Il a aussi fallu un placement de 54 verges de Greg Joseph en fin de match pour permettre au Minnesota de venir à bout des Lions.
 

On sent toutefois que ces défaites serrées en fin de rencontre ont fait mal et ont brisé la confiance de l’équipe. La plus récente défaite le démontre. On sent une équipe fragilisée qui a baissé les bras. Dans ces circonstances, ça devient difficile pour une équipe de rattraper ça. C’est dans ces moments qu’apparait une forme de dissension et de perte de confiance en soi, en ses coéquipiers et en ses entraîneurs, ce qui entraîne une perte de motivation. Il suffit de peu de choses dans le sport d’élite pour que ça dérape et c’est ce qui guette les Lions.
 

Detroit a terminé la saison 2008 avec un dossier de 0-16 et on ne voudrait pas les voir terminer 0-17 en 2021.

 

La transaction qui pourrait faire la différence
 

La dernière semaine a été le théâtre d’une grosse transaction alors que Von Miller est passé des Broncos de Denver aux Rams de Los Angeles.
 

Miller écoule la dernière année de son contrat de six ans d’une valeur de 115 millions. Les Broncos ont accepté de prendre une bonne partie de son salaire parce que les Rams sont serrés sous le plafond cette année.
 

En acceptant de céder des choix de deuxièmes et troisièmes tours, les Rams sont assez clairs dans leur message. Ils y vont « all in » comme on dit au poker alors que le Super Bowl se déroulera sur leur terrain, le SoFi Stadium.
 

Les Rams constituent l’une des bonnes équipes de la NFL avec un dossier de 7-1 et voilà qu’ils ajoutent l’un des meilleurs joueurs de sa génération comme chasseur de quart. De plus, Miller se joint à une unité défensive des plus solides, menée par le meilleur joueur défensif de la NFL, Aaron Donald.

 

Ce sera vraiment dangereux pour les équipes adverses dans une ligue où l’on passe beaucoup le ballon parce que les clubs qui sont en mesure de chasser les quarts adverses ont normalement beaucoup de succès. Je pense que les Rams, à ce chapitre,  seront en mesure de le faire mieux que n’importe qui dans la NFL.
 

De leur côté, les Broncos vont chercher du capital au repêchage. L’équipe ne savait pas trop comment aller cadrer Miller dans son plafond salarial l’an prochain alors que la formation est en reconstruction. 
 

Les choix au repêchage obtenus pourraient servir à aller chercher un quart ailleurs dans la NFL, ce qui manque désespérément à cette équipe depuis plusieurs saisons. Les Broncos ont aussi fait preuve de lucidité en constatant qu’ils n’iraient pas très loin. On abandonne sur la saison actuelle, mais on fait aussi une fleur à Von Miller qui a été le leader de cette équipe depuis longtemps en l’échangeant à une formation qui aspire aux grands honneurs.
 

La fin de semaine des quarts substituts

 

On a vu des quarts réservistes se tirer d’affaire de façon brillante au cours de la fin de semaine. Trevor Siemian des Saints a très bien fait contre Tampa Bay alors que Mike White des Jets a brillé dans le match contre les Bengals, mais j’aimerais surtout développer sur Cooper Rush, qui a été impressionnant à la tête de l’attaque des Cowboys de Dallas face au Minnesota.
 

Rush a pris le relais de Dak Prescott avec une solide performance face aux Vikings. On ignorait si Dak allait être en mesure de jouer. On a informé Cooper que 90 minutes avant le botté d’envoi qu’il allait être le partant.
 

Même s’il se doutait qu’il allait probablement jouer, ça ne devait pas être évident de se retrouver dans une situation où tu apprends à la dernière minute que tu dois jouer à heure de grande écoute comme quart partant pour les Cowboys.
 

Ceci étant dit, Cooper a répondu à l’appel avec brio. Les Cowboys ne voulaient pas lui en mettre trop sur les épaules et c’est pour cette raison que le jeu au sol a été utilisé à profusion. C’était très équilibré avec Ezekiel Elliott et Tony Pollard. Les Vikings ont alors apporté des ajustements en ramenant leur unité défensive dans la boîte pour se concentrer à arrêter le jeu au sol, ce qui a forcé le jeu aérien.
 

On avait alors hâte de voir si Cooper Rush allait être en mesure de livrer la marchandise par la passe et il l’a fait. Il a joué avec confiance et il n’a pas fait d’erreurs. Il a su repérer ses receveurs et faire de bonnes lectures. Les Cowboys l’ont bien entouré et lui ont donné un bon plan de match.  
 

Ses coéquipiers ont fait le boulot aussi. On peut penser à la grosse réception d’Amari Cooper en fin de match, à la course d’Ezekiel Elliott en situation de troisième essai et à l’autre réception pour un touché de Cooper.
 

Dallas a été solide et montre un dossier de 6-1. À juste titre, les Cowboys sont considérés comme une puissance de la NFL.

 

Deux blessures graves

 

La fin de semaine a été le théâtre de deux blessures importantes. On n’aime jamais voir des joueurs de premiers plans tomber au combat.
 

D’abord, Jameis Winston des Saints a été blessé sur un plaqué illégal, ce qui rend la chose encore plus dommage. Il s’est déchiré le ligament croisé antérieur. Winston voulait relancer sa carrière et il le faisait de belle façon dans un système où on ne lui en demandait pas trop alors que la défense jouait bien et que le jeu au sol performait. Winston jouait à l’intérieur de ses moyens et limitait les erreurs.
 

Il est malheureusement tombé au combat et il est remplacé par Trevor Siemian. Je pense que les Saints peuvent continuer à avoir du succès parce qu’avec leur système, on n’en demande pas trop au quart avec le jeu au sol, des petites passes au porteur de ballon et la défense qui gagne.

 

Les Titans du Tennessee ont peut-être perdu celui qui aurait pu être le joueur par excellence de la NFL en Derrick Henry. Il est le cœur et l’âme des Titans en attaque. Il a subi une fracture à un pied et son absence pourrait s’étirer jusqu’à dix semaines.

 

Henry est le visage de cette organisation et il était l’un des visages de la NFL.
 

Il était tellement utilisé qu’instinctivement, on se demandait tous s’il allait pouvoir poursuivre la cadence qu’on lui imposait. Il était celui qui avait le plus grand nombre de courses après sept matchs dans l’histoire de la NFL avec 219. Il a été littéralement surtaxé et il a cassé.
 

Avec la blessure à Henry, les chances des Titans se sont aussi effondrées.
 

Les Titans ont mis sous contrat le vétéran Adrian Peterson pour le remplacer. Ce n’est pas la solution à court, moyen ou long terme.  Il a 36 ans et ses meilleures années sont vraiment derrière lui. Sans vouloir lui manquer de respect, il a déjà été très bon, mais il ne peut tout simplement pas s’approcher de ce que faisait Henry.

 

*propos recueillis par Robert Latendresse