Je ne connais pas Marc Trestman, le nouvel entraîneur des Alouettes. Je l'ai vu une seule fois et c'était lors du dernier camp d'entraînement alors qu'il agissait comme entraîneur invité. J'avais gardé une très bonne première impression.

À la demande de Jim Popp, il nous avait adressé la parole pendant une quinzaine de minutes avant de quitter. J'avais noté qu'il semblait super brillant et qu'il s'exprimait très bien. Sa prestance m'avait impressionné. Dès qu'il s'est mis à parler, tous les joueurs l'ont écouté religieusement. C'est un homme qui semble être capable d'inspirer et d'obtenir le respect de ses hommes.

Même s'il ne connaît pas beaucoup la culture de la Ligue canadienne de football, il semble avoir des qualités de rassembleur. Il devra se trouver quelques adjoints puisque certains coordonnateurs ont quitté l'équipe. Je pense que la clé pour Trestman sera de s'associer à des gens qui ont l'expérience de la LCF et qui vont l'aider à s'adapter à un nouveau type de football.

Je dois admettre que personnellement, je me sens plus préoccupé par l'embauche des nouveaux coordonnateurs que par la nomination d'un entraîneur-chef. Au niveau technique, ce n'est pas Trestman qui va nous diriger, ce seront ses adjoints.

Comme joueur, l'arrivée d'une nouvelle équipe d'entraîneurs est stressante. Trestman en a vu d'autres dans la NFL et il ne sera pas nécessairement impressionné. Son mandat est de rebâtir le club et il faudra donc lui prouver ce que l'on peut faire.

Il me faudra repartir à zéro et refaire mes preuves au camp d'entraînement. Je ne me raconterai pas d'histoire en me disant que ma place est assurée. C'est faux car tout sera refaire. Il n'y a rien que je ne puisse faire pour chasser ce stress que de me présenter au camp d'entraînement et de me défoncer sur le terrain.

*propos recueillis par Robert Latendresse