Les Roughriders de la Saskatchewan nous ont joué le même que nous leur avions joué lors du match de la coupe Grey.

On abordait cette partie avec une grande confiance et on a bien joué en première demie. Les Riders n'ont pas été capables de profiter de nos erreurs lors des deux premiers quarts contrairement à la deuxième demie où ils ont ouvert la machine. Rien n'allait dans les deux derniers quarts pour nous alors que le quart Darian Durant faisait ce qu'il voulait sur le terrain. Il réussissait même les jeux que l'on croyait qu'il allait rater. De notre côté, on a été incapable de limiter les dégâts.

On a vraiment connu une mauvaise performance en défensive pendant que notre attaque elle, faisait très bien avec une production de 51 points. On ne peut en demander plus à notre offensive. Nos unités spéciales ont bien fait aussi en parvenant à limiter Dominique Dorsey. Les unités spéciales ont même marqué un touché grâce à Tim Maypray à la suite d'un retour de placement raté.

C'est clairement la défensive qui a perdu ce premier match de la saison. Après la partie, il n'y avait aucune rancune dans le vestiaire et on se consolait en se disant que ce n'était que le premier match. C'est plate parce qu'on aurait aimé le gagner. L'an dernier, la défensive tenait le coup mais contre les Riders, on ne l'avait pas pantoute et il y a plusieurs choses à corriger.

En deuxième demie, il y a plusieurs choses que l'on peut pointer du doigt pour expliquer cette déconfiture en défensive. On a manqué des planqués, ce qui a provoqué des gros jeux. On a joué à onze plutôt qu'à 12 à une occasion et les Riders ont compté un touché. Il faut mieux communiquer parce qu'on a laissé des gars filer sur des couvertures homme à homme.

Il faut faire attention aux détails. Par exemple, si on dit à un joueur de se trouver à deux verges d'un receveur, il ne faut pas qu'il soit à trois ou à quatre verges. Si on lui dit d'être à 12 verges de profond, il ne faut pas qu'il soit à 15. On n'avait pas la même concentration que d'habitude. Ce sont ces petits détails qui font la différence en bout de ligne. Ce n'est pas un joueur ou un jeu qui doit être pointé mais un ensemble de jeux et de joueurs.

On a permis onze longs jeux de plus de 20 verges dans le même match. C'est la première fois que ça arrive depuis que je joue avec les Alouettes. Quand une équipe tire de l'arrière par 20 points, elle n'a pas d'autres choix que de tenter des longs jeux. C'est ce qu'on fait les Riders. Mais nous, on n'a pas été en mesure de les arrêter. C'est un travail collectif qui doit être fait et on doit mieux comprendre le système.

Le fait de ne pas avoir joué beaucoup durant les parties préparatoires n'est pas une excuse parce que nous avons eu un bon camp d'entraînement. À mon avis, on a eu en masse de temps pour bien répéter. C'est sûr que nous ne sommes pas rodés comme nous le serons dans quelques semaines. Mais, ce n'est pas une excuse. Il reste encore 17 parties à jouer et ce n'est surtout pas le moment de paniquer.

C'était plutôt tranquille dans le vestiaire après la rencontre. Les joueurs parlaient peu mais ils étaient très déçus parce que nous sommes les champions. Notre orgueil en a pris pour son rhume. C'était décevant mais comme on apprend plus dans les défaites que dans les victoires, il faut prendre cette partie comme une leçon et se préparer au prochain match. Coach Trestman nous a a dit de ne paniquer. Il a dit qu'il fallait sortir la tête haute en précisant que cette défaite n'était pas le résultat d'un manque d'effort mais plutôt de détails.

La frustration d'après match

Si vous m'avez entendu sur les ondes de RDS immédiatement après le match, vous avez pu sentir ma colère et ma frustration. J'ai dit des gros mots, ce que je ne fais pas habituellement. C'était une question de frustration simplement. Disons qu'on m'a pris dans mon pire moment.

Après y avoir pensé, je me rends compte que je n'ai pas connu un match aussi horrible que je le croyais. J'ai quand même réussi six plaqués à un contre un. J'ai fait d'autres belles choses mais moi aussi, j'ai des choses à corriger. Si chaque joueur en défensive commet un mauvais jeu à deux occasions dans la partie, ça en fait beaucoup à la fin.

Personnellement, il y a deux jeux que je reprendrais dont un en prolongation alors que Weston Dressler a capté une passe en situation de deuxième et 13. Un jeu que j'ai mal jugé avec les résultats que l'on connaît. Les Riders ont marqué un touché par la suite. Je sais que je n'ai pas connu un si mauvais match mais je maintiens que nous avons mal joué en défensive.

Si David Arseneault me plaçait de nouveau son micro sous le menton comme jeudi dernier, je dirais la même chose mais en utilisant des mots différents. C'était une mauvaise performance de notre défensive. Si on ne corrige pas les détails, la saison sera longue.

De confiant à confortable

Après le touché de Tim Maypray au troisième quart, nous avions une avance de plus de 20 points et on croyait la partie dans la poche. On est passé de confiant à confortable. Ça été l'erreur.

Les joueurs ont confiance en eux, en l'équipe et au système mais il ne faut jamais devenir confortable sinon ça devient dangereux. C'est ce qui est arrivé en Saskatchewan. Au lieu d'appuyer sur l'accélérateur pour enlever les espoirs aux Riders de revenir dans la partie, on les a laissés revenir. L'an dernier, on s'était dit en début de saison que nous allions finir nos matchs et qu'on développerait un instinct du tueur. C'est une autre chose sur laquelle nous devons travailler.

*propos recueillis par Robert Latendresse