ST-JEAN-SUR-RICHELIEU - Pendant que les joueurs en suent un bon coup sous le chaud soleil du début d'été, Jim Popp se tient les bras croisés le long des lignes de côté, comme un vieux général qui surveille ses troupes.

À sa 12e saison comme directeur général des Alouettes, Popp a décidé de conserver aussi le poste d'entraîneur-chef après que Don Matthews eût décidé en fin de saison de démissionner pour cause de maladie.

Et maintenant, Popp dirige son premier camp d'entraînement au Collège militaire.

"Ce n'est rien de bien différent des autres camps d'entraînement, sauf que je suis sur le terrain beaucoup plus tôt. Normalement, je serais dans le bureau à faire du travail plus clérical," a dit Popp.

Mais en fait, le travail n'est pas si différent pour Popp, qui a toujours su déléguer le travail et répartir les tâches. Il laisse ses adjoints faire le travail sur le terrain, alors que Matthews insistait pour voir à tout.

Mais cela ne veut pas dire qu'il est inactif, bien au contraire. C'est lui qui a su redresser la barque et permettre aux Alouettes d'atteindre la finale de la coupe Grey en novembre.

Il a nommé Marcel Bellefeuille au poste de coordonateur de l'attaque pour en faire une unité moins prévisible et mieux équilibrée. On insiste d'ailleurs surtout sur l'attaque à St-Jean.

Calvillo ne décide plus de tout

Sous les ordres de Popp, les responsabilités du quart Anthony Calvillo seront diminuées et ce n'est plus lui qui décidera de tous les jeux comme c'était le cas sous le régime de Matthews.

Même si Calvillo n'a pas si mal fait, il faut dire qu'il n'a accumulé que 4714 verges par la passe et qu'il a lancé 15 interceptions.

"Il y avait beaucoup de pression sur les épaules d'Anthony, a dit Popp. Les gens pensaient qu'il devait tout faire. Ce n'était pas juste pour lui. Là, la responsabilité est celle du coordonateur à l'attaque. Anthony décidera de quelques jeux, mais pas de tous les jeux. Il aura moins de pression sur les épaules."

Les Alouettes comptent également sur un nouvel entraîneur des quarts, Scott Milanovich, et un nouvel entraîneur des receveurs, Tim Kearse.

Si le fait d'avoir moins de responsabilités ennuie Calvillo, le vétéran de 10 saisons ne le laisse pas voir.

"Ca ne me dérange pas du tout, a-t-il dit. C'était bien quand on me laissait décider des jeux, mais ce n'est pas une grosse affaire.

"Il était facile de comprendre et d'assimiler l'attaque que nous avions depuis cinq ans sous les ordres de Don Matthews. Cette nouvelle attaque est plus difficile à assimiler et je n'en ai pas encore toute la maîtrise. Je ne voudrais pas appeler tous les jeux maintenant."

C'est Popp qui avait transigé avec les Tiger-Cats de Hamilton pour mettre la main sur Calvillo en 1997 et il demeure un des supporteurs du vétéran joueur de quart.

Pour ce qui est de Calvillo, il aime bien avoir Popp dans les parages.

"Jim laisse les entraîneurs faire leur travail. Ils dirigent le système et mettent tout en place, a dit Calvillo. Quant à Jim, il se promène et encourage tout le monde. Il joue le rôle de superviseur."

Une discipline plus sévère

Le vétéran receveur de passes Ben Cahoon a dit que le camp est bien différent sous les ordres de Popp et qu'on y a installé une discipline plus sévère.

"C'est un peu difficile de s'adapter aux changements, mais j'aime bien la discipline," a dit Cahoon.

Le joueur de centre Bryan Chiu était d'accord.

"Tout est fait en fonction de l'efficacité, a dit le vétéran de 32 ans. J'ai vieilli d'un an et c'est un peu plus difficile pour moi. La chose importante dans le cas de Jim est qu'il ne tente pas d'imiter Don ou quelqu'un d'autre. Je le connais depuis 1997 et il n'a jamais changé. Jim a déjà tout notre respect. C'est lui qui nous a amenés aux Alouettes. Il nous connaît bien."